The Sons of Death [Réécriture]

Chapitre 17 - L'imprévu [Réécriture]

Maxine,

Le complexe des Sons of Death est un grand édifice de cinq étages. Cette magnifique bâtisse refaite à neuf à la façade noire et aux vitres blindées, abrite plusieurs lofts pour le noyau dur des SOD, ainsi qu'une immense salle de sport, une infirmerie avec deux blocs opératoires, une armurerie et une cave insonorisée. 

J'ai passé tellement de temps ici que j'en connais chaque recoin. C'est ma maison. Et pourtant, assise dans la jeep en face de cet endroit dans lequel j'ai grandi, je suis assaillie par le doute et la crainte. Je sais que je dois absolument me débarrasser de ce problème de légitimité sur le gang. Cependant, l'idée que Clegane puisse me coller une balle entre les deux yeux me fige sur place. Je vais mourir quoi qu'il arrive, mais j'aimerais profiter des quelques mois qu'il me reste. Pétrifiée par l'angoisse, mon courage est aux abonnés absents et mon instinct me hurle de prendre la fuite.

Je tente de réguler ma respiration, les doigts crispés sur le volant, quand Taylor appuie ses coudes sur la vitre ouverte.

— Qu'est-ce qu'il se passe mon ange ?

Pour la première fois depuis que je le connais, sa voix est douce, dépourvue de quelconque trace de moqueries ou de sarcasme. Mon ange, ce surnom devient de plus en plus courant avec lui. Habituée aux surnoms affectueux avec les Sons, je ne devrais pas m'en formaliser. Mais venant de lui, ça fait battre mon cœur plus vite. Sa façon de le dire, la tonalité de sa voix le rend personnel, intime.

Notez l'ironie. Selon lui, je suis un putain de bouton qui le démange pour être son ange l'instant d'après.

B.I.P.O.L.A.I.R.E

Pourtant, à cet instant précis, la chaleur qui se crée au creux de mon ventre et de ma poitrine est tout ce dont j'ai besoin. Inspirant profondément, je tourne la tête pour croiser son regard vert et attentif braqué sur moi.

J'ai peur.

— Je ... Et si Clegane me ...

— Tout se passera bien. Clegane est un homme bien et réfléchi. Me coupe-t-il avec un sourire confiant.

— Je sais mais, je...

...Suis morte de trouille.

Taylor incline légèrement la tête, un sourcil haussé, mais toujours avec ce sourire réconfortant.

— N'oublie pas que tu es une Callaghan.

Sa voix rauque et son ton ferme me redonnent confiance en moi. Mes yeux dans les siens, je m'y perds, m'y noie et m'y accroche comme si ma vie en dépendait. Et c'est clairement le cas. Après quelques secondes, je hoche la tête. Taylor s'écarte, m'ouvre la portière de la jeep et me suit jusqu'à l'entrée du complexe où les SOD m'attendent dans un silence religieux qui refait naître mes peurs.

Pénétrant à l'intérieur grâce à un digicode, mes yeux parcourent le vaste espace d'entraînement. Des machines de musculation partout, au fond un bar avec des fauteuils confortables, sur la gauche un long couloir menant aux vestiaires et aux bureaux. Au centre de la pièce, un immense ring trône fièrement. Derrière le bar, un long couloir mène vers un ascenseur permettant d'accéder aux étages supérieurs où se trouvent les lofts.

Rien n'a changé. La nostalgie me prend les tripes mais je reste focus sur mon objectif en me concentrant sur les chamailleries des mecs qui tentent d'apaiser la tension qui pollue l'atmosphère.

— Il ne va pas tarder, respire Velours. Me souffle Caleb en passant un bras affectueux autour de mes épaules.

Je lève la tête pour plonger dans le bleu glacial de ses prunelles. Il tente de me le cacher, mais il est inquiet. Clegane est son père adoptif et je sais que cette situation le tiraille de tous les côtés. Avec tendresse, je caresse sa mâchoire du bout des doigts quand la porte du complexe s'ouvre. Un silence de plomb tombe dans la salle quand la silhouette de Clegane apparaît.