Chapitre 32-Condamné

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Tp Tn.

Mardi : 5h47.

La femme a beau se débattre du mieux qu'elle peut, le soldat lui tient autant fermement les bras et la douleur l'oblige à avancer comme un chien en laisse.

On la fait traverser un hall, avec quelques masqués équipés, occupés à vérifier des matériaux. Puis au lieu de prendre l'un des deux longs et prestigieux escaliers ils prennent un long couloir de droite menant aux ascenseurs. Un soldat qui est apparu de nul part leur suit de près.

"Ils sont glauques.." critique-t-elle, faisant allusion à leur attitude silencieuse et limite robotisée.

Devant l'entrée de l'ascenseur ouverte elle tente de peser tout son poids pour ne plus avancer mais en un coup d'épaule Kudaba réussit à la faire entrer contre son gré.

- RRRRGH !!! hurle-t-elle malgré le bâillon à sa bouche.

Le second soldat appuie sur le bouton à l'itinéraire du deuxième étage, la cabine se referme, et comme sur un nuage leur gravité change donc monte.

Coincée entre les deux hommes qui sont droits comme des statues entièrement couvertes de lourds habits noirs, elle abandonne l'idée de s'enfuir.

"Il faut voir la réalité en face, j'ai aucune chance là. Sans même mon flingue comment je peux espérer les filer entre les doigts ?"

Alors, pour passer le temps, Tp observe chaque recoins de la cabine, ses yeux bougeant uniquement. Elle admet la beauté de ce bâtiment digne de bourgeois. Un long et beau miroir couvre le mur de derrière. Deux traces de mains ensanglantés, précédées d'un étalage de sang gâche la glace, mais bon en ce jour ça ne la choque même plus. C'est à ce moment qu'elle réalise la flaque de sang dans laquelle ils se tiennent.

"C'est une blague ??"

Comme si ce n'était que de l'eau, les soldats ne réagissent pas au sang sous leurs bottes. Tn elle, retient une grimace, car l'odeur de fer se révèle de plus en plus forte, et la texture collante la dégoute. Bien que ça ne soit pas la première fois qu'elle rencontre du sang, elle n'a jamais vraiment apprécié ce liquide. Ni même la chaire, ou bien tout ce qui appartient aux corps vivants.

"On peut être agent sans supporter ces choses gores.."

Les portes glissent pour leur laisser la longue vue d'un dense couloir, avec assez d'espaces entre les entrées qui semblent être celles des chambres de l'hôtel. Machinalement, Kudaba la bouscule en avant pour la forcer à avancer. Ils se retrouvent à défiler les portes en bois de chêne nommées d'une plaque dorée où sont creusés les nombres de l'étage.

"41, 42.....50, 51...." compte-t-elle, pour freiner son mauvais pressentiment. Elle constate même, que chaque étage contient 40 chambres au moins. Pour dire à quel point cet hôtel autrefois devait faire des fureurs..

Tant les couloirs sont larges, elle a l'impression qu'ils marchent depuis 5 minutes, alors qu'en vrai seuls deux minutes sont passés après le ré de chaussé.

Mardi : 5h50.

La balade dans ces allées d'un beige d'or au parquet lisse, brun et brillant, se termine quand les soldats stoppent leur trio brusquement devant la chambre 81. Leur arrêt s'est fait si brusque qu'elle dû se retenir de ne pas chavirer en arrière à cause de son manque d'équilibre causé par Kudaba qui la guide sèchement par ses bras croisés. Tout le contraire des deux masqués qui ont agit sur commande.

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