Chapitre 12

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Sweet Jane - Garret Kato

 Health

Bon voilà, trois jours se sont écoulés depuis la dernière fois que j'ai vu Clélia. La porte de ma chambre reste désespérément fermée et le silence à repris sa place.

Habituellement, le silence ne me dérange pas, mais là, celui qu'elle nous impose, me rend dingue. De temps en temps, j'écoute à sa porte juste pour vérifier qu'elle est en vie. Je pense percevoir une respiration, mais je n'en suis pas certain et ça me rend d'autant plus dingue.

Je ne sais pas ce que cette fille me fait, à part pour ma pépite, je ne m'inquiète pas comme ça. Pourtant, je culpabilise un max de ce qui s'est passé dans le bureau de Pine. Voir Clélia, je n'arrive pas à l'appeler autrement que Clélia, dans cet état, m'a arraché le cœur, j'avais l'impression de souffrir autant qu'elle.

Je n'arrive pas à me dire qu'elle a franchi le cap, ce fameux cap où il n'existe plus rien, où il n'y a plus d'âme.Je sais que je ne devrais pas souhaiter cela, après tout elle n'est rien, et elle ne sera jamais rien pour moi. Mais, je ne sais pas, peut-être que c'est parce que je refuse qu'elle franchisse ce cap de non-retour. Ce cap que l'on franchit tous quand on est dans une boucle infernale. Elle ne devrais pas avoir à subir cela. 

En trois jours, je n'ai jamais autant réfléchi et j'ai cette putain de mélodie qui me trotte dans la tête. J'ai parfois l'impression de l'entendre réellement. Pourtant, quand je traverse le pub pour aller à mon bureau tout est vide et aucune musique n'existe. Entre son silence et cette mélodie, je deviens de plus en plus dingue. En plus, je suis persuadé que ce n'est pas notre genre de musique. Sortie des Guns'n'Roses, Metallica et des berceuses de bébé, on n'est pas très ouvert.

Clélia m'a mis le cerveau à l'envers, mais je n'arrive pas à savoir comment. Cette fille a pris la place de mes démons dans mes rêves. Je n'arrive pas à me la sortir de la tête. Lorsque je l'ai vu terroriser dans le bureau de Pine et qu'elle refusait que je la prenne dans mes bras. J'ai enfin compris ce que je faisais ressentir aux autres. C'était autant frustrant que déstabilisant, en la voyant comme ça, j'ai eu soudain envie de la protéger de tout et de lui faire oublier ce qu'elle a vécu.

Mais, tu ne peux pas Health, tu ne seras jamais libre, je continuerai de te poursuivre. Me murmure mon démon.

J'ouvre les yeux subitement. Encore perdu. Je remarque que les rayons du soleil filtre à travers mes volets. Je fronce les sourcils, d'habitude, il fait nuit noire quand je me réveille. Je tapote la table de chevet pour trouver mon téléphone. Je regarde l'heure sur mon téléphone et là, c'est comme si le monde s'effondrait. Il est 8 h 00. Je n'ai jamais dormi autant, cela m'arrive uniquement lorsque je me murge la tronche jusqu'à plus savoir comment je m'appelle. Et, au vu de mon état, je suis sûr de ne pas m'être saoulé.

Putain , mais qu'est ce qui se passe !

Je m'habille rapidement avec mes fringues de la vieille. J'essaye de ne pas trop rentrer dans la chambre de mon démon, je ne veux pas l'effrayer encore plus. Je dévale les escaliers et je poursuis ma course pour arriver dans la cuisine.

Toutes les personnes présentes relèvent la tête vers moi. J'ai l'impression d'être devenu un OVNI, ils me regardent tous, avec un air ahuri scotché sur leur visage. Evidemment, je suis toujours le premier debout.

Je grogne pour leur dire bonjour, et me renfrogne. Je déteste être le centre de l'attention. Ils ont tous suffisamment à gérer dans leur vie. Je m'avance vers ma pépite dépose un baiser sur son front et sur celui de mon neveu préféré. J'arrive enfin au saint graal, ma drogue la caféine, je me sers une tasse et prends place à la droite du Pres' installé en bout de table. Tout le monde reste silencieux. Ce silence est apaisant, globalement on est tous pareils tant que nous n'avons pas fini notre premier café, il ne faut pas nous demander grand-chose.

TOME 2 // Angels Of Hell : DemonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant