CHAPITRE 40: Plus jamais

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Point de vue : Verdugo



Bogotá, Colombie
12h54


Je replaçais le nœud papillon de mon costume trois pièces blanc et jetai un dernier regard à mon reflet dans ce grand miroir situé près de l'entrée. J'allais enfin épouser ma princesse, j'avais obtenu ce que je voulais. J'allais passer le restant de mes jours avec la femme que j'aimais et tôt ou tard elle finirai par m'aimer en retour, qu'elle le veuille ou non.

J'étirais un sourire sadique en repensant à ces lettres d'invitation. J'imaginais déjà la rage qu'avait dû ressentir mon futur beau-père et vieil ami Emiliano Martínez. La réalité était que j'aurais préféré que les choses se passent autrement, mais je ne connaissais que trop bien ce vieux serpent d'Emiliano. Jamais il n'aurait accepté que j'épouse sa nièce. Alors je n'avais pas d'autre choix que de me servir moi-même.

Mais je savais qu'Emiliano n'avait pas l'intention d'en rester là. Il allait se venger, il allait tenter de me tuer. D'où cette invitation. J'allais buter ce fumier avant qu'il ne se débarrasse de moi.

Quant à lui, Elias Ruiz Ortega. À l'instant même où j'avais vu ma princesse auprès de lui, j'avais immédiatement su que j'allais finir par le tuer. Je savais qu'il allait venir. Ô que oui. Car nous les chefs de cartels ne faisions pas dans la charité. Il n'aurait jamais gardé si longtemps vivante une ennemie s'il n'avait pas un intérêt pour elle.

Alors je l'attendrai de pied ferme et au moment même où il mettra un pied sur le sol Colombien, je le buterai. Mais je me devais tout de même d'être prudent, car ce bâtard avait un allié de taille à Bogotá. Manuel Figaroa. C'était un homme politique influent en Colombie, je pouvais difficilement l'atteindre car dans l'ombre, il trempait dans l'univers des narcos.

J'étais sûr que c'était d'ailleurs ce fils de pute qui avait permis au chef du cartel de Sinaloa de s'introduire à la soirée d'El Diablo. Cette soirée où il s'était permis de danser avec ma princesse. Lorsque je sentis mes ongles entailler le creux de la paume de ma main, je desserai le poing. Je devais éliminer Elias Ruiz Ortega, car avec lui, elle se comportait différemment.

Je tentais difficilement de me reprendre et me dirigeai vers le sous-sol pour voir son frère. Il fallait que je me calme et que je me rappelle qu'aujourd'hui, c'est moi qu'elle allait épouser. J'arrivai rapidement devant la cellule d'Alejandro. Déjà vêtu de son costume, il était debout en train de faire les quatre cents pas, il semblait déjà souffrir du futur qu'il l'attendait une fois que je serai son beau-frère. Lorsqu'il m'entendit arriver il tourna la tête vers moi et je fus forcé de constater les conséquences de ma cruauté. Comparer à son arrivé les traits de son visage était légèrement creusé, son regard que j'avais autrefois connu pétillant, était désormais froid. Néanmoins, le petit grain d'insolence qui régnait dans celui-ci ne semblait pas se tarir malgré les coups qu'il avait reçus. Pourtant les séquelles, elles, étaient bien présentes.

- C'est le jour j beau frère, annonçais-je fatalement en me rapprochant des barreaux.

Il ne répondit pas et me dévisageait simplement.

- Tu ne me félicites pas, demandais-je en étirant un mince sourire.

Il passa une main nerveusement sur son menton qui venait d'être rasée. Il semblait tenter de contenir toute sa colère ce qui m'amusait, car c'était l'effet recherché.
Il souffla quelque chose que je n'entendis pas dans sa barbe.

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