Chapitre 17

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Allongée dans mon canapé le regard perdu dans le vide et mes genoux ramené vers moi, je n'entends même pas la porte s'ouvrir sur Derek qui m'a quitté il y a seulement cinq minutes. Toute la matinée, nous l'avons passé à regarder la télé, il m'a interdit de rentrer dans la cuisine, sûrement à cause du carnage qu'il a fait hier. Et étrangement, je ne lui en veux même pas, même si j'espère que ma machine à thé n'a pas trop souffert et ne se retrouve pas elle aussi en morceau.

Je ne prends pas la peine de relever la tête en entendant les voix des quatre autres frères dans mon entrée, quelques secondes plus tard, ils rentrant dans son salon et le premier que je vois, c'est Gabriel. Lui qui s'est montré tellement méchant avec moi quelques semaines avant, le voilà devant mes yeux à me regarder sous tous les angles, la colère peignant les traits de son visage.

— Esmee... putain qu'est-ce qui sait passer ? Gronde Gabriel en venant s'asseoir sur le bord de ma table sous ses yeux.

Gabriel attrape mon menton entre ses doigts et me force à tourner la tête sur le côté comme l'avait fait Derek la veille. Il pousse un autre juron avant de lâcher mon visage me laissant enfin tranquille.

— Derek, est-ce que tu lui as mis de la glace ? Demande Laurent à ma gauche.

Le concerner ne répond pas, mais je peux entendre la porte de mon frigo claquer avant qu'il ne revienne avec de la glace enrouler dans un torchon. Il s'installe à ma droite et tapote doucement la glace sur mon visage, pourquoi est-ce que j'avais autant envie de pleurer ? Peut-être à cause de les hormones. Mes règles n'allaient pas tarder à arriver, ce qui ne m'étonnait finalement pas concernant mes sauts d'humeur et mon besoin imminent de les voir tous sortir de chez moi.

— Est-ce que tu veux qu'on appelle un médecin ? Tu as besoin d'aller à l'hôpital ? Me demande Noah en venant s'asseoir sur l'accoudoir de mon canapé comme la première fois qu'il est venu chez moi.

Je retire la glace des mains de Derek pour me l'appliquer sur le visage moi-même ce qui déplaît au vu de ses mains qui se resserre sous mes yeux. Alors quoi, il comptait s'énerver à chaque petite chose ?

— Raconte nous ce qu'il s'est passé, Derek à rien voulue nous dire. Soupire Gabriel en croisant les bras sur sa poitrine.

Qu'est-ce que je pouvais bien leur dire, que Christian avait envisagé de découper la tête de leur petit frère. Qu'il était sérieux quand il parlait et qu'il ne reculerait devant rien pour m'avoir à sa botte de nouveau.

— Derek est en danger... Christian a vu plusieurs fois Derek rentrées chez moi en pleine nuit ces derniers temps. Et je sais que tu diras que c'est de ma faute, que je n'aurais jamais dû aller à l'encontre de tes ordres, que je t'ai mentis et que j'ai laissée Derek dormir chez moi tous les soirs depuis une semaine... mais je... je ne pensais pas une seule seconde que Christian était dans les parages. Soufflais-je en passant de manière nerveuse ma main dans mes cheveux.

Mon cuir chevelu resté très douloureux, mais après les multiples caresses de Derek à cet endroit tout avait l'air d'aller beaucoup mieux, du moins de me faire moins mal.

— Attends deux minutes, c'est qui Christian ? Et pourquoi il voudrait sans prendre à Derek ? M'arrête Eric ne comprenant sûrement rien de ce que je raconte.

— Christian... c'est mon ex-mari, nous sommes plus ensemble depuis des mois maintenant, et ça va bientôt faire une année entière que je ne l'avait pas revue. Mais il est sorti de prison et il est venu me chercher... il est venu prendre sa vengeance sur moi. Et je suis presque étonnée qu'il ne s'en soit pas pris à ma mère... c'est elle qui la mit en prison durant quelques mois, elle m'a laissé assez de temps pour m'enfuir. Enfin, c'était ce que je pensais... avant de voir Christian dans ma cuisine hier soir alors que Derek venait de repartir le matin même...

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