Chapitre 3

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POV Anton.

Un, deux, trois, quatre, cinq, six, neuf, putain.

Concentre-toi, concentre toi, c'est comme mémoriser l'alphabet, le chanter dans sa tête aide.

Oh, non sans raison vous êtes plus sombres que les ténèbres !
Je vois de la peine en vous pour mon âme,
Je vois une flamme victorieuse en vous
Dans laquelle brûle mon pauvre cœur.

Un, deux, trois, quatre, cinq, six, huit, dix, sombre crétin !

— Tu te rends compte que ta couleur est la même que celle de la merde qu'on chie tous les jours.

Je repousse ce putain de chat de mon pied tandis qu'il continue de se frotter à ma jambe en ronronnant quand je rentre dans l'appartement de ma blondasse préférée. Elle ne devrait pas tarder à arriver, mais en attendant faire un tour dans son appartement me serait bien utile. Je m'approche de son lit en examinant les différentes manières que je pourrais trouver pour l'y attacher. Il y avait trop de bois ici, trop de fleur, trop de meuble, trop de couleur, trop de trop.

Je ne sais pas exactement pourquoi je suis ici n'y pourquoi je perds mon temps avec cette fille, mais il faut croire que malgré les deux mois de désintoxe que mes frères m'ont fait suivre à leur manière, j'avais besoin de replonger avec elle. Je l'avais laissée trop longtemps toute seule, entourée de trop de monde, il ne devait y avoir que moi, moi et moi seul dans sa putain de vie. Même son chat que je m'étais coltiné plus de temps qu'il ne l'aurait fallu me déranger. Bordel, c'était trop demande de passer une soirée en tête-à-tête avec cette fille ?

Je devrais la laissée tranquille après tout ce que je lui ai fait, mais j'en suis incapable. Savoir qu'elle est là, pas loin, à vivre sa vie, du moins à essayer de le faire sans penser une seule seconde que je serais capable de tout ruiner encore une fois, est à mourir de rire. Putain la vie ce n'est pas un jeu, enfin, si, un jeu pour moi, mais pas pour elle.

Debout devant une de ses commodes, j'ouvre un tiroir et tombe nez à nez avec ses sous-vêtements. J'attrape du bout de mon doigt un de ses strings en dentelle qui je ne crois pas soit fait pour cacher quelque chose. Alors quoi ? Les femmes portent ça de nos jours ? Charmant. Ma petite poupée russe n'est finalement pas si innocente que ça. Il y avait qu'à voir les vidéos sur la clef USB que je me suis chargé de garder pour voir à quel point je serais capable de faire mieux que ce minable. Un minable qui à l'heure qu'il est doit continue de pourrir dans les différents arbres ou mes frères ont déposé chaque morceau de son cadavre.

Concernant sa tête ? Elle est en sécurité chez moi, enfin dans une de mes maisons, je suppose.

— Ta maîtresse ne connaît pas les culottes ?

Il me répond par un miaulement restant figer entre mes pieds. Pourquoi est-ce que je parlais à ce truc déjà ?

J'entends une voiture se garer devant l'allée de son immeuble, j'attrape ce sac marron en pincent la peau de son cou avant de le ramener avec moi dans la salle de bain. Je regarde quelques secondes dans le vide me rendant compte qu'il n'y a pas de porte dans sa salle de bain. Elle ce fou de la gueule de qui cette connasse ?

Je grimpe sous la douche avec mes chaussures en tenant le chat contre moi qui par chance ne se met pas à miauler trop occuper à ronronner son visage contre ma main. Il est aussi idiot que la blonde, ils se sont bien trouvés tous les deux.

Quelques minutes, plus tard, la porte de l'entrée se referme sous les bruits de talon qui retombe sur le sol. Mon cadeau est là.

— Syl ! Maman est rentrée.

Le chat dans mes bras essaye de s'échapper, mais je le force à rester contre moi en caressant son pelage retenant une grimace de dégoût. Putain ma patience à des limites. Elle continue de l'appeler de sa douce voix dont je rêve d'entendre la nuit quand il est fait trop noir pour que j'y voie quelque chose. Je sors de la douche sans faire de bruit et dépose le chat sur le sol en me dirigeant sur un de ses deux fauteuils marron, j'y prends place et la regarde se mettre à l'œuvre dans l'optique de ce préparé un thé.

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