Chapitre 26

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Un mois plus tard.

J'ai la tête qui tourne, il n'y a rien qui va et je ne sens plus aucun muscle de mon corps. Je sais que quelque chose cloche, parce que mes parents me regardent comme si j'avais perdu la tête. Ils me regardent en pensant sûrement que quelque chose ne tourne définitivement pas rond chez moi, je peux le voir dans leurs yeux, dans la façon qu'ils ont de penser que je suis complètement malade depuis mon réveil à l'hôpital il y a une semaine.

Je ne me souviens pas de grand-chose depuis mon réveil, mais je me souviens d'eux, je ne les ai pas oubliées. Je sais qu'ils sont quelques parts autour de moi, mais mes parents refusent de me croire. Ils n'ont pas pu disparaître, ils ne peuvent pas faire ça, Derek ne peut pas me faire ça ! Pas à moi, pas après ce qu'on a partagé ensemble. Je ne suis pas une idiote contrairement à ce qu'il doit penser, je sais que les moments qu'on a passés ensemble n'étaient pas juste le fruit de mon imagination. Je pourrais reconnaître son toucher entre mille, je pourrais même reconnaître l'odeur de son parfum dans une foule d'hommes, mais tout le monde persiste à ne pas me croire. Tout le monde doit penser que j'ai complètement perdu la tête et que j'invente cette histoire de toute pièce.

Et je le vois dans les yeux de mes parents, je les vois être désolées pour moi, d'être désolé de ne pas prouver ce que je raconte, n'y expliquer à la police comment j'ai pu m'en sortir de ma maison en feu tandis que le corps de mon ex-mari brûler dans la cheminée. Je sais que tout le monde me prend pour ce que je ne suis pas, les journaux ont déjà fait la une, la fille d'une riche avocate décapite son mari et brule la maison en essayant de ce suicider. Et j'ai beau le hurler depuis mon oreille personne ne veut me croire, personne veut comprendre que je n'ai jamais voulue mettre fin à ma vie n'y même tuer mon ex.

— Ma puce, il faut que tu leur dises la vérité sur ce qu'il sait passé là-bas. Christian est mort... et personne ne trouve sa tête, tu ne peux pas me dire simplement que tu n'es au courant de rien. Essaye de me convaincre ma mère qui est devenue mon avocate pour la seconde fois de ma vie.

Assise dans mon lit d'hôpital le regard perdu dans le vide, le pied dans le plâtre et des ecchymose un peu partout sur le corps. Mon épaule me fait affreusement mal, mais avec les calmants qu'on m'administre, je m'en sors plutôt bien.

— Je te l'ai dit maman, je n'arrête pas de vous le répéter. Christian a essayé de me tuer, il est rentré chez moi pendant que j'étais chez mes voisins, il m'a couru après dans la maison avec un couteau dans la main. Mes voisins sont venus m'aider et je ne me rappelle plus de rien après. Soufflais-je en essayant de garder mon calme.

Évidemment que je me rappelle de tout ce qu'il s'était passé, je me rappelais parfaitement que Derek avait essayé de me tuer. Mais il a dû changer d'avis entre temps, parce qu'on m'a retrouvé allongée dans la neige avant que les pompiers arrivent pour essayer d'éteindre l'incendie qui a brûler ma maison et mon cœur avec.

Ma mère soupire tandis que mon père dépose une main sur son épaule essayant sûrement de lui faire comprendre que j'avais besoin de calme et non que la police viennent me poser des questions toutes les dix minutes dans l'espérance que ma version de l'histoire change.

— Mon cœur... il n'y avait pas de voisin, il n'y a jamais eu cinq garçons dans la maison d'à côté. On a appelez les propriétaires de la maison, et c'est même eux qui ont appeler les pompiers en voyant ta maison en feu. Bon sang Esmee... qu'est-ce qu'il t'arrive ? Insiste ma mère ne comprenant sûrement pas pourquoi je m'obstine à dire qu'il y avait bien cinq frères dans la maison d'à côté.

Je ne supporte plus l'entendre me répéter ça depuis mon réveil, je ne supporte plus entendre qui que ce soit insinué que j'ai inventé toute cette histoire pour me sortir de l'assassinat de mon ex-mari qui selon eux a été fait de mes propres mains. Je ne peux plus supporter la moindre personne dans cette chambre d'hôpital, l'odeur me répugne, les murs blancs me répugnent, l'impression de passer pour une folle aux yeux de tous me répugne.

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