Utopia

Chapitre 22

Après plusieurs heures de débats et de compromis mise en place avec les garçons, je suis enfin autorisé à rentrer chez moi. Je ne peux pas continuer à vivre comme ça et je suis déterminé à partir d'ici, même si je sens qu'à peine la main de Derek quitte la mienne, mon cœur, ce fait beaucoup plus lourd. Je ne peux pas continuer comme ça, et Gabriel ma très bien fait comprendre que ces derniers temps, j'étais partie pour.

Je n'avais pas peur pour mon avenir, j'avais surtout peur pour mon bonheur et pour mon besoin de voir de nouvelles choses constamment. Je ne serais jamais capable de freiner ma vie en fonction d'un homme qui serait incapable de me redonner mon amour. Je sais que les sentiments que j'ai développés pour Derek ressemblent à tout ce qui s'apparente à de la toxicité. Et j'en prends seulement conscience quand il est trop tard. Je ne veux pas lui faire du mal et je suis déterminée à ne pas m'en faire aussi par la même occasion même si c'est déjà un peu trop tard pour moi.

La voiture qui m'a offert restera pour moi une façon de me rappeler qu'il a été là dans une période de ma vie très mal choisie. Je ne comptais pas l'oublier et pourtant, j'espérais qu'il le fasse avec moi, qu'il trouve ce qui lui plaît vraiment et que la paix fasse enfin partie de sa vie. Debout dans leur cuisine, j'étais en train de terminer de leur préparer le déjeuner pour ensuite retrouver ma maison quand Gabriel fit son apparition. Quand on était tous les deux tout seul dans une même pièce, ça ne s'annonçait jamais bon.

Il prend place sur une des chaises autour de l'îlot et commence à grignoter du bout de sa fourchette ce qu'il reste du gâteau poser sur le plateau. Il a l'air d'hésiter de me parler, comme si pour une fois, il n'était pas sur des mots qu'il devrait employer avec moi.

— Ne tourne pas autour du pot Gabriel, dis moi ce qui ne va pas ? Demandais-je en touillant la soupe sur le feu.

— Je ne veux pas gâcher ton anniversaire.

— Tu ne le gâcheras pas, c'est le plus bel anniversaire que j'ai eu depuis des années. Il pourrait y avoir un tsunami, je resterais de bonne humeur, donc vas-y parle moi. Le rassurais-je d'une voix douce en me tournant dans sa direction.

Il hésite encore quelques secondes avant de finir ce qu'il se trouve dans sa bouche et prendre la parole.

— J'aimerais savoir quand tu comptes partir retrouver tes parents ?

— Je ne sais pas réellement, je ne l'ai pas encore dit à Derek et...

— Ne lui dis pas. Me coupe froidement Gabriel. Ne lui dis surtout pas que tu t'en vas, tu prends tes affaires, ta nouvelle voiture et tu roules. Tu ne t'arrêtes pas et tu ne fais pas demi-tour. Est-ce que tu m'as compris Esmee ?

— Mais...

— Non, fait ce que je te demande, tu me remercieras plus tard. Et n'oublie pas ton ex qui tourne encore dans les parages, si tu veux qu'on soit en sécurité, tu dois partir et retrouvée tes parents. Essaya-t-il de me convaincre. Si Derek apprend que tu pars, il fera tout pour que tu restes. Et ça ne sera pas bon n'y pour lui n'y pour toi.

— Je ne veux pas qu'il croie que je me suis jouée de lui, il vient de m'offrir la voiture de mes rêves Gabriel !

— Et cette voiture sera la dernière chose que tu auras de lui, si tu ne veux pas brûler avec nous, tu dégages. Demain matin, à la première heure. Sangle Gabriel, avant d'être coupé par l'arrivée de Derek dans la cuisine qui vient d'enfiler sa veste.

Je ferme les yeux quelques secondes en me tournant vers ma marmite préférant éviter son regard sur le moment, j'éteins le feu et recouvre la soupe avant de me nettoyer les mains dans le lavabo. Derek va sûrement m'accompagner chez moi, ma voiture était dans mon garage désormais, je n'avais pas encore eu l'occasion de la conduire, mais visiblement ça ne serait à tarder.