Chapitre 45 : Et ça, ça blesse

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Point de vue Lilith




Las Vegas, 20h43, chambre.




Je refuse d'y croire.
Il me ment.
C'est sûr, il ment encore.

- Arrête de mentir.

- Je suis un flic. se contente-t-il de répondre.

Il ment. C'est sûr.

Je m'éloigne de lui sans lâcher son regard des yeux. C'est la première fois que j'y lis une aussi grande détermination.

- Adam bordel, j'ai pas le temps pour tes blagues.

- Je suis un flic, un policier. Appelle ça comme tu veux, ça reste la même chose.

Son ton est sec et froid.

Je déteste ce ton.
Je déteste ce qu'il vient de dire.
Je déteste les menteurs.
Je le déteste lui.

Ce n'est pas possible, il ment.

Je sors machinalement l'arme qui était rangée dans mon dos pour la braquer sur mon mari.
Il ne bronche pas, comme s'il s'attendait à cette réaction.

Je lui indique, d'un mouvement de menton, la porte et il sort sans résister.

On traverse la villa dans le silence, il avance devant moi comme le fantôme de l'homme que j'ai aimé.
Je l'aime encore. Mais s'il dit la vérité, on risque d'avoir un gros problème.

Quand on arrive au rez-de-chaussée, les hommes présents nous regardent perplexes, sans oser poser une question.

Il est flic.
Son but est de me faire enfermer.
Depuis le début il n'est là que pour ça.

Je pose mon arme sur le bas de son dos en lui disant de continuer de descendre.
Il obtempère sans rien dire.

C'est sûr qu'il ment.
Il n'a pas pu faire semblant depuis le début, depuis notre rencontre.

Une fois en bas, j'ouvre la première cellule, sans grande surprise s'y trouve la mère d'Adam, ma belle-mère.

Je pousse Adam à l'intérieur et claque la porte derrière nous.

- Pourquoi votre fils me ment-il ? lui demandais-je en criant presque.

Je sens que le peu de sang froid qu'il me reste est en train de disparaître.
Je vais vite péter un câble si personne ne veut me dire la vérité.

Elle relève sa tête vers moi, le sourire qui apparaît sur son visage pour me narguer ne fait qu'envenimer ma colère.

Elle sait ce qu'il m'a dit.
C'était prévu.
Alors Adam a dit la vérité ?
Tout était vraiment prévu ?

- Je suppose qu'il vous a enfin dévoilé son plus gros secret.

Ses yeux bleus passent de moi à son fils,et son sourire ne fait que s'élargir.

Je déteste ça.
Elle me prend pour une conne.

- C'est impossible. Donc je vais le demander une dernière fois, pourquoi est-ce qu'il me ment ?

Je place mon arme sur la tempe d'Adam, sans arrêter de fixer les yeux bleus de sa mère.

- J'ai dit la vérité. Je ne suis pas vraiment bijoutier, je travaille pour le FBI.

Devil is not a man Où les histoires vivent. Découvrez maintenant