Chapitre 7

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Le lendemain, je me réveillais en retard. Mon réveil n'avait pas sonné et quand j'ouvrais les yeux je constatais qu'il ne me restait que dix minutes pour me préparer.

Ma nuit avait été agitée de songes où des yeux émeraudes teintés de bleu me pourchassaient de manière menaçante. J'avais beau tenté de fuir, ils revenaient toujours me hanter.

    Je m'habillais avec les premiers vêtements qui me tombaient sous la main et dévalais les escaliers. Je me dépêchais de prendre ma veste et mon écharpe et refermais la porte derrière moi.

    Je roulais un peu plus vite que d'habitude dans les virages, ne voulant pas arriver en retard. Mais c'était visiblement toujours trop lent et je me fis doubler, pour la troisième fois, par le même bolide. Je me disais bien que cela faisait un petit moment que je ne l'avais pas revu, celui-là. En fronçant les sourcils je me demandais qui pouvait bien être ce chauffard qui roulait à cent à l'heure. Je devais peut-être en toucher un mot à mon oncle, après tout, il était potentiellement dangereux. Mais je n'avais pas le temps de m'appesantir sur ce détail.

    Baissant les yeux sur le tableau de bord, je pris conscience qu'il ne me restait plus que cinq minutes pour ne pas rater l'ouverture de la librairie, aussi j'accélérais mon allure. Dommage, je n'aurais pas le temps de prendre un chocolat chez Ben.

    Je me garais rapidement et fonçais vers la librairie. Judy m'avait confié les clés la veille car elle ne pouvait pas être là aujourd'hui. Par chance, la boutique n'était ouverte que le matin. Elle m'avait bien expliqué les directives à suivre et m'avait garanti que si j'avais le moindre problème, je pouvais l'appeler sur son portable.

    J'étais un peu stressée à l'idée d'être complètement livrée à moi-même, ce n'était que mon cinquième jour après tout. Mais cela prouvait également que Christian et Judy me faisaient suffisamment confiance. Après ma curiosité mal placée qui aurait pu m'engendrer des problèmes pour mon stage, je ne pouvais qu'être reconnaissante qu'ils me fassent toujours confiance.

    J'allumais rapidement les lumières ainsi que l'ordinateur et retournais la pancarte sur la porte d'entrée. J'allais récupérer les cartons d'arrivage et me mis au travail.

    Je fis l'inventaire, je rangeais les livres dans les étagères correspondantes et je pris même le temps de nettoyer la poussière. Seulement quelques clients étaient venus interrompre mes tâches.

    J'avais laissé les cartons vides dans la salle de repos, redoutant de retourner dans le local. Mais constatant qu'il ne me restait plus que cela à faire, je pris mon courage à deux mains et me dirigeais vers le fond de la salle de repos, les cartons sous le bras.

    J'appuyais sur l'interrupteur avant de rentrer prudemment dans la pièce, comme si je craignais qu'un monstre ne se cache dans l'ombre. Je déposais les cartons contre les autres, évitant soigneusement de regarder la vitrine des livres anciens.

    Pourtant, j'hésitais quelques secondes. Après tout, j'étais toute seule dans la librairie et le bureau de Christian, de l'autre côté du mur, était vide. Je ne risquais donc pas de céder à la curiosité d'écouter une quelconque conversation.

    Je fis volte-face et observais la vitrine, sans bouger. Personne n'allait me voir, je pouvais très bien admirer la collection de livres. C'était le moment où jamais, je n'aurais peut-être pas d'autres occasions. Et puis, à bien y réfléchir, je ne faisais rien de mal. Je ne comptais pas les voler, juste les admirer.

    Je me dirigeais vers la bibliothèque et m'approchais de la vitre fermée à clé qui protégeais les romans. Je pris le temps de détailler davantage les reliures des quelques couvertures encore intactes. Je remarquais qu'une petite étiquette était collée sur la tranche de chaque étagère. Néanmoins, ce n'était pas un code barre à flasher, mais une date qui y était inscrit.

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