Chapitre 28 : Mon ange

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Point de vue Adam


Certainement les États Unis, heure inconnue, lieu inconnu.




Je suis là, j'en suis conscient.
Mais je me sens... je ne sais pas comment le décrire... anesthésié ?

Je me sens étrangement calme, vide...
Oui, c'est parfaitement ça, vide...

Je suis toujours ligoté sur la chaise, Lisa est partie depuis longtemps déjà, mais je reste là, les yeux ouverts, immobile, comme figé dans le temps.

Ma respiration est extrêmement lente, mais elle apporte toujours de l'air jusqu'à mes poumons, alors tout va bien.

Je sens s'écouler  du sang partout sur mon visage, mais je ne bouge toujours pas.

Je sais qu'il faudrait que je parte. Que je m'enfuie.
Que je quitte ce monde, celui de la drogue, des rivalités entre cartel, de la mort, de Lilith.

Mais pour une raison que j'ignore, mon corps amorphe refuse de se lever de cette foutue chaise.

Partir sans retrouver ma famille ?
Menteur.
Fuir, sans prévenir personne, j'ai l'habitude non ?

Il me suffit de faire comme d'habitude, obéir.
Faire ce qu'on attend de moi et attendre bien docilement les prochains ordres.

Fuir, cet univers que je commençais à apprécier réellement, la famille qui m'a presque ouvert les bras, les nuits de débauche dans les boîtes de nuits, les réveils dans les bras de Lilith....

Lilith, tout serait tellement plus simple si on ne s'était jamais rencontré....
Pourquoi vouloir rester auprès d'elle ? Pour qu'elle finisse comme Ève ?

C'est égoïste de rester avec elle, mais lâche de la quitter.
Encore une putain de situation ironique...

Que ferait Lilith ?

Elle tuerait certainement l'horrible femme qui lui sert de cousine, et partirait de cet espèce de garage, en répendant les flammes de l'Enfer...

Dans ma position, ce n'est peut être pas la chose idéale à faire.

Si j'ai deux possibilités : rester ou fuir...
Je n'ai qu'à...en créer une troisième !
Je fuis mais en restant...

D'abord je me libère de cette pièce encore plus horrible que les sous-sols de Lilith, ensuite j'attrappe et je ligote Lisa. Et enfin je contacte le cartel.

Je n'aurais qu'à continuer tranquillement ma vie avec eux, et faire comme si les 25 autres années de ma vie n'avaient jamais existé.

Tout oublier ? Tout effacer ?
Construire un nouveau passé...
Ça serait tellement plus simple.

Oublié Ève ? Mon travail ? Tout ce que je dois protéger ?
Impossible.

Je prends une grande inspiration, et commence à bouger mes poignets pour essayer de casser les liens qui me maintiennent ligotés.
Après quelques minutes de vas et vient, pour faire chauffer le plastique, les serre-câbles qui me retenaient finissent par lâcher.

Je commence à faire pareille pour mes chevilles, et quand enfin, je peux me lever, je masse mes poignets endoloris par l'inactivité et brûlés par ma tentative de libération.

J'arpente rapidement la pièce à la recherche de caméras ou de micros, quand je suis sûr d'être enfin seul, je commence une inspection plus minutieuse.

Devil is not a man Où les histoires vivent. Découvrez maintenant