Demons Fire - AC/DC
Health
Le bruit, les pleurs, les cris, les balles qui sifflent sont les seuls sons que j'entends. J'ai l'impression d'être plongé dans un état second. Mon corps me fait mal. Ma tête me fait mal. J'ai la sensation que le monde s'est arrêté de tourner et que la scène que je vis et que je revis sans cesse.
De temps en temps, les bruits s'étouffent et un bip incessant me perce les tympans. Très vite, je replonge dans cette horreur. Je sens le corps de Clélia contre le mien, j'entends Math hurler et puis c'est la chanson Wayfaring Stranger que j'entends. La voix de Clélia s'y calque dessus sans peine. Elle adore la chanter surtout quand elle sait que c'est pour moi. Mon corps n'est que souffrance, j'ai l'impression d'être replongé dans un coma. Pourtant, je suis persuadé que je ne suis pas partis si loin que cela. De temps en temps, je sens une pression sur ma cuisse et sur ma main. J'aimerais pouvoir ouvrir les yeux, où ne serait-ce que bouger pour garder cette chaleur. Pour garder, cette sensation que je connais et qui me rassure, une fois de plus je n'y arrive pas. Je lutte, mais mon esprit retombe dans le royaume des songes.
Je déteste ce moment-là, c'est le moment où ce dernier s'amuse à compiler les meilleurs moments de ma vie et les transformer en une douleur intense. Ma femme qui hurle de douleur, son cœur ouvert en deux. Mon fils effondré au sol dans une mare de sang autour de ce dernier. Ma vie, ma famille, chaque membre est détruit.
Très vite ce rêve devient une spirale, je suis incapable de respirer sereinement, j'ai l'impression d'étouffer des bips anarchiques viennent percuter mes tympans. Je reprends difficilement possession de mon corps néanmoins mes yeux refusent de s'ouvrir. J'ai peur et la panique m'envahit, les bips continue de me frapper de plein fouet.
Je sens deux pressions sur mes avants bras et je reconnais se toucher si particulier. Son toucher aussi salvateur que douloureux. C'est ma Clélia, elle sert fort mes poignets et j'essaye de me concentrer sur cela. Elle est mon ancre, elle a toujours été mon ancre depuis le début. J'ai besoin d'elle, j'ai besoin de la voir, de la sentir, de l'entendre chanter encore et encore. Je me calme petit à petit, je tente de lâcher prise. Elle est là, je suis en sécurité. Sa douce voix vient à présent percuter mes tympans.
- Nicolas, je vais te lâcher et je vais chercher une infirmière. Je reviens Ok, je serai toujours là. Toujours.
Elle prononce ce mot comme si c'était une promesse, une promesse qu'elle me fait. J'ai beau essayer de me calmer, je connais assez les nuances de sa voix pour comprendre qu'il y a un souci. J'entends une porte claquée et à nouveau je me sens seul et vide, comme perdu dans les méandres de mon enfer. Seuls les affreux bips raisonnent dans la chambre. De temps en temps, j'ai l'impression que l'on force l'air en rentrer dans mes poumons. C'est douloureux, mais je sais que si je lâche prise, c'est plus facile. Le temps que Clélia revienne. J'essaye de me calmer et de reprendre le contrôle de mon esprit. Je repasse le fils de la journée à l'envers.
Des images de bonheur simple et sincère me reviennent, je nous revois au parc à Rockland. En famille, pendant un piquenique. J'essaie de me concentrer et de me souvenir, la dernière image que j'ai en tête est le souvenir de ma belle, une expression crispée sur le visage. Je tente d'analyser, c'est de la peur.
Je n'ai pas le temps d'en analyser plus que cela. La porte se rouvre et la douce voix de mon démon raisonne entre les murs de ma chambre. Je sens sa main de déposer sur mon bras droit. Je tressaille, mais je ne bouge pas, j'ai besoin d'elle. Une seconde main, se pose sur mon bras gauche. Celle-ci est plus rugueuse et la poigne est beaucoup plus dynamique. Je sursaute néanmoins, je reconnais sans peine la voix de Doc.
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TOME 2 // Angels Of Hell : Demons
RomanceBip...Bip...Bip... - Trackers, mon petit Trackers ... Tu as joué, tu as perdu, tu croyais vraiment pouvoir m'échapper. Je te tiens, et je ne compte pas te laisser partir. Donc, tu vas m'obéir et faire ce que je te demande. Je ne te laisse pas le cho...