Chapitre 23

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Les sourcils froncés et le regard perdu dans le vide, cette clé USB aussi petite était-elle, elle me donnait l'impression de peser une tonne dans ma main. Tout ce qui se trouvait à l'intérieur était la preuve de tout le mal que Christian m'avait fait, alors bon sang qu'est-ce que Derek faisait avec cette clé entre ses mains. Il n'était pas au courant de l'emplacement de mon coffre ou encore que j'en possédais un, et il n'avait aucun intérêt à me voler cette clé n'y a enfermer mon chat dans le coffre, un chat qu'il adore d'ailleurs.

La respiration courte et l'impression que tout tourne autour de moi me prennent de plus en plus, pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il aurait fait une chose pareille ? Il n'y avait aucune raison à son comportement, et s'il avait retrouvé la clé quelque part, il aurait dû me la rapporter, il aurait dû me la donner et me retirer ce poids de culpabilité à l'idée d'être incapable de mettre Christian en prison de nouveau.

Les crises d'angoisse étaient compliquées à gérer seul, surtout quand cette sensation d'étouffement vous prenez par surprise. Votre cœur était prêt à imploser, le sentiment de devoir ouvrir votre poitrine en deux était tellement pressent que vous ne pensiez plus qu'à ça. Les bouffées de chaleur mélangée à l'impression d'être frigorifié ce qui ne vous aidez pas, le besoin de respirer de grande goulée d'air tout en étant étrique dans des bras réconfortant.

Les crises d'angoisse ce manifeste le plus souvent à l'adolescence. Vous apprenez à découvrir le monde des grands, les sentiments se mélangent et la frustration de ne pas pouvoir faire ce qui vous chante crée un remue-ménage dans votre cerveau. Et à partir du moment où vous êtes incapable de gérer tous vos sentiments, les crises d'angoisse font leur apparition. Elle devient votre meilleure amie, celle qui est toujours là et qui guette le pire moment pour faire son entrée. Vous l'entendez arriver au loin dans votre cerveau, vous sentez ses premiers effets dans le bout de vos doigts jusqu'à qu'elle touche votre cœur et dans ce cas-la s'en est fini avec vous.

Mais plus on grandit plus les crises d'angoisse s'atténue et elle reste un lointain souvenir, et c'est peut-être la raison pour laquelle certains parents ne comprennent pas le refus de leurs enfants à l'obéissance et le besoin de s'éloigner de ce qui leur fait du mal. Ce qui a déclenché ma descente aux enfers se résume à un seul mot, le lycée. Et quand vous vous rendez compte que c'est sa présence dans votre vie qui vous fait mal, cela devient compliqué d'aimer y aller. Vous vous préparez le matin, la boule au ventre comme si on vous emmenez à l'abattoir chaque matin, vous vous retenez de verser toutes les larmes de votre corps durant le trajet qui vous emmène dans le plus dur de vos enfers.

Et puis vous venez à passer ses portes qui vous garderons enfermer toute la journée, et c'est la ou la crise d'angoisse commence a faire son apparition. Elle arrive petit à petit et monte de plus en plus haut au fil de la journée, mais elle n'éclate jamais au bon moment. Ce n'est qu'arrivée chez vous, dans l'endroit ou vous devez vous sentir le mieux et en sécurité qu'elle décide d'éclater. Et à partir de ce moment-là, c'est la dégringolade. Plus rien ne va, plus rien ne vous aides à allez mieux alors vous essayez tout est n'importe quoi sans vous rendre compte que ça attise que votre mal.

Vous venez à grandir, à quitter le lycée dans l'espérance d'être enfin libre. Mais finalement vous restez programmer à vous sentir mal, et si ce n'est pas le cas, vous avez l'impression de ne pas être normale. Le temps passe et continue d'avancer, vous voyez le train passer sous vos yeux et vous avez beau hurler de toutes vos forces, il est impossible pour vous de le faire s'arrêter. La douleur est présente constamment, elle comprime votre poitrine, vous avez de plus en plus envie de hurler, de vous jeter la tête la première dans un monde ou tout n'est que rêverie et bonheur.

Mais la encore ce n'est pas suffisant, parce que personne ne vous accepte comme vous êtes même quand vous avez réussi à monter dans le train. Les gens commencent à vous poussez vers la sortie alors qu'il roule à toute vitesse, et ce n'est que quand vous vous écrasez contre le sol barbelé qu'on se rend compte que finalement... les crises d'angoisse enfermée sous la couette n'étaient pas si mal. Parce qu'une fois cette crise d'angoisse passée, on se sent mieux, on peut enfin prendre un nouvel air et avancé.

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