Chapitre 34

882 105 23
                                    

Knockin'On Heaven's Door- Guns'N'Roses

Health

Il est cinq heures, mes affaires sont prêtes depuis la veille. Le corps chaud de Danaé est encore collé à mon flanc. Cette chaleur me fait du bien et dénoue mes muscles beaucoup trop tendus.

Je me demande ce que j'ai fait pour recevoir ce cadeau de la vie, mais je suis pleinement conscient à cet instant précis de la chance que j'ai. Rien dans la vie n'est tout toujours tout beau ou tout rose. Pourtant, là à cet instant précis, tout est tout beau, tout rose. La femme que j'aime est dans mes bras. Pour une fois, son visage est apaisé et son souffle régulier. La voir aussi apaisée est un véritable bonheur. Je pars un peu plus serein. Avant de sortir du lit, je dépose un chaste baiser sur ses lèvres. Elle grogne quelque chose que je ne comprends pas et se retourne dans le lit. Délicatement, je me libère de son étreinte, je remonte la couette sur elle. Toujours en faisant le moins de bruit possible, je me dirige vers la salle de bains, je referme la porte et allume la lumière. Je suis éblouie quelques minutes par la lumière, mes yeux trop habitués à l'obscurité. Lorsque ma vision redevient nette, mon regard croise celui de mon reflet dans le miroir. Je fouille mon image à la recherche d'une chose qui aurait changé. Pourtant, je ne trouve rien, je suis toujours le même à l'extérieur. En revanche, à l'intérieur, c'est un vivier de sensations, de sentiments et d'émotion qui se déchainent.

J'efface d'un revers de mains ses pensées, pour me concentrer sur ma présence dans la salle de bains de si bon matin. Je me dirige sous la douche et me frotte le corps. Je n'ai pas envie d'enlever l'odeur que j'ai sur moi, son odeur. Cependant, je dois prendre la route dans deux heures et il vaut mieux que je sois à peu près potable. Le biker crade très peu pour moi. Je ressors de la douche, me sèche rapidement et je m'habille. Au-dessus du miroir, j'attrape mon glock et mon couteau que je mets à leur place. J'éteins la lumière de la salle de bains avant de ressortir. Je n'ai pas envie de la réveiller, et égoïstement le départ sera moins dur pour moi si elle n'est pas là. Je rentre à nouveau dans la chambre. Je prends quelques secondes pour ancrer son image dans ma mémoire. À regret, je m'avance vers la sortie de la chambre. Néanmoins, avant que je franchisse le cap, sa petite voix résonne.

- Quarante-huit heures Health, 48 heures.

Ces mots me serrent le cœur, je n'arrive pas à savoir si elle le dit pour me rassurer, où si c'est pour se rassurer elle-même. Je ne réponds pas. Je m'approche d'elle et lui dépose un bisou sur le front. J'essaye d'être tendre, cependant mon angoisse et ma peur rendent mes mouvements quelque peu anarchiques. Elle sourit doucement, elle finit par se retourner et replonger dans le royaume des songes. Je me retire sans un bruit de la chambre, et je referme la porte derrière moi. Il est 5 h 45, le couloir de notre étage est encore plongé dans un calme apaisant. Je me dirige vers la chambre de mon Jojo.

Délicatement, j'entrouvre la porte et me glisse dans sa chambre. À sa respiration, je sais que le petit bout dort comme un loir. Je suis sûr d'une chose, c'est que je ne risque pas de le réveiller en faisant du bruit. Cette réflexion me tire un sourire.

Je fais de l'humour à 5 h 45 du matin, cette fois – ci, je dois disjoncter.

Pourtant, je poursuis ma course sans faire de bruit. Je me cale dans le lit avec lui, et je le serre dans mes bras. Un petit soupir s'échappe de sa bouche et ses bras viennent s'accrocher autour de mon torse. Je me saisis parfaitement de cet instant, je colle mes lèvres sur son crâne et inspire son odeur. Il a cette odeur si particulière, c'est un mélange de monoï et noix de coco. Les filles sont forcément passées par là. Il soupire à nouveau dans mes bras. Je pose un baiser sur son crâne, puis je le recale délicatement sur ses oreillers. Il grimace quelque second et fini par se retourner. Je découvre alors qu'il a un de mes teeshirts serrer contre lui. Mon cœur manque un battement, ce gamin s'est vraiment attaché à nous. Dans son sommeil, il porte mon teeshirt à son nez et inspire fort. Mon cœur se serre, il faut vraiment que je sorte de cette chambre sinon je vais finir par rester là, à le surveiller pour être sûr qu'il ne fasse pas de cauchemar. Je quitte une fois de plus à regret sa chambre en essayant d'imprimer son image dans ma mémoire. Je reprends ma course pour descendre à la cuisine, et je ne résiste pas de faire un dernier arrête par la chambre de mon neveu adoré.

TOME 2 // Angels Of Hell : DemonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant