EPISODE 17 : A celles et ceux qui ferment des portes (1)

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« Voilà ce qui est terrible. Quand nous sommes entravés, ou troublés ou affligés, n'en imputons jamais la faute à l'autre, mais à nous-même, c'est-à-dire à nos propres évaluations. »


A ce moment, le Pr Sakharov intervient et se place devant sa fille de manière protectrice et s'écrit : "Je ne vous laisserai pas lui faire de mal !"

- Sakharov l'a vu lui aussi ! s'écrit Vasco.

- On dirait qu'il s'est interposé entre Zo et la Chose, non ? contemple San-Suu. Il risque de se faire attaquer.

- Et donc ? intervient le Principes. Vous ne pouvez décidemment pas comprendre, indique-t-il en pensant à son propre fils.

Dans les yeux de Sakharov, il y a plus que le courage, le dépassement ou le devoir et T. Petra l'a compris. Face à la mort, l'amour protecteur de son enfant dépasse toutes les peurs issues de toutes les craintes. Quelles que soient les conséquences pour le père, l'essentiel revient à devenir le bouclier du futur de nos enfants.

- Comment se fait-il que nous ne voyions rien, nous ? se lamente Emilie.

- No, que se passe-t-il ? s'enquiert Martin.

Mais avant qu'il ne réponde, le corps du Premier Consul est saisi, compressé et maintenu en l'air, dans le vide. Ses yeux sont révulsés et fixent quelque chose. Le groupe est sidéré, les mains devant la bouche ouverte et le corps en recul.

Thomas Petra ne dit rien, il constate et évalue dans ses pensées :

"Si jamais Sakharov regarde cette Chose droit dans les yeux... c'est qu'elle a un visage, donc une zone d'attaque".

Il visualise avec intérêt la scène, tout en vérifiant les voies de sorties possibles. Mais le Sud est trop risqué, ne voyant d'où vient le reste du danger.

Le groupe voit le Premier Consul remuer, par convulsions, les bras sans force étendus le long du corps. La lumière qui l'éclaire s'intensifie, jusqu'à devenir un important jet de néons qui le relie depuis le ventre jusqu'à un animal sombre que le groupe commence à discerner.

- No... No ? tremble la sœur. C'est ça, la Chose ?

- Vous voyez aussi l'intensité ? se rassure Noa. Oui, c'est ça, elle est... fascinante, rebondit-il en levant la main vers les lumières.

- Fascinante ? le regardent tous les membres du groupe.

"Fascinante ?" s'interroge le Principes en dévisageant l'Hastatis derrière ses lunettes.

La lumière éclaire toujours plus la Chose qui devient désormais complétement visible à l'œil nu.

- Qu'est-ce que c'est que ce machin ?

La Chose a une forme humanoïde classique, comme une enfant. A mesure que la zone s'éclaircit, ils en décèlent les caractéristiques. La Chose adopte bien une taille et une posture d'enfant apeuré, aux yeux verts. Un vert si profond qu'il envoute les spectateurs. C'est la même couleur que celle du ciel de la Cité avant les événements et l'arrivée de cet étrange bleu brumeux qui recouvre désormais tout l'espace.

La forme est toujours reliée depuis son ventre par un filet de lumière jusqu'à la poitrine de Sakharov, tel un prédateur qui a agrippé sa proie et ne la lâche plus. Proches l'un de l'autre, ils se considèrent longuement.

- C'est la lumière...

- Quoi ? Qu'est-ce que tu dis, No ? demande sans le regarder Emilie, envoutée comme les autres par l'horrible spectacle devant ses yeux.

NOA et la Cité Einstein [Watt'Cheers... ss contrat édition] (Saison 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant