Utopia

Chapitre 8

Il m'arrive souvent de me demander ce qui ne tourne pas rond chez moi, de ne pas réussir à comprendre pourquoi j'agis d'une certaine manière à me faire du mal. J'espère souvent changer le cours dans ma vie en un claquement de doigts, des fois les jours sont bien plus longs que ce que mon cœur peut endurer, et les nuits sont bien trop courte pour ce que mon corps lui peut endurer. Par moments, je teste le positif ainsi que le négatif en m'assurant que finalement, il me reste toujours plus de positif que je n'ai de négatif dans ma vie, mais plus le temps passe plus les points négatifs aussi peu nombreux soient-ils, prennent autant de place que le positif, voir plus.

Mais la maintenant, je n'arrive pas à me convaincre que ce que je viens de faire est un impact négatif alors que ça devrait être le cas. Ce matin-là, quand j'ai réussi à ouvrir les yeux tout ce dont j'arrivais a me souvenir et a retenir de cette situation, c'était que j'avais passé la plus belle nuit de ma vie depuis l'adolescence.

Je n'avais pas froid, je n'avais pas l'appréhension a l'idée de me lever, j'étais bien dans ses bras. Mon chaton avait lui aussi l'air d'être dans la meilleure position qu'il soit. S'il n'y avait pas eu les rayons de soleil sur mon visage ou encore le fond de bruit de la télévision, j'aurais pu dormir tout le reste de la matinée. Mais j'avais fini par ouvrir les yeux pour tomber sur un Derek endormi dans mon canapé avec moi.

Il dormait profondément, son bras enserrer autour de ma taille et de mon ventre et son deuxième bras qui encerclait mon cou et me servait par la même occasion d'oreiller. Je ne pouvais pas bouger, et dans un sens, je n'en avais pas spécialement envie non plus. Il était deux fois plus grand que moi, et il prenait énormément de place sur le canapé, et pourtant, je n'avais jamais été aussi a l'aise de toute ma vie dans un si petit espace. Cela avait l'air de nous convenir à tous les deux, la preuve nous avions dormi toute la nuit sans jamais ressentir le besoin n'y de bouger, n'y de chercher plus d'espace.

Pendant qu'il dormait, j'en profitais pour observer les traits de son visage comme j'aimais le faire habituellement, mais il arrivait toujours à me faire détourner le regard en quelques secondes seulement. C'était agréable de ne pas toujours se sentir observé, et de ne pas rougir à chaque petit coup d'œil. Quand bien même il avait l'air d'avoir une mentalité d'enfant de huit ans par moment et celle aussi d'un adolescent en pleine croissance dans l'autre, il ne fallait pas que j'oublie qu'il restait un homme avant tout, quand bien même son cerveau n'avait pas suivi la cadence de son évolution.

Debout dans la cuisine, je venais de terminer de préparer le petit-déjeuner, j'avais eu le temps de faire ma douche et de m'occuper de mon petit chaton qui avait fini par retourner à sa place auprès de Derek. Celui-ci dormait toujours sur mon canapé, un bras plié derrière sa tête et l'autre posé sur son ventre tandis que ses jambes dépassaient largement de mon canapé. Je n'avais pas envie de le réveiller, malgré qu'il commençait à se faire tard. Aucun de ses frères n'était venu encore frapper à ma porte, alors je supposais qu'il les avait prévenues de sa venue chez moi la veille.

J'attrape ma tasse de thé et commence à en siroter quelques gorgées quand mon téléphone se met à sonner. Je l'attrape rapidement pour éviter que le bruit ne réveille Derek, je le ramène à mon oreille en essayant de couvrir mes lèvres pour parler le plus doucement en attendant d'atteindre l'étage de ma maison.

— Oui bonjour, je suis bien avec madame Ivanov ? Demande la voix d'un homme derrière le téléphone. Je suis l'ancien propriétaire de la maison, je voulais prendre de vos nouvelles ?

— Oh bonjour Monsieur Jeans, comment allez vous ?

— Très bien merci, l'hiver n'est pas trop rude ?

— Hum... à vrai dire on fini par s'y habituer, les tempêtes de neiges ne sont pas encore arrivée mais je suppose qu'elle ne devrait pas tarder. J'espère simplement qu'elle, nous épargnerons pour les fêtes de Noel.