EPISODE 17 : A celles et ceux qui ferment des portes (3/3)

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Souviens-toi... « Tout est éphémère, et l'être qui se souvient des choses, et la chose dont il se souvient. »


Vasco se fait propulser en arrière, pendant que le filet lumineux est repoussé par un élément que le groupe ne discerne pas. Le choc entre l'élément en question et la lumière fut terrible et provoqua chez la Chose un rugissement bestial mêlé d'un hurlement infantile humain.

La protection est venue d'un homme âgé qui barre le chemin des Choses devant Vasco et Avenzoar. Dans sa main, une lumière bleue scintille depuis son bracelet jusqu'à la poignet d'un Manuel, pour en étendre une sorte de lame en vibrations.

Au-dessus du corps en retrait d'Avenzoar se tient majestueusement un animal à quatre pattes que Noa reconnaît. C'est un Lupus, un loup qu'il a vu au loin avant l'épreuve et qu'il connaissait depuis ses nombreuses lectures volées.

- Ils sont revenus... dit l'homme tout haut en levant la tête vers le ciel. Je ne pensais jamais revoir cette couleur.

- Qui est-ce ? hurlent San-Suu et Emilie, ce qui mène T. Petra à se retourner avec Martin alors qu'ils atteignent la Taverne.

Toutefois, ils ne s'arrêtent pas pour analyser les événements. La mise en sécurité est un principe fondamental. Agir, puis réfléchir ; réfléchir, puis agir ; mais jamais les deux en même temps afin de ne pas inhiber le mouvement de survie.

- J'ai déjà vu cette scène, commente Noa.

- Vous êtes... Aurélien, demande Vasco.

- C'est l'Ancien ! dit San-Suu.

- Le gérant de la boutique des Manuels, complète Bacchusa. C'est lui qui m'a sauvé.

- Aurèle, je te prie jeune homme. Seuls mes amis m'appellent Aurélien, et en ces lieux je n'ai pas d'amis. Il y a bien Rame, mais il ne parle pas encore, enfin pas totalement, s'amuse-t-il en considérant le Loup.

Ensemble, dans une course effrénée, ils rattrapent T. Petra et Martin, puis s'approchent du reste du groupe dont les portes sont maintenues ouvertes par San-Suu, Emilie, Bacchusa et Noa, deux de chaque côté pour désormais résister à la pression de la fermeture.

Pourtant, la vague de froid s'intensifie, jusqu'à provoquer des tremblements dans tout le système nerveux du groupe. Leur sang génère la sensation d'être un liquide en glaciation.

"Les Choses sont près, toutes près, si près." évalue Noa.

L'Hastatis établit un lien avec ce qu'il a vu dans le Dôme secondaire. Il réalise qu'il n'y a qu'une façon de comprendre ce que sont ces Choses, réellement, alors que ses amis vont se faire attraper. Une nouvelle fois, Noa ressent le besoin de savoir, malgré les risques évidents.

Mais cette fois, s'il doit en apprendre plus, ce sera pour sauver ses amis. Il s'avance sur le côté pour les laisser bientôt franchir les portes. Il enlève ses lunettes et ouvre les yeux.

Lorsque Noa décolle ses paupières les unes des autres, une lumière profonde, bleue et blanche, s'en échappe. Toutes les Choses réagissent avec un rugissement puissant et leurs yeux s'éclairent à leurs tours, de bleu, de vert, de gris et de rouge.

- Mais qu'est-ce que tu fais, abruti ! lui lance Aurèle en se jetant sur lui pour lui couvrir le visage. Elles viennent pour toi !

Thomas, Vasco, Martin et Avenzoar passent les portes de l'accès au sous-sol. A terre, accompagnés de Rame le Lupus, Noa et Aurèle sont confrontés à l'arrivée des créatures dont les yeux émettent à la fois des lumières, des sifflements et des déglutissions. Aurèle tient fermement devant Noa et lui son Manuel de lumière relié à son bracelet.

NOA et la Cité Einstein [Watt'Cheers... ss contrat édition] (Saison 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant