Chapitre 24

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Mes bottes s'enfoncent dans la neige, le souffle court, les joues brûler par le vent qui souffle sur mon visage. Plus je cours plus je m'enfonce dans la forêt, le soleil est en train de disparaître derrière moi et pourtant, je suis incapable de m'arrêter. Mes pieds martèlent la neige derrière moi, mes bras à peine recouverts de mon pull se font griffer par les arbres que je frôle durant ma course. Je cours pour sauver ma vie, et je crois qu'à cet instant toutes les douleurs du monde ne seront pas assez suffisante pour m'arrêter.

Je ne sais pas combien de temps mon pauvre petit chat a pu le retenir, mais ça reste assez de temps pour que je prenne de l'avance sur plusieurs mètres. Du moins c'est ce que j'essaye de me convaincre quand je l'entends hurler mon prénom au bord de la forêt.

— Putain, si je t'attrape salope je te bute !

Je commence à de plus en plus paniquer en l'entendant s'approcher de moi, mais ce n'est pas suffisant pour que je m'arrête. Je redouble de vitesse ce qui me fait chuter à plusieurs reprises par les quelques tronc d'arbre qui bar mon chemin. Je me ramasse une nouvelle fois au sol quand j'entends ses pas être beaucoup trop proche de moi pour que je me relève pour courir. Je rampe sur la neige et me cache derrière un tronc d'arbre avant de poser une main sur mes lèvres et de retenir un sanglot de peur et de haine à mon égard.

La forêt n'était pas une bonne idée pour courir n'y pour trouver quelqu'un qui pourrait m'aider, je devais me débrouiller toute seule et si je m'arrêtais maintenant plus rien ne serait comme avant. Parce qu'il n'y aura plus d'avant pour moi.

— Je sais que tu te caches quelque part bébé, et si tu sors de ta cachette maintenant, je te promets d'être doux avec toi.

Sa voix me dégoûte, son allure me dégoûte, tout chez lui a était crée pour me dégoûter. Et s'il croit une seule seconde que je vais le laisser avoir de l'emprise sur moi de nouveau, il se trompe lourdement.

— Ne fais pas ta difficile, tu sais très bien que tu vas être puni pour ta bêtise. Et puis de toute façon, ton chat a déjà payer à ta place. Et je suis sûr qu'il fera une belle décoration dans notre salon une fois empaillé. Plaisante Christian en laissant son rire résonner dans la forêt enneigée.

J'étouffe un sanglot en serrant fort ma main sur ma bouche jusqu'à presque m'étouffer à l'idée que mon chat soit mort à cause de cette enflure. À cause de moi.

— Tu sais très bien comment tout ça va se finir, tu vas revenir avec moi et tu me pardonneras dans quelques jours. Et si tu veux vraiment un animal de compagnie, je prendrai soin de t'acheter un poisson rouge bébé. Continue dans sa lancée de blague pas marrante mon ex-mari cherchant à me faire réagir.

J'ai de plus en plus de mal à respirer et à retenir mes larmes qui ne font plus que décorer mon visage, et si elles ne sont pas mal, il manque quelque chose, il manque de la sincérité. Il me manquera toujours quelque chose, quelque chose que je n'ai pas su chercher quand j'en avais verticalement besoin.

Tout ce que je fais ne rime à rien, toute ma vie est vouée d'échec, je ne suis bonne à rien faire d'autres. Je pensais quand quittant ma ville pour travailler la littérature anglaise quelque chose qui m'avait aidée quand j'étais à l'hôpital, j'allais pouvoir m'en sortir. Mais c'est faux, totalement faux. Je n'ai été qu'une menteuse depuis le début, je me suis mentie à moi même. Je me suis sentie sur toute la ligne, j'ai continué de croire que tout allait bien, que j'allais bien, j'ai continué de penser que faire confiance au gens, qu'apprendre à connaitre les gens qui m'entoure était une bonne chose pour mon moral. Mais c'est faux, tout était faux depuis le début.

Que ça soit ma relation parfaite avec Derek au sentiment de sécurité qu'il m'apportait. Rien de ma vision utopique des choses n'avait l'air de quelque chose de réels. J'étais seule depuis le début, il n'y avait plus que moi, plus que moi et mon besoin à croire en une vie parfaite.

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