Chapitre 24

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Talk To Me - Yodelice

Health

Ces mots, les mots qu'elle chante sont une porte ouverte sur son âme et sur ses sentiments pour moi. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'ils m'étaient destinés. En revanche, comment peut-elle dire ces mots alors que je suis bien incapable de comprendre quelle est réellement la portée de ce que ça veut dire ? Comment peut-elle me chanter cela, tandis que je suis simplement incapable de lui rendre ce qu'elle me donne ? J'ai fui quand j'ai compris réellement ce qui était en train de se passer. Comme un fugitif, je me suis réfugié dans ma chambre. Je crois que la fête est finie pour moi. Je ne peux pas dire non plus que ces mots ne m'ont pas atteint, chaque fois qu'elle prononçait « I got you » mon cœur se serrer. Chaque fois qu'elle appuyait sur ses cordes, j'avais l'impression qu'elle avait besoin que je l'entende.

Je l'ai entendu, j'ai entendu ce qu'elle était en train de me dire. Je n'ai pas la moindre idée de comment faire, ni de comment lui parler et encore moins de quoi lui dire. J'ai peur, je crains de souffrir, j'ai peur de la faire souffrir et j'ai peur qu'elle s'en aille parce que je ne serai pas son héros. Tant quelle reste ici et que je la tiens à distance, à distance de ce que je suis, de mon passé. Je sais qu'elle ne fuira pas. C'est égoïste de ma part, mais c'est un moyen de la garder encore un peu avec moi. Je sais et j'ai appris ces derniers temps que l'honnêteté est la meilleure arme dans les relations, néanmoins pour la première fois, je doute.

J'ai besoin de réfléchir et de dormir. Enfin, si Morphée, veut bien se résoudre à me laisser quelques heures de répit.

Les quelques heures sont passées. Sa voix, et son corps ont hanté mes rêves et je me lève avec une trique d'enfer. Je jette un œil à mon portable posé sur la table de nuit. 5 h 00, c'est raisonnable. De toute façon, je ne compte pas rester sur la béquille. Je me déshabille et file dans la salle de bains, allume l'eau de la douche, et je fonce directement en dessous. L'eau chaude ne m'apaise pas, mon entre-jambe est douloureux, je ne peux pas nier que mon petit démon me hante et me fait un effet insoupçonné. Je commence à empoigner mon membre, quand les images, les sensations, de cette nuit-là, de notre moment me reviennent. Le désir dans ses mots, la chaleur de sa voix, ses gémissements. En quelques aller-retours, j'explose dans ma main. J'observe, ma semence se diluer dans l'eau, comme les souvenirs qui accompagnent ces moments.

Mais, que me fait-elle ?

J'ai toujours été incapable de ressentir quoi que ce soit. J'en suis encore incapable, en revanche il suffit que je l'entende chanter pour replonger. Mon corps réagit, c'est un peu comme si elle devenait magnétique. Quand je ne la vois pas, je suis en manque, je suis comme un putain de toxicomane accro à sa drogue. Elle est ma drogue, mais je ne peux pas, il faut que je lui résiste. Je dois arriver à me sevrer. Je ne veux pas la blesser. À tout moment, je risque de faire une crise, je ne peux pas être avec quelqu'un, je ne peux simplement pas être avec elle. Je ne souhaite pas la briser, lorsqu'elle s'apercevra que je ne vaux pas mieux que le géniteur de Léa ou que ces anciens patrons. Je ne souhaite pas risquer qu'elle replonge dans les tréfonds de ses cauchemars, alors qu'en quelques semaines, elle redevient progressivement une étoile, brillante et scintillante. Ce qu'elle doit être. Je me refuse à ce qu'elle se brûle les ailes en espérant quelque-chose de moi.

L'eau devient froide, elle coule sur mon corps et me tire de ma réflexion. Mes pensées m'ont mené bien plus loin que ce que je l'aurais voulu. Je finis de me laver. Inconsciemment, je frotte mes cicatrices comme si cela pouvait me faire effacer mon passé. Quand je m'aperçois de ce que je fais actuellement, mon cœur a un loupé, je n'ai pas de douleur. Je ne grimace pas. Je suis légèrement surpris, mais je n'en fais pas cas. Après tout, c'est peut-être une évolution pour un mieux. Après avoir fini de me laver, je sors de la douche, m'habille et descend à mon bureau.

TOME 2 // Angels Of Hell : DemonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant