II. Chapitre 33 - Pitié, ne meurs pas

3.4K 228 64
                                    

🎵NF - Let you down

Taylor,

L'arrière du crâne contre la porte, je pousse un soupir. Les paupières closes, je tente de réguler le flot d'angoisse permanent qui contamine chacune de mes cellules.

Après ce que Max vient de m'apprendre, je n'ai que plus de questions sans jamais obtenir de réponses. 

J'inspire un mince filet d'air, craque ma nuque et me décolle de la porte pour longer le couloir menant au salon afin de rejoindre Caleb.

 Cette journée a été infernale, mais profiter des miens, du sourire d'Ezra, du rire de Maxine et de la présence chaleureuse de mes frères m'a fait du bien. Nous a fait du bien à tous.

Brutalement, un malaise se creuse dans ma poitrine, m'obligeant à poser une main sur mon sternum. Je me racle la gorge et délie mes épaules tant une tension les imprègne. 

Mon cœur tambourine dans ma poitrine et l'adrénaline se déverse dans mes veines comme si la peur me tétanisait sur place. 

Mal à l'aise, je me fige en plein milieu du couloir. J'ignore ce qui me pousse à faire demi-tour, peut-être mon instinct me hurlant à la mort que quelque chose se produit, ou alors je deviens complètement fou, car j'ai vraiment la sensation que quelqu'un me pousse à rebrousser chemin.

— Ça va, mon ange ? demandé-je en ouvrant la porte de notre chambre.

Mon rythme cardiaque pète tous les scores, mon malaise s'agrandit. N'obtenant pas de réponse, mes sourcils se froncent. 

La porte de la salle de bain est entrouverte, j'entends encore la douche couler pourtant Maxine reste silencieuse. Un froid polaire glisse sur ma peau, je parcours la distance qui me sépare de la salle de bain et remarque une masse de cheveux blonds étalée sur le sol de la douche.

Il ne me faut qu'une seconde pour que ma panique explose en même temps que mon cœur. Je me précipite dans la salle de bain en hurlant son prénom.

Mon héritière est étendue, nue, sur le sol humide de la douche, les paupières closes et le corps inerte. Je me jette sur elle, mes genoux heurtent le sol et je l'attrape pour la remonter contre mon torse. Sa tête tangue de droite à gauche, ses bras sont lourds tout comme le reste.

— Max ! m'écrié-je complètement en panique en tentant de la garder contre moi.

Je saisis son menton entre mes doigts dans l'espoir d'apercevoir un signe de conscience mais tout ce que je remarque, c'est la pâleur de sa peau et la couleur bleue de ses lèvres.

Non pas ça, pas encore une fois ...

Paniqué, je tente de trouver son pouls tout en la serrant contre moi. Mes mains tremblent et je ne suis bon à rien tant la peur embrouille mon esprit.

— CALEB ! hurlé-je de toutes mes forces.

Ma voix n'est qu'un cri déchirant et éraillée. Je serre le corps de la femme de ma vie contre le mien en me balançant d'avant en arrière en lui suppliant de ne pas me lâcher lorsque Caleb surgit, affolé.

Ses yeux s'écarquillent et comme moi, il lui faut une, ou peut-être deux secondes avant de réagir et de sortir sortir son téléphone de sa poche de jogging.

— Jesse ! C'est Max ! Viens putain ! s'écrie-t-il.

— Allez, mon ange, la supplié-je contre sa tempe. Réveille-toi, ne me lâche pas.

Mon âme hurle son agonie, sa douleur tandis que mon corps tremble. Mes doigts dans ses cheveux gardent sa tête contre mon torse et mon bras autour de sa taille maintient son corps trempé contre mon tee-shirt.

The Sons of Death [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant