Utopia

Chapitre 14

Une semaine vient de passer sans que je n'arrive à avoir la moindre nouvelle des garçons, je ne les vois pas sortir chez eux et durant les trois premiers jours après cette dispute, j'ai beau eu a frapper à leur porte personne n'est venue m'ouvrir. J'ai essayé de contacter Derek plusieurs fois, mais je n'ai aucune nouvelle de lui non plus, un silence de mort qui devient de plus en plus pesant pour moi.

Je ne crois pas d'ailleurs avoir pleuré autant depuis longtemps, je n'ai aucune envie de bouger de mon lit et je reste cloîtrer dans ma chambre à attendre les résultats de mes examens en fixant le mur vide. J'ai même commencé à vouloir la décorer un peu plus que ce que je n'avais pas fait jusque-là. Mais la motivation n'est pas présente et la force de sortir de mon lit non plus. Le soleil est en train de se coucher et j'ai l'impression que c'est à ce moment-là que l'envie de pleurer ce fait beaucoup plus présente.

Je ne sais pas comment tout a pu dégénérer en si peu de temps, mais également avec autant de non-dis et de mensonge. Ils ne sont pas partis voir leur famille pour les fêtes, j'en suis certaine, pourquoi ils auraient laissé Derek derrière eux dans ce cas-la ? Gabriel me clamait qu'il ne laisserait jamais Derek, mais ce n'était visiblement pas le cas. Et pourquoi Derek lui aurait raconté ce qu'il s'était passée devant la porte de ma maison ? Ou alors Gabriel nous avait vu est avait préférer garder le silence jusqu'à leur retour. Je demeurais avec beaucoup trop de questions est trop peu de réponse, ça n'aurait jamais dû ça passer comme ça entre nous.

Debout dans ma salle de bain, je prenais enfin le temps de prendre une douche après trois jours à me noyer dans ma baignoire ce qui n'était pas très écologique à mon sens. Je détachais mes cheveux blonds en ressentent l'envie imminente de les couper, comme si cela aller changer quelque chose à ma situation actuelle. Je n'avais sûrement pas assez de force pour le faire, mais un jour, je le ferais, je teindrais même mes cheveux pour voir ce que ça fait de vraiment changer de tête. Et j'aurais peut-être dû le faire avant de quitter Los Angeles, après tout, j'ai eu l'occasion de lire dans un magazine que les femmes aimaient couper leurs cheveux pour une sorte de nouveau départ, pour changer de vie et en commencer une autre ce que j'avais fait en quelques sortes, mais moi, j'avais carrément changé de continent.

L'eau chaude presque brûlante couler sur mon corps me mouillant les cheveux et me permettant de souffler un bon coup. Les yeux fermés et la tête penchée en arrière, je repousse mes cheveux les plaquant sur l'arrière de ma tête. Mon chat est en train de dormir sur le lit actuellement, et j'ai beau me dire qu'il faut que je réfléchisse à un nom, je n'en trouve pas pour lui qu'il lui aille parfaitement.

La maison est plongée dans un silence totale, seul l'eau qui coule sur mon corps et les parois de la douche peuvent se faire entendre. Une odeur de poire se diffuse dans toute la salle de bain grâce à mon gel douche tandis que je démêle mes cheveux à l'aide de mes doigts. Le regard perdu dans le vide, je n'entends pas la porte de la salle de bain s'ouvrir jusqu'à que je sente un courant d'air frais derrière moi signifiant que la porte de la douche vient elle aussi de s'ouvrir.

Je me retourne prête à hurler quand je sens une main se plaquer contre ma gorge me poussant contre la paroi froide de la douche et des lèvres atterrir brusquement sur les miennes. Il me faut quelques secondes seulement pour reconnaître ses lèvres aussi douce et mortel qui m'embrasse avec autant de rage et de nécessité. Derek.

— Derek...

Le grognement qu'il pousse entre mes lèvres me suffit pour que l'envie de parler disparaisse. Une de ses mains vient se glisser derrière ma nuque me forçant à tenir en place et prendre tout ce qu'il me donne durant ce baiser interminable pour mon plus grand plaisir. Son odeur d'après-rasage, les veines de ses mains que je pourrais tracer de mes doigts ou encore la légère longueur que ses cheveux, depuis deux semaines. J'avais oublié que certains hommes pouvaient bénéficier d'une pousse de cheveux et de barbe expresse.