NOA et la Cité Einstein [Watt'Cheers... ss contrat édition] (Saison 1)

EPISODE 3 : A celles et ceux dont le scénario semble écrit (3/3)

« Ce qui trouble les humains, ce ne sont pas les choses, ce sont les opinions qu'ils en ont. »

Quartiers Nord-Est de la Cité Einstein, semaine de l'épreuve du Dôme

San-Suu tend du matériel de nettoyage à Vasco en lui faisant comprendre que ranger c'est bien, être propre c'est mieux. Alors qu'il lui rend une grimace qui exprime son désaccord puéril, San-Suu envoie un clin d'œil à Noa.

Elle poursuit son raisonnement en introduisant une subtilité propre à son intelligence :

- Dans ce cas, je suggère simplement de mentir. Finalement... personne ne sait si ce que l'on peut dire est vrai ou non, puisque seul le participant est confronté à l'avenir, non ?

- Tu ne lâches jamais prise toi, décidemment ! s'agace Vasco.

- Oui Vasco, c'est ma copine ! La pragmatique et utilitariste Suu jusqu'au bout, hahaha.

- Nous en avons parlé cette année, répond avec plus de sérieux Vasco. Le point faible de ce genre de pragmatisme est toujours le même. Qui estime les conséquences des mensonges en question ? Toi, Suu ? Tout le monde peut se tromper, dans la vérité comme dans le mensonge.

- Non mais... attends Vasco... s'étonne San-Suu. Tu veux dire que tu es pour dire la vérité en toute circonstance sans aucune nuance ?

- Absolument, affirme sans fléchir le puissant jeune homme.

Il pose la main sur le haut de son bras, précisément sur son tatouage, pour en réciter l'inscription sous le dessin de la fidélité :

- « La véracité est un devoir formel à l'égard de chacun ». Suu, le contraire de la vérité a un nom, celui de la fausseté. Si tu penses dire une chose fausse pour vraie ou pour une bonne raison, cela a aussi un nom : cela s'appelle une erreur.

Tout le monde se regarde, interpellés de voir Vasco si impliqué dans une conversation sans faire une blague grossière ou s'agacer. L'oncle Karl émet des hochements de tête en regardant Francine, saluant ainsi la qualité des arguments avancés par Vasco.

- Vous avez grandi cette année, vous devenez de vrais Triariis, des citoyens dignes de la Cité. Je suis fier de toi Vasco.

- Karl, se surprend San-Suu, voulez-vous dire que vous approuvez les propos de Vasco ?

- Je n'en reviens pas... mon oncle en accord avec Vasco, s'esclaffe Emilie. C'est un comble, vérifiez les mers il va y avoir une tempête, surveillez les lunes elles risquent de s'effondrer !

Emilie se met à l'ombre en se cachant le visage pour atténuer la luminosité qui lui brule les yeux.

- Je dois dire, reprend Karl, que je suis plutôt d'accord avec les propos de Vasco, oui.

- Tenez, vous voyez ! se réjouit le garçon en gonflant ses bras puis en se tenant le menton.

- Donc c'est vrai ! enfonce Emilie. Il y aura une tempête ! Vivement ! que la supernova et ce ciel vert clair arrêtent de nous taper dessus toute la journée !

San-Suu s'assied à un coin de table, proche de Noa, sans le regarder -l'air de rien dirons-nous-, et reprend la conversation qui la passionne. San-Suu ne laisse jamais une conversation intéressante en attente. Sachant que tous les sujets trouvent un intérêt à ses yeux, il existe de fait peu de conversations sans sa participation.

- A mes yeux, ça dépend des avantages retirés, même s'il y a quelques inconvénients possibles bien entendu.

- Ben moi, puisque ça vous intéresse, je vous donne mon avis : je suis d'accord avec Suu ! Je trouve ça bien moi de mentir parfois.