The Sons of Death [Réécriture]

II. Chapitre 36 - Confessions

Maxine,

Après avoir passé la soirée d'hier avec Ezra, Taylor et moi n'avons plus abordé le sujet fâcheux.     Mon esprit bouillonne entre ses déclarations, ses aveux et sa décision concernant mon coeur.

Savoir que je l'ai rencontrée il y a dix-sept ans remue quelque chose en moi. Mon cœur pleure de l'avoir oublié, toutefois, j'ai le sentiment que mon âme, elle l'a reconnu. Un flot d'émotions contradictoires me submerge entre amour et colère ainsi que le sentiment de trahison.

Evan.

Ses mots froids et distants d'hier tournent dans ma tête et je refuse de laisser cette situation s'envenimer. Faire plier Taylor me semble impossible, trop buté et borné il ne lâchera rien. Mais je peux faire entendre raison à Jesse et Evan et c'est par ce dernier que je compte bien commencer.

Mon démon s'occupe d'Ezra pendant les vacances scolaires afin de passer du temps avec lui et aussi, pour que Clary puisse prendre des moments pour elle. Alors je profite d'un bain laborieux pour prendre la fuite et rejoindre l'infirmerie.

Evan ne quitte plus l'aile médicale du complexe depuis des semaines. Jours et nuits, il bosse avec Jesse sur la molécule de mon sérum. Donc, je ne suis pas surprise lorsque je remarque la silhouette du président des Anarchy derrière la paroi vitrée du laboratoire.

La zone stérile ne peut pas être franchie sans une blouse et un passage vers le sas de décontamination, alors je m'accoude contre la vitre et observe mon ami depuis maintenant six ans.

Evan Miles a cette allure de bad boy charmeur. Grand, musclé, la peau mate, des yeux chaud d'une douceur ressemblant au chocolat, des lèvres charnues et des cheveux bruns font de lui une attraction plaisante pour la gente féminine.

Il est beau, charmant et il transpire le danger. Son physique est un atout, mais c'est son esprit qui fait de lui l'un des hommes les plus importants de ma vie.

Les muscles de son dos se contractent sous sa blouse, sa tête pivote dans ma direction en sentant mon regard sur lui. Le masque chirurgical sur son nez me cache son expression.

Il me détaille sans bouger, je tente de rester impassible en  marquant un sourcil. Lentement, il secoue la tête, pose son bec verseur sur l'établi en inox et se rend vers le sas. Une fois à l'extérieur, il enlève son masque. Son air est sévère, presque sur la défensive quand il se campe devant moi, les bras croisés.

Avec un soupir, je me redresse et lève le menton.

— Je ne voulais pas te déranger.

— Ce n'est pas le cas.

Son ton est distant et je déteste ça.

Nous nous dévisageons en chien de faïence pendant quelques instants, puis je décide d'opter pour la manière forte.

— Tu as défié mon autorité devant mes hommes hier.

L'un de ses sourcils se hausse. Provocateur, il incline la tête et tente de cacher le rictus qui menace de surgir.

— Je ne te savais pas si à cheval sur la hiérarchie. La couronne te monte déjà à la tête ? raille-t-il.

Je cache mon amusement en serrant les lèvres.

— Je suis une Callaghan, il parait que l'on a des égos démesurés dans la famille. Si ce n'était pas mon cas, je ferais tache. 

Le coin de sa bouche tressaute. Mon sourire s'étire, je n'arrive plus à le contenir et un ricanement m'échappe. Evan rit avec moi et ce son caresse mon âme.

— Je suis désolé, pour hier, commence-t-il en décroisant ses bras. Je n'aurai pas dû te parler de cette façon devant les mecs.

Attendrie, je secoue la tête et m'approche d'un pas.