The Sons of Death [Réécriture]

II. Chapitre 26 - Le saule pleureur

🎵4 Non Blondes - What's up

Maxine,

— Ils l'appellent encore Moustique ?! se bidonne Alec, les larmes aux yeux.

Assis à une table d'un bar à la frontière de Little Bay, nous rions en reparlant du retour de Dean lors de la négo avec les FireBats.

— Je te jure ! Des vrais gamins, m'esclaffé-je en portant mon verre de bière à mes lèvres.

L'ambiance dans la salle est calme, un fond musical résonne doucement, nous donnant une certaine intimité. Nous sommes ici depuis plusieurs heures, dans ce pub où peu de personnes nous reconnaissent. Bien que quelques clients nous observent en coin. 

Ou plutôt, observe Alec avec plus ou moins de discrétion, ce qui ne semble pas gêner le concerné.

J'ai préféré zapper le Speak pour des raisons évidentes. J'ignore comment le retour de mon frère va être pris par les habitants de Little Bay ainsi que par nos alliés. 

Les chuchoteurs de Lana sont partout et bien qu'elle les contrôle, certains d'entre eux peuvent également recevoir des pots de vins par différents gangs ou mafieux. D'autant plus que le bar d'Isa est le fief des SOD, et le ramener là-bas ne lui donnerait qu'une part de légitimité supplémentaire.

Alec me sourit de toutes ses dents, le regard voilé par l'alcool et la tendresse. Quant à moi, je bois raisonnablement. Si je l'ai amené ici, ce n'est pas seulement pour le retrouver, je veux le faire parler et quoi de mieux qu'une bonne cuite pour y arriver.

— Ils ont toujours été beaucoup trop protecteurs avec toi, ricane-t-il en secouant la tête.

Je m'apprête à le contredire quand mon portable sonne une nouvelle fois, confirmant ses dires.

Caze.

Vingt-et-un appels en absence.

Mazette, il va me tuer.

Je décroche avec la conviction de prendre une soufflante. 

Clarke a déjà dû localiser mon téléphone et tous savent déjà où je me trouve. Pourtant, aucun d'entre eux n'a débarqué. 

Visiblement, leur instinct de survie ne les a pas abandonnés. Le verre au bord des lèvres, Alec émet un rire de gorge moqueur, un sourcil haussé. Je lui envoi un regard noir avant de décrocher.

— Quelqu'un est mort ? dis-je d'un ton acerbe.

La pilule de leur mensonge par omission a du mal à passer.

Je sais, c'est culotté étant donné que je leur ai caché mon état durant des mois. Toutefois, j'ai bien l'intention de leur faire payer vu le pétrin dans lequel, cette situation me met.

— Oui, toi dans peu de temps si tu continues tes conneries. T'as peu d'instinct de survie pour une mourante, rétorque-t-il tout aussi hargneux.

Un léger sourire ourle mes lèvres sans que je ne puisse le contrôler. Caze ne marche qu'à l'humour noir et bon sang, ça me fait marrer à chaque fois.

— Qu'est ce que tu veux, Caze ?

Il soupire, je sens son exaspération jusqu'ici. Concentrée sur ma conversation, je ne lâche pas des yeux mon frère dont le regard dévie au-dessus de mon épaule. 

C'est infime, léger et pourtant je perçois son changement d'humeur à la seconde où ses muscles se contractent. Je pivote sur moi-même à la recherche de la personne responsable de la tension en lui.