Chapitre 1

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"Il y a un adage qui dit qu'on fait toujours du mal à ceux qu'on aime : mais il oublie de dire qu'on aime ceux qui nous font du mal."

Fight club.


Aujourd'hui aurait dû être un jour spécial puisque c'est mon anniversaire. J'ai passé l'après midi à me préparer pour sortir fêter ça en amoureux mais Nathan avait d'autres plans. Comprenez par là sortir boire des coups avec ses copains. Soirée à laquelle je ne suis bien sûr pas conviée puisque d'après lui j'essaye de séduire ses amis, ce qui est complètement faux mais ça ne sert à rien de discuter avec lui tant son esprit est tordu quand il est jaloux.

En temps normal, je serai resté dans notre appartement à me morfondre d'avoir si peu d'importance mais pas aujourd'hui. Non, aujourd'hui j'ai décidé de sourire malgré tout.

Alors me voilà en train de pleurer sur un banc du centre ville à me fustiger de laisser toujours Nathan me blesser. Je lui ai souvent trouvé des excuses, je me répétais sans cesse qu'il ne le faisait pas exprès, qu'il était devenu comme ça après ce que son ex copine lui a fait subir. Mais merde, moi je ne l'ai jamais trompé, même pas une fois alors que elle, elle ne s'est pas gênée pour le faire à maintes reprises et pas toujours qu'avec un seul mec à la fois.

Pourtant c'est moi qui en paye le prix aujourd'hui. C'est moi qui ne peux aller nulle part sans lui, c'est moi qui doit m'habiller comme il le décide, c'est moi qui doit rendre des comptes à chaque fois que je parle à quelqu'un.
Ça fait maintenant trois ans que je supporte ses crises de jalousie et je n'ai plus aucun amis parce-que je ne pouvais plus encaisser ses interrogatoires à chaque fois que je voulais les voir ni ses reproches de vouloir passer du temps avec eux plutôt qu'avec lui.

Je me plains et pourtant je suis incapable de le quitter parce-que je suis folle de lui, qu'à chaque dispute je veux partir mais le lendemain je ne le fais pas. Même quand il me mets à la porte et que je passe la nuit dehors à attendre que sa colère soit passée, je reviens toujours en m'excusant alors que je ne fais rien de mal. J'essaye d'être parfaite et de faire ce qu'il attend de moi, mais il a toujours une raison de m'en vouloir.

Je laisse mes larmes coulées en regardant l'horizon et en me demandant ce qu'il m'attend dans le futur. À cet instant j'ai beaucoup de mal à me dire que je vais être heureuse jusqu'à la fin de mes jours mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, non ?

Soudain, je suis sortie de mes pensées par une main qui me tend un mouchoir en papier. Je relève la tête et mes yeux s'arrêtent sur un homme qui est assis juste à côté de moi avec un air embêté sur le visage, comme si il ne savait pas vraiment si un mouchoir était ce dont j'avais rellement besoin. Mais je le prends quand-même en murmurant un faible "merci."
J'essuie les larmes qui ont roulées sur mes joues ainsi que le maquillage que j'ai dû faire couler depuis longtemps avant d'essuyer mon nez doucement, j'ai beau être triste je ne veux pas qu'on me prenne pour une fille sans éducation.

Je ne sais pas depuis quand il est assis à côté de moi, ni pourquoi il reste là d'ailleurs, la situation est des plus gênantes, surtout pour moi qui n'aime pas pleurer devant quelqu'un depuis que Nathan me répète que je me sers de mes larmes pour faire la fille capricieuse et amadouer les gens. Ce qui est complètement faux, je ne pleurais jamais avant d'être avec lui.

J'ose regarder encore une fois l'homme qui est assis sur ce banc avec moi, il a l'air assez jeune. Sa petite barbe est taillée à la perfection et ses vêtements ont l'air d'avoir été choisi avec soin. il a dû remarquer que je le détaillais puisque il tourne la tête vers moi. Ses lèvres s'étirent dans un large sourire et ça me fait peur, on dirait le joker.

ShelbyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant