The Sons of Death [Réécriture]

Chapitre 1 - Retour au bercail [Réécriture]

Maxine.

— Tu es prête ?

  Les mains sur les hanches face à ma valise récalcitrante posée sur mon lit, je soupire avant de lever les yeux vers Evan. Ses cheveux bruns sont coiffés vers l'arrière, libérant son front et ses yeux marrons et chauds comme un bon chocolat. Accoudé contre le bâti de la porte de ma chambre, il patiente le sourire aux lèvres. Dans sa veste en cuir des Anarchy Bikers, il en jette. Evan fait partie de ces hommes à la beauté douce et naturelle mais qui cache une personnalité parfois violente. À vingt-sept ans, en plus d'être un jeune chirurgien, il est aussi le second de Tarriq Delfino, le chef du gang les Anarchy Bikers de Chicago.

  Ce dernier arrive dans le dos d'Evan avec un sourire paternel qui coule sur moi comme une douche chaude et apaisante.

  Ses cheveux grisonnants lui donnent un charme ravageur qui fait tomber les femmes comme des mouches. À cinquante six ans, Tarriq n'a rien perdu de sa beauté maléfique et il le sait. Evan se recule pour laisser passer son chef qui pénètre dans ma chambre en inclinant la tête. Sa carrure impressionnante me fait face et pourtant je ne ressens aucune crainte. Mes yeux ambrés plongent dans son regard sombre et l'émotion qui passe dans ses iris me noue la gorge.

— Si tu traînes, tu vas rater ton vol Maxine.

Sa voix vibrante d'émotion termine de mettre mon coeur à mal. Mes paupières se ferment quand mon front se pose sur son torse avec un soupir. Sa grande main trouve l'arrière de mon crâne dans un geste apaisant qui m'arrache un sourire.

— Je suis désolée Tarriq. Murmuré-je le vague à l'âme.

Sa main glisse sur ma nuque puis sous mon menton pour me faire relever la tête. Son visage me fait face, j'examine ses traits durs d'homme qui a vécu toute une vie de drames et de joies, qui  a dessiné chaque ride aux coins de ses yeux.

— Ne sois jamais désolée de rentrer chez toi Max. Me sourit-il avec une tendresse qui m'est entièrement destinée.

  Tarriq m'a recueilli chez lui il y a quatre ans. Depuis, je ne l'ai jamais quitté et mon départ d'aujourd'hui est perturbant pour moi. Mais je n'ai pas le choix. Ça fait un mois que j'ai appris la sentence du docteur Garring, j'ai pris le temps d'y réfléchir puis de l'annoncer à Tarriq avec la présence solidaire d'Evan. Sa réaction m'a achevée. Tarriq est ce genre d'homme qui n'exprime jamais ses émotions. Dur, intransigeant et coriace, il a encaissé tout un tas de merde dans sa vie qui ont forgé une personnalité inébranlable. Mais ce jour-là, son souffle s'est coupé, son corps s'est raidi et j'ai vu une larme couler sur sa joue.

  Une seule et unique qui a fait couler les miennes, que je contenais depuis quelques jours. Il m'a pris dans ses bras et s'est tourné vers Evan. En plus d'être le second, Evan est aussi le médecin des Anarchy et quand ce dernier lui a confirmé le diagnostic avec un signe de tête, Tarriq s'est effondré en me gardant dans ses bras. J'ai pleuré tout mon soûl, j'ai vidé des litres et des litres de larmes sur son tee-shirt pendant qu'il déversait les siennes. Lui annoncer mon état de santé est entré dans la liste des moments les plus durs de ma vie. Une longue, très longue liste.

  Qui commence à la mort de ma mère quand j'avais trois ans. Elisabeth Callaghan est décédée à la suite d'un cancer fulgurant. En quelques mois, son état de santé s'est dégradé et a laissé d'elle une version abîmée de ce qu'elle était. Et le pire dans tout ça, c'est que je ne m'en souviens même pas. Quand je pense à elle, je n'ai qu'un visage flou qui passe devant mes yeux et une sensation douce qui me caresse la joue. Elle est morte et nous nous sommes retrouvés à trois.

  Mon père, mon frère et moi. Mon père, Derek Callaghan, ne s'en est jamais remis. Mais étant ce qu'il était, une force de la nature, il s'est relevé pour être le meilleur père au monde. Il nous a élevé mon frère Alec et moi avec amour, sévérité et tendresse. Malgré son statut de chef de gang des Sons Of Death de Louisiane, il a toujours été présent et nous a toujours protégé. Jusqu'au jour où tout a dérapé.