Chapitre 51 - Juste elle et moi [Réécriture]

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🎵Loi - Blinding lights

Taylor,

Je ferme la porte de la chambre d'Ezra et m'adosse dessus en soupirant. J'ai eu toutes les peines du monde à le coucher. D'humeur maussade parce que je devais m'absenter à nouveau, il refusait de se coucher, de dormir, de lire ou d'écouter une histoire. 

J'ai réussi à négocier avec ce sale gosse uniquement quand je lui ai rappelé que nous serons de retour, Max et moi, pour venir le chercher à l'école. Ce qui l'a rendu plus joyeux mais aussi plus conciliant. Je rejoins le salon, complètement vide. 

Cal et Seth sont au Speak avec les SOD, et Max est au club. Cette solitude me pousse à gamberger sur le plan de Clegane, une clope au bec, accoudé sur la rambarde du balcon qui donne sur le jardin du complexe.

Les chaleurs de ce mois de juin sont étouffantes malgré la nuit tombée. Je ferme les paupières dès qu'une légère brise frôle mon visage. Cette journée m'a lessivé. Entre la rencontre avec les Bloody, cet enfoiré de Turner mais aussi les révélations faites à Caleb et le plan de Clegane... 

J'ai le coeur en vrac et l'esprit en ébullition. L'espoir m'envahit petit à petit et je suis effrayé. Et si ça ne marchait pas ? Et si ça ne faisait que la mettre en danger plus qu'elle ne l'est déjà ? Putain...

Incapable de dormir après plusieurs heures à cogiter, même après le retour de Seth et Cal, je décide de descendre à la salle d'entraînement en m'assurant d'avoir mon portable relié au système de sécurité de la chambre d'Ezra. 

Ce n'est plus un bébé, mais putain, je suis incapable de m'en séparer. Je prends les escaliers dans le silence apaisant du complexe, qui se trouve troublé par une légère musique de fond provenant de la grande salle. Il est plus de deux heures du matin et je sais que les mecs sont partis se coucher. Mon cœur s'emballe, conscient qu'une seule personne est capable de mettre de la musique quelles que soient les circonstances et à n'importe quelle heure. 

À pas discrets, je m'approche jusqu'à l'apercevoir et m'accoude sur le mur du couloir, un léger sourire aux lèvres.

Une partie des spots sont allumés et éclairent la zone où elle se trouve, laissant le reste dans l'obscurité. Des tapis de gym sont installés à même le sol, ainsi que différents obstacles qu'elle s'est créé avec tout ce qu'elle avait sous la main.

 Caisses en bois, fauteuils, barres de traction, tout ça sur une dizaine de mètres de long. Mon regard glisse sur sa silhouette, vêtue d'un short de sport noir et d'une brassière assortie qui me laisse voir sa peau bronzée par le soleil et humide par l'effort.

Caché dans l'ombre, je profite de cet instant de sérénité pour l'observer à ma guise. Ses lèvres murmurent quelques paroles de la musique alors qu'elle s'étire avec souplesse. Ses cheveux blonds sont attachés en queue de cheval dont quelques mèches rebelles s'échappent pour coller à ses tempes transpirantes. 

Après une lente inspiration, elle s'élance en réalisant plusieurs roues consécutives à une vitesse folle avant de s'arrêter sur un poirier droit. Sa souplesse est magnifique à regarder. Ses jambes retrouvent le sol avec grâce, et je continue à l'épier faire plusieurs exercices. Envoutante, impressionnante, elle réalise une série de roues sur une poutre avec tellement d'aisance que j'ai la sensation qu'elle s'envole. Puis elle perd l'équilibre et s'effondre sur les tapis avec une grimace de douleur, qui me fait réagir instantanément. 

Je m'élance vers elle, le rythme cardiaque affolé quand ses bras se referment sur son bas-ventre comme pour se protéger, la tête baissée sur sa poitrine. Avec le plus de délicatesse possible, je m'accroupis en face d'elle en hésitant à poser mes mains sur ses genoux.

The Sons of Death [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant