Chapitre 3

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Vous n'allez pas bien, il fait moins dix dehors. Et puis vous ne pouvez pas sortir torse nu il y a des enfants dans le quartier je vous signale.

C'était complètement faux, je n'avais pas vu d'enfants depuis très longtemps. Mon voisin fini par se retourner dans ma direction, il doit faire deux bonnes têtes de plus que moi, des lèvres rouges, des sourcils et des cils tellement noirs, sans parler de ses yeux... des yeux gris. Je ne crois pas avoir vu une beauté pareille ne serait-ce qu'une seule fois dans ma vie. Il est différent de Laurent, même si leur trait de visage reste très similaire, il paraît plus jeune. Peut-être celui avec des problèmes mentaux ?

— Est-ce que Laurent est là ?

Il se contente de secouer de la tête très lentement son regard fixé dans le mien. Il me fait presque peur, mais le fait qu'il a ma veste sur ses épaules le rend presque innocent.

— Tu dois être le plus jeune des frères c'est ça ?

Il hoche de la tête cette fois en jetant un coup d'œil à leur maison, qui reste plus grande que la mienne même si elle reste modeste et vielle.

— Très bien, écoute on va rentrer à l'intérieur. Tu vas rentré à l'intérieur surtout et rester au chaud en attendant que Laurent ou un de tes frères rentrent.

Je lui fais signe d'avancer ce qu'il fait sans broncher, je pousse la porte de chez eux avant de me rendre compte qu'il fait aussi froid à l'intérieur qu'à l'extérieur. Bordel, qu'est-ce que c'est que ce délire ? Je m'approche du chauffage qui n'a pas l'air de marcher, tout est assez sombre ici et il y a très peu de lumière qui rentre à l'intérieur si ça n'est de la fenêtre de la cuisine au bout du couloir ; Leur maison est agencée un peu comme la mienne mais avec une surface bien plus grande. Je m'approche instinctivement de la cheminée avant de commencer à mettre du bois à l'intérieur et prendre un briquet posé parmi les nombreux sur la table.

La cheminée commence petit à petit à prendre feu je reviens dans le couloir de l'entrée ou ce jeune homme n'a toujours pas bougé. Il paraît tout de même plus vieux que moi, ou peut-être mon âge ? Je n'en sais rien, et comme me la indiquer Laurent, il ne parle pas. Mais dans ce cas-là pourquoi ils l'ont laissé tout seul ici, ou encore sans chauffage n'y même de quoi s'habiller si j'en juge qu'il est sorti sans haut pour couvrir sa nudité qui me fait bien trop d'œil.

— Je vais te préparer un chocolat chaud, et un déjeuner. Essaye en attendant de trouver quelque chose pour t'habiller.

Je le laisse dans le couloir près des escaliers et entre dans la cuisine ou tout ce que des jeunes adolescents pourraient manger se trouve sur l'îlot central. Je pousse un léger soupir et de manière instinctives je me mets à nettoyer leur cuisine en rangeant tout ce qui traîne en même temps que de préparer un déjeuner pour cinq personnes. Il serait impoli de préparer à déjeuner pour seulement le plus jeune d'entre eux. Je m'attaque à une soupe russe, de la Rassolnik.

Je découpe mes légumes ainsi que mes cornichons et ma viande, avant de remplacer l'orge par du blé. Je commence mon bouillon en faisant revenir dans une poile sur le côté mes légumes. Je finis par leur ajouter un peu de bouillon avant de les laisser mijoter quelques minutes dans leurs coins. Trente minutes plus tard ma soupe est prête et je la sert dans cinq balles tous différentes les uns que les autres, la bonne odeur ainsi que la chaleur de la préparation se dégage dans toute la cuisine sans compter que la cheminée a pris assez d'ampleur pour réchauffer le reste de la maison.

Je pose la table et une fois ma dernière cuillère de poser ainsi que mon dernier chiffon poser sur le rebord du lavabo, Laurent apparaît dans la pièce suivit de ses autres frères l'air complètement ahurie de ma présence ici. Sauf le dernier qui ne cherche après personne en allant directement s'installer à table, il sent l'odeur de la soupe avant de se mettre à la manger. Il n'a toujours pas de t- shirt sur le dos visiblement.

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