Chapitre 18

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Voilà une semaine que je vie désormais avec les cinq frères dans la même maison, et je peux dire que je n'ai rien vu d'aussi calme de toute ma vie. Le silence et souvent de mise dans la maison et le soir, chacun fait sa petite vie, et tout reste toujours propre sans que je ne vois aucun d'entre eux faire le ménage. La seule pièce qui reste constamment dans un bazar digne des plus grands films, c'est la cuisine.

Il y a de la nourriture et des assiettes partout, ils mangent souvent ensemble et j'ai enfin réussi à les convaincre de me laisser préparer à manger après deux jours où j'étais complètement dans le brouillard du sommeil enfermant dans les bras de Derek qui ne m'a pas quitté.

Quand je suis sous la douche il reste devant la porte assis dos à moi. Il me parle avec son téléphone et la plupart du temps, il arrive à me tirer des sourires et des rires ce dont je suis reconnaissante. Le soir, j'ai le droit à de longues séances de câlin et d'embrassade tendre et délicate avant qu'il ne me laisse enfin me reposer sous les couettes imbibées de son odeur.

Derek n'a pas oublié l'idée de m'apprendre à conduire, le jour où je me suis mise à faire à manger, il a estimé que je pouvais alors apprendre à conduire sur le parking du supermarché au bout de la rue. Apprendre à conduire est une des choses les plus stressantes que j'ai eues à faire de ma vie, la voiture est automatique, mais j'ai le pied beaucoup trop lourd sur la pédale de frein. Et c'est d'autant plus compliqué sachant que Derek doit m'expliquer les consignes en même temps, mais le temps qu'il prend à taper sur les touches de son téléphone l'erreur et déjà commise.

Après la dixième fois, j'ai arrêté de compter le nombre de fois où je me suis pris un trottoir abîmant les jantes de sa voiture. Il a voulu m'apprendre à conduire sur la BMW, qui pour lui est parfaite pour apprendre, ce dont je ne suis pas sûre. La plus grande partie du temps, j'arrive à m'en sortir après dix heures de conduite, mais certaines notions ne sont pas encore rentrée suffisamment dans ma tête pour que je ne les commette plus.

Derek prend son temps avec moi et il se montre très patient même si je l'ai vu à plusieurs reprises grimacer en entendant ses pneus couiner sur le trottoir que j'étais en train de cogner. Faire un créneau correctement ma demandé deux heures de pratique entières, mais maintenant, je me débrouille assez bien pour faire le chemin du retour jusqu'à la maison. Enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à que les phares d'une voiture m'aveugle et m'oblige à tourner de manière un peu trop brusque. La main de Derek se rejoint au volant m'obligeant à me remettre droit sur la route avant de freiner et de nous arrêter au pleins boulevards. Il est tard dans la nuit alors il y a très peu de voiture et c'est sûrement ce qui m'a surpris.

— Je suis désolé ! J'ai eu peur de ses phares. M'exclamais-je en retirant mes mains du volant une fois à l'arrêt.

Je n'ose pas réellement tourner la tête vers Derek qui doit sûrement être en train de me fixer avec son regard qui m'alerte que je vais bientôt le regretter. Sa voiture a pris de sacrés coups maintenant qu'il m'apprenait à conduire, mais je l'avais prévenue et il a préféré ne pas m'écouter. Jusque-là, je n'ai fait aucun grave accident, mais la peinture de la voiture n'est plus neuf comme elle l'avait était en début de semaine.

— Détache ceinture.

Je soupire en le voyant appuyer durement sur la touche de son téléphone avant de le balancer sur le tableau de bord signifiant que la leçon de conduite était terminée. Je détache ma ceinture et m'apprête à sortir de la voiture pour échanger de place avec Derek quand celui-ci attrape ma main et me ramène à l'intérieur. Je croise son regard et je ne vois aucun signe d'énervement dans ses yeux, seulement... du désir et de la passion.

Il glisse ses deux mains sous mes cuisses avec une aisance beaucoup trop familière avant de me faire passer par-dessus nos accoudoirs et me ramener à califourchon au-dessus de lui. Je me retiens de me cogner la tête de justesse alors qu'il allonge d'un coup son siège me forçant à retomber sur son torse à quelques centimètres de ses lèvres.

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