Chapitre 5

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Cela fait déjà une semaine qu'Anton a fait son apparition dans ma vie, il n'est pas revenu me voir, ne m'a pas contacter et n'a pas non plus chercher à me tuer, ce qui en soit est une bonne chose. Après le dîner qui a déroulé à la catastrophe après sa nouvelle, nous n'avions pas parlé du rester de la soirée, je me suis contenté de manger avant de tout vomir dans les toilettes de mon appartement.

Il n'est pas monté avec moi, il m'a ouvert la portière et déposé un baiser sur mes lèvres avant de disparaître avec sa voiture. Depuis, je ne sais pas comment je dois réagir. J'ai l'impression que mon corps flotte sûrement inconscient de ce qu'il vient de se passer. Tout mon être n'arrive pas encore à assimiler ce qu'Anton a fini par m'avouer. La mafia Russe. J'étais Russe, c'était une chose, mais mon père ne m'avait jamais parlé de tout ce qui pouvait se passer dans son pays maternel. Je n'ai jamais eu l'occasion d'y mettre les pieds ou bien même de m'y intéresser aussi désolant ça peut paraître.

Avec les clients dont ma mère s'occupe, je me doute qu'il n'y a pas que des gentils sur terre et qu'énormément d'affaire de drogue se déroule sous nos yeux sans que l'on ne s'en rende compte. Cette semaine, j'ai essayé de réviser mon sujet si l'on peut dire, j'ai fait un tour dans la bibliothèque espérant trouver des livres qui aurait pu m'aider à en apprendre plus. J'ai regardé et lu plein de documentaires qui s'avérait être la version douce de la sombre réalité. Certains rapports de police étaient sur Internet et la moitié des affaires était sous huis clos, ce qui signifie qu'aucun publique de l'extérieur ou bien de journal était autorisé à avoir accès au procès.

Je pouvais toujours essayer de faire mariner ma mère, peut-être lui demander quelques informations de manière discrète. Ce qui s'avérait compliqué sachant que je ne m'étais jamais vraiment intéressé à son travail d'avocat, je n'avais jamais voulu en savoir plus et elle n'avait jamais souhaiter me faire rentrer dans ce monde qu'était son travail estimant sûrement que j'en savais déjà beaucoup trop. Son bureau avait toujours été fermé à double tour durant toute ma vie, elle ne le laissait jamais ouvert, et même mon père n'était pas autorisée à y entrer. Certaines choses devaient rester secrètes selon elle, et je commençais seulement à comprendre l'envergure du décor, ce qui me terrifiait.

Les choses étaient bien plus compliquées que ce que j'aimerais admettre. Anton était le parrain de la Mafia Russe, mais comment était-ce seulement possible ? Il est tellement jeune et selon ce que j'ai lu, le cyclope n'avait le droit à son rôle qu'après-avoir montré sa force. Il n'était pas question de devoir familial, mais seulement la force et le pouvoir. Et si à son jeune âge, il avait réussi à atteindre ce stade, je préfère ne pas imaginer jusqu'à ou sa folie avait pu l'amener.

Allongée dans mon lit, la nuit était tombée depuis un moment maintenant. Sylvester s'était blotti contre mon ventre et mon regard était rivé sur la fenêtre dont je n'avais pas fermé les volets. J'avais de plus en plus de mal à m'endormir ces derniers temps, je guettais son arrivée, j'attendais qu'il vienne me chercher. Parce que je le veux ou non, je savais pertinemment qu'il ne me laisserait pas tranquille tant qu'il ne l'aura pas décidé de lui-même.

Le regard dans le vide, j'entends une clef être enfoncée dans la serrure avant qu'elle ne soit tourner à deux reprises. La lumière du couloir de l'extérieur illumine mon appartement quelques secondes avant que la porte ne se referme de nouveau. Je l'entends retirer ses chaussures, poser ses clefs sur la grande table. Il passe à la salle de bain faire une douche, et moi, je reste là sans bouger durant de longues minutes.

Anton finit par sortir de la salle de bain et venir soulever la couette dans mon dos avant de s'y glisser et d'entourer son bras sur ma taille. Je prends une profonde inspiration avant de me retourner de l'autre côté pour lui faire face, il n'a pas l'air surpris que je sois réveillé, et je ne suis pas surprise qu'il sache que je ne dors pas non plus. Sa main remonte lentement sur ma joue avant de s'enfoncer dans mes cheveux tandis que mon regard ne quitte pas le sien. Pourquoi est-ce que je suis incapable de le détester ? Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas tout simplement le repousser et aller porter plainte à la police ?

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