NOA et la Cité Einstein [Watt'Cheers... ss contrat édition] (Saison 1)

EPISODE 16 : A celles et ceux pour qui apparaissent les Choses (3)

« Ce ne sont pas les évènements qui troublent les hommes, mais les évaluations prononcées sur les choses... »

Allée des Solis, quartiers centraux de la Cité Einstein, semaine de Liberalia :

Thomas Petra vérifie dans tous les sens. Il tapote sur son brasseport, sans succès. Le détecteur porté sur son œil ne lui fournit aucune information, à l'arrêt. Il prend toutes les informations utiles pour en dégager par lui-même un constat limpide :

- Nous n'avons pas vraiment le choix... c'est la porte ouest avec ses dangers ou rester ici.

- Non, non, non, je ne vais pas là-bas, il y a des corps partout... prend peur Martin.

- Ici ! crie soudainement San-Suu dans le vacarme. On se réfugie dans la rue de la culture !

- La rue de la culture ? s'étonne le Principes. Ecoute gamine, j'ai compris que tu étais cultivée, mais ce n'est pas vraiment le moment de...

- Mais oui ! comprend Emilie. On va se cacher chez Parfuma !

- Dans la Taverne ? demande T. Petra.

- Excellente idée ! disent de concert Vasco et Martin, tandis que Noa entend, se montre circonspect, mais il est trop fragile pour justifier ses doutes.

Alors qu'ils s'orientent vers la rue de la culture, d'autres membres de la Cité les suivent mécaniquement par effet de groupe et sous la panique. Ils s'approchent de la Taverne, mais une jeune femme brune appelle le groupe. Ils n'entendent pas, alors elle appelle Martin et projette son hologramme près de lui à l'aide de son Bracelet.

- Non ! surtout pas par ici ! leur crie-t-elle.

- Bacc ? est surpris Martin, comme les autres.

Son tatouage visible lui est connu. Quand il se retourne, il la voit au loin, dans une zone qui conduit au sous-sol du Centre. Son visage est écorché.

- Vous la connaissez ? enquête le Principes.

- Oui, c'est Bacchusa, répond Martin. Elle travaille chez Parfuma Cultura.

- C'est la serveuse de la Taverne ! reprend Emilie avec emportement.

- La serveuse ? doute T. Petra. Une Caligulas ? Pouvons-nous lui faire confiance ?

- Mais vous ne faites confiance à personne décidément ! rétorque Emilie, une nouvelle fois agacée. D'où vous sortez ?

- Du monde réel, princesse ! la repend-il tout aussi nerveusement.

Bacchusa continue d'agir comme si le groupe ne l'avait pas vu, elle répète les mêmes gestes de panique. Avec des gestes sans cohérence, elle propose de venir se cacher en sous-sol. A leur arrivée, Vasco prend soin d'asseoir Noa, épuisé et blessé. Malgré les efforts, le grand Hastatis ne semble pas si fatigué. Il est davantage préoccupé par ses amis et les personnes qui s'enfuient dans l'allée.

Martin et San-Suu vérifient qu'ils n'ont pas de blessures apparentes, puis échangent avec Emilie et Noa. Seul Thomas Petra s'intéresse immédiatement aux lieux, à la visibilité du sous-sol, à ses accès, à la présence possible d'autres personnes. Un Principes reste toujours sur ses gardes, il n'est jamais réellement au repos, et ce, toute sa vie jusqu'à la libération ultime : l'accès au grade de Triarris.

Pendant que les jeunes prennent des nouvelles et expliquent à Bacchusa ce qu'ils ont traversé, Thomas effectue son contrôle de routine. Ils sont dans un espace resserré, sur un étage d'escaliers coupé en deux. La porte de l'allée est fermée depuis l'intérieur et la vitre permet de voir les événements, donc de s'en protéger. L'accès plus en sous-sol a l'air fermé, sans doute avec les effondrements. Aucune lumière ne s'en dégage et il serait dangereux de s'y aventurer ainsi.