Chapitre 26 -La boite à photos [Réécriture]

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Taylor,

Dire que je me sens comme un con est un euphémisme. Surtout avec le regard moralisateur que Caleb darde sur moi en permanence. J'ai passé le reste de la journée au centre d'entraînement et j'ai mal partout. Je pense toujours qu'infiltrer Max au sein du club est stupide et Kyle est pour une fois d'accord avec moi, quant aux autres, qu'ils aillent se faire foutre !

Je me dirige vers le couloir pour rejoindre mon loft quand Caleb me rattrape. Bien décidé à l'ignorer, je prends les escaliers en évitant l'ascenseur. Ce qui n'empêche pas Caleb de me suivre sans un mot. Mais je le connais assez pour savoir qu'il a quelque chose à me dire. Il attend juste le bon moment.

J'entre dans notre loft en laissant la porte ouverte, il y pénètre à son tour et s'installe dans le salon pendant que je prends une douche rapide. L'effet de l'eau chaude calme mes nerfs, mais je ne me sens pas spécialement d'humeur à subir la leçon de morale de mon frère, alors je traîne pour le faire chier. Parait-il que je suis un champion du monde pour ça.

Une fois certain de l'avoir fait poireauter assez longtemps, je sors de ma chambre en longeant le couloir qui dessert les trois autres chambres. Le loft est un immense espace ouvert sur une cuisine équipée et aménagée avec un îlot central en marbre. Une grande table avec une dizaine de chaises autour est disposée en face du grand salon. Deux immenses canapés en cuir se font face, séparés par une table en bois sur laquelle traînent un cendrier ainsi que quelques magazines de motos. J'attrape deux bières dans le frigo et lui en tend une avant de m'affaler sur le canapé en face du sien, en posant mes pieds sur la table basse avec nonchalance. Ses yeux bleus se posent sur moi avec compassion.

— Crache le morceau Caleb, qu'est-ce que tu veux me dire ?

Faisant durer le plaisir, ce con prend une longue gorgée de sa bière et se gratte la tempe, tic qu'il a lorsqu'il est pensif.

— En fait, je voulais te poser une question.

Suspicieux, je plisse les yeux. Caleb possède l'art et la manière d'amener un sujet bien précis sur le tapis en passant par des chemins de traverses.

— Je t'écoute.

— Qu'est-ce que je suis pour toi ? Demande t-il sérieusement.

Qu'est-ce que je disais...

— Tu sais très bien que je ne mange pas de ce pain là Parks, je les préfère plus petites, moins baraquées, avec un peu plus de seins et surtout avec un vagin. Rétorqué-je en lui faisant un clin d'œil.

Il tente de cacher son sourire en buvant une nouvelle gorgée tout en ne me lâchant pas du regard..

— Tu me fais confiance ? Continue-t-il tout aussi sérieusement.

Qu'est-ce que tu me veux Parks ?

Comprenant qu'il essaie d'avoir une vraie discussion avec moi, je décide de me montrer totalement honnête. Il a besoin d'une réponse franche, même si j'ignore encore où tout ça va nous mener.

— Plus qu'en n'importe qui d'autre. Admis-je avec sincérité.

Un nouveau sourire en coin, une nouvelle gorgée et Caleb se penche vers moi.

— Moi aussi, j'ai une confiance aveugle en toi, tu es mon frère Taylor. Avec tout ce qu'on a pu traverser ensemble, j'ai confiance en tes choix et en ton jugement, je n'ai jamais remis en cause ni l'un ni l'autre.

— Et pourtant, tu t'apprêtes à le faire. Deviné-je en sirotant ma bière.

Son soupir est révélateur. Penaud et nerveux, je ne l'ai jamais vu dans cet état, même dans des situations compliquées et dangereuses, il garde son sang-froid. Mais à cet instant, il semble marcher sur des œufs.

The Sons of Death [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant