Chapitre 16

9.1K 514 66
                                    




Je ne sais pas combien de temps, il me faut pour me relever du sol et monter jusqu'à ma salle de bain pour allumer l'eau de la douche. Je suis incapable de regarder mon reflet dans le miroir, le dégoût pour moi-même et la douleur qui règne dans chaque partie de mon corps sont bien trop profonde pour que je sois capable de les laisser s'échapper. La douleur me permet de réaliser que rien de ce que j'ai vécu est faux. Que mon ex complètement fou était bien venue me rendre visite en Alaska, qu'il avait fini par me retrouver par je ne sais quel moyen.

J'ai toujours pensé que je serais en sécurité ici, que personne ne pourrais jamais savoir où j'étais à part mes parents. J'avais tout abandonné pour une bonne raison, pour qu'on m'oublie, qu'on oublie tout ce qui s'était passée. Qu'on oublie la pauvre fille qui avait quitté la maison de ses parents à seize ans poussés par l'amour et la pression d'un homme de presque dix ans de plus qu'elle. Mes parents ne comprenaient pas l'amour que je lui portais, et j'avais besoin de toute l'attention du monde pour me sentir importante et aimer.

Et c'était ce qui c'était passé durant les premiers mois de vie avec Christian, il m'aimait et me le montrait en m'emmenant au restaurant, en allant m'acheter des fleurs ou bien en venant me chercher au lycée tard après les cours. Il me montrait que je comptais à ses yeux et qu'il ferait tout pour moi, et c'était sûrement ce qu'il m'avait poussé à le suivre dans son appartement. Et à partir de ce moment-là, tout avait changé. Il a fallu que je reçoive un seul message de ma meilleure amie à l'époque m'invitant pour une soirée chez elle pour que la dispute qui a tout déclencher ruine ma vie.

Christian en tombant sur son message après avoir fouillé mon téléphone pendant que j'étais sous la douche est devenue fou de rage. Il n'avait jamais levé la voix sur moi ou montrait le moindre signe de colère qui aurait pu me pousser à avoir peur et à ne pas m'engager dans cette relation. Mais c'était trop tard, après ça plus rien n'avait jamais était comme avant. Il m'enfermait dans son appartement en revenant tard le soir, il s'excusait sans arrêt et me répétait qu'il faisait tout ça pour mon bien.

Je l'ai crue tellement de fois, je lui ai trouvé tellement d'excuses devant mes amis qui finissait par me laisser tomber tous un par un pour qu'il ne reste plus que lui et moi. Et puis j'ai arrêté l'école et j'ai continué les cours à domicile, mes parents ne comprenaient pas mon comportement et moi, je répétais que j'allais bien et que j'étais simplement amoureuse. Il m'interdisait de sortir sans lui, je marchais la tête baissée dans la rue de peur de croiser le regard d'un homme et qu'il aille lui régler son compte avant d'en finir avec moi une fois rentrée a la maison.

Je ne sais pas combien de fois, j'ai dû lui trouver des excuses, et j'en ai tellement trouvé pour le traitement qu'il me faisait subir, que la routine qui finissait par s'installer. Et puis un jour, il a dépassé toutes les limites, après m'avoir violé dans notre propre lit. Il venait de consommer toute sorte de drogue possible et imaginable mélangée à son cocktail préféré qui était l'alcool. Et j'avais beau eu me débattre encore et encore rien n'aurait pu l'empêcher de faire ce qu'il avait à faire.

Le lendemain, j'ai eu le droit à un restaurant, et à une demande en mariage au bord de la plage. Et j'ai réussi à dire quoi ? Oui, pour le meilleur et pour le pire. La fin de semaine qui suivait nous nous étions mariées sans personne, juste lui et moi, et puis moi qui avait pensée toucher le fond. Tout a empiré jusqu'à que je sois incapable de respirer de nouveau m'envoyant à plusieurs reprises à l'hôpital. Il avait fait de ma vie un cauchemar, et il était de retour pour recommencer.

J'étais sous la douche, assise dans mon propre sang, mon œil pulser contre ma tempe me rendant folle de douleur. J'avais l'impression que ma tête allait exploser et j'étais incapable de me concentrer pour que ça s'arrête. Mes ongles frottés chaque partielle de peau qu'il avait pu toucher jusqu'à finir irrité et griffer de partout. Ce n'était pas assez, j'avais l'impression de sentir encore et encore son odeur sur moi, tellement que je finis par vider le flacon de gel douche sur moi. Rien, absolument rien ne suffisait.

UtopiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant