EPISODE 5 : A celles et ceux qui craignent la Mort (2)

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« Les occasions sont indifférentes, l'usage qu'on en fait ne l'est pas. »


Taverne de Parfuma, rue de la Cultura, quartiers centraux de la Cité Einstein, zone centre sud-ouest, semaine de Liberalia de l'épreuve du Dôme :

Le groupe est installé dans la zone bibliothèque de la grande taverne creusée en cavités pour déterminer des ambiances différentes.

Au loin, la jeune serveuse du bar nommée Bacchusa, ou « Bacc », fait signe à Vasco et lui indique de saluer son père de sa part, puisque c'est son « meilleur client ». Elle a les bras couverts des encres de Parfuma qui lui dessinent des fleurs qui grimpent vers son visage.

Vasco a honte, mais c'est un sentiment qui l'accompagne depuis longtemps. Certains enfants jouent, rient, apprennent, explorent, grandissent simplement, d'autres comme Vasco se cachent et vivent avec l'espoir d'une lumière future.

Les cheveux bleus emmêlés d'Emilie et sa barrette colorée font rire les enfants de tous les coins de Parfuma Cultura. Ils sont fascinés de voir cette couleur de la mer portée en chevelure.

Celles et ceux de son âge remarquent plutôt ses jambes en valeur avec le shorty qu'elle ne quitte jamais, presque caché par son sweat tombant sous la veste officielle. Effectivement, elle n'a pas enfilé le bas de kimono du vieux Bill, « plutôt me faire écraser par une des deux lunes que de porter ça ! »

A côté de ses amis, San-Suu ressemble déjà à une Triarii, une femme mature qui assume tant sa féminité et son corps généreux que ses capacités de réflexion. C'est la seule du groupe à régulièrement s'habiller d'une chemise, claire toujours, et d'une veste légère en dessous des habits officiels.

Pendant que les Intelligences Artificielles lavent les tables, Martin écoute la musique des instruments automatisés du fond de la Taverne mêlée aux craquements du feu de la gigantesque cheminée. Les IA mettent à jour les cartes et affiches avant que Bill vienne prendre les commandes, pour le malheur d'Emilie.

« Pourquoi les automates ne prennent-ils pas nos repas franchement ? » s'agace la jeune fille.

Le vieux Bill revient les voir, avec sa douceur... et lenteur habituelles. Emilie s'agace, Vasco blague, San-Suu rit, Martin traine à choisir et Noa explore les lieux.

- Moi je vous prends vos DAIFUKU ! hurle Emilie affamée.

- En plus de ceux dans les corbeilles ?

- Autant que vous pouvez m'en servir ! Des énormes !

- Moi, une boite pleine de Churros et des Loukoums pour tout le monde afin que nous puissions taper dedans ! commande fièrement Vasco avec ses quelques pièces en main.

- Bien sûr bien sûr jeune Hastatis. Mais toi ma petite, un paradis rouge tu es certaine ? Je pensais que tu n'aimais que le bleu.

- Mais non ! pourquoi ça ? souffle-t-elle épuisée.

Les autres expriment immédiatement leurs vœux avant qu'un nouvel interlude s'installe au rythme des voix d'Emilie et Bill. L'homme se frotte sa barbichette blanchâtre en relisant difficilement ses notes. Emilie et Vasco se demandent à haute voix pourquoi il n'y a pas d'automatisation, quand San-Suu se réjouit de ce moment loin des lumières artificielles, des écrans et de l'Hyperloop de la matinée.

- Ah oui c'est ça ! De l'orgeat chauffé pour tout le monde les jeunes ?

- Evidemment !

NOA et la Cité Einstein [Watt'Cheers... ss contrat édition] (Saison 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant