The Sons of Death [Réécriture]

Chapitre 72 - ... Tout s'effondre [Réécriture]

🎵Dynasty - Miia

Maxine,

Vous connaissez cette sensation d'être enveloppé dans du coton ? C'est à la fois agréable et terriblement angoissant. Comme si mon corps ne m'appartenait plus vraiment. Il flotte lentement au-dessous d'un gouffre sans fond.

Puis, une percussion dans ma poitrine. Douloureuse et vibrante. Suivie d'une deuxième et d'une troisième pour finir par une multitude de battements.

Quelque chose ne va pas. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe. Tout ce que je sais, c'est que mon coeur bat, difficilement, mais il bat.

Soudainement, mon corps devient lourd, se réapproprie son espace. Je n'ai pas mal, mais c'est inconfortable. Mes orteils frémissent, des fourmis remontent le long de mes mollets et de mes cuisses. 

La peau de mon ventre s'éveille tout comme celle de mes bras, comme si mon sang se réchauffait petit à petit. Mes doigts s'agitent. Je ressens une pression douce et chaleureuse se refermer autour d'eux.

Dans mes oreilles résonnent les propres battements de mon cœur. Faibles mais réguliers. Ma poitrine se gonfle. Cette sensation est merveilleuse, du moins durant les quelques secondes que ça dure. 

Ma gorge se réveille et cette fois, ça n'a rien d'agréable, c'est même très douloureux. La panique me gagne, quelque chose l'obstrue, m'empêchant de respirer.

J'ouvre les yeux brutalement emprise d'une terreur sourde. La lumière me brûle les rétines, mais je n'y prête pas attention, je veux respirer, lutter pour ma vie. 

Je me débats, tente de hurler mais seul un son étouffé m'échappe. Des mains puissantes se posent sur mes épaules, me retiennent contre le matelas. Je hurle à nouveau. Puis un visage, doux et inquiet apparaît dans mon champ de vision.

Evan.

Je le supplie du regard de m'aider, tout en agitant les bras et les jambes. Mes oreilles bourdonnent, mon cœur cogne contre ma poitrine et je l'entends.

— Tout va bien Max. Le tube est là pour t'aider à respirer, ne lutte pas. M'explique-t-il d'une voix rauque.

J'essaie de déglutir, en vain. Une larme coule sur ma joue qu'il essuie de son pouce. Je me noie dans ses yeux bruns, chauds et bienveillants en tentant de suivre ses indications.

— Bien, m'encourage-t-il. Je vais te l'enlever, détends-toi.

Comme si c'était si facile !

Je suis tétanisée par la peur, mais ma confiance en lui est plus forte. Alors, j'acquiesce, les doigts crispés sur ceux d'un autre.

Evan détache l'embout du tube tout en me réconfortant de mots tendres.

— J'y vais à trois, ça va aller bébé.

D'instinct, je serre la main qui enserre mes doigts, celle-ci répond en serrant plus fort à son tour.

— 1, 2, 3.

Je ferme les yeux, mon corps s'arc-boute en sentant le tube glisser le long de ma trachée. Cette sensation est terrifiante et douloureuse. Puis je suis libérée. J'inspire bruyamment une goulée d'air. Mes poumons se révoltent, brûlent mais je respire. 

Un haut le cœur remonte dans ma gorge. Je bascule sur le côté, la gorge en feu, les yeux fermés, je lutte contre ma nausée. Des mains se posent sur mon dos, le caresse. Je tousse à m'en éclater les poumons.

Une fois mon corps apaisé, j'ouvre enfin les paupières. La luminosité m'agresse à nouveau. Puis ma vision s'adapte et je tombe dans un regard vert terriblement familier.