Chapitre 2

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Je me réveillais le lendemain matin toute engourdie d'avoir passé la nuit sur le canapé. Je m'en extirpais avec peine, le plaid toujours sur moi, et me dirigeais vers la fenêtre du salon.

Le temps était plutôt maussade. Il ne faisait pas complètement jour et la voiture de mon oncle n'était pas dans l'allée. Était-il rentré pour repartir ? Si c'était le cas je ne l'avais pas du tout entendu. J'espérais en tout cas qu'il n'avait pas passé toute la nuit au poste de police.

Je récupérais mon portable sur la table basse. Il était sept heures et demie.

Je baillais à m'en décrocher la mâchoire avant de me diriger vers les escaliers, le plaid serré contre moi, grelottant à cause de la température hivernale. J'allais dans ma chambre en traînant les pieds, tel un zombie, et récupérais les premiers vêtements qui me tombaient sous la main avant de me rendre dans la salle de bain en vue d'une douche bien chaude qui suffirait à me réveiller.

Mon corps se détendit à mesure que l'eau brûlante réchauffait mes muscles. Je profitais de ce moment pour me demander ce que je pouvais bien faire aujourd'hui. Les possibilités n'étaient pas nombreuses, en vérité. Le mieux était sans doute de faire un peu de tourisme et de voir ce qu'Anmore Cove avait à proposer d'intéressant.

J'enfilais mes vêtements, un pull vert sapin et un jean, parfaits pour se fondre dans le décor. Une fois prête, je dévalais les escaliers, récupérais mon manteau, mon écharpe et mon sac et fermais la porte de la maison derrière moi.

La bruine fraîche du matin me surpris et je frissonnais sous ma grosse écharpe qui me cachait la moitié du visage. Le quartier était plongé sous une épaisse couche de brouillard qui faisait ressortir les couleurs automnales des feuilles des arbres.

De la buée s'échappait de ma bouche tandis que je me précipitais vers ma voiture tout en faisant attention à ne pas glisser sur le sol humide. Mais c'était quoi ce pays où l'automne ressemblait déjà à l'hiver !

Je démarrais et allumais le chauffage à fond avant de quitter le lotissement. Je roulais doucement sur la route verglacée. Ce n'était pas le moment d'avoir un accident.

A l'approche du village, je regardais tout autour de moi et devais reconnaître qu'Anmore Cove était plutôt joli. Toutes les rues étaient pavées, les bâtiments commerciaux et les maisons étaient en pierres et joliment décorés.

En arrivant à la grande place, je repérais un parking un peu plus loin sous de grands arbres et me garais. La veille, en passant devant l'imposante fontaine qui semblait être le coeur du village, j'avais repéré plusieurs boutiques autour de la place, en plus de la librairie.

Il était huit heures et demi et la librairie ouvrait à neuf heures. J'avais le temps de faire un peu de shopping avant d'aller voir à quoi ressemblait l'endroit où j'allais travailler, dans deux jours.

Je sortis de la voiture et me dirigeais vers les boutiques, bien emmitouflée dans mon écharpe. Je constatais rapidement que quelques badauds me jetaient des regards mi-interloqués, mi-amusés. Tout dans ma dégaine devait montrer que je n'habitais pas ici, ou du moins, depuis pas longtemps.

En les observant brièvement à mon tour, je constatais que j'étais la seule à avoir sorti un gros manteau d'hiver et une écharpe. J'aurais bien complété ma tenue avec un bonnet, si je ne l'avais pas oublié avant de partir. Mais j'aurais encore plus attiré l'attention. Déjà que je semblais sortir tout droit du pôle nord !

Visiblement, les habitants étaient bien mieux habitués aux températures glaciales du pays, car ils portaient pratiquement tous une simple veste par-dessus leur pull, ce qui suffit à me donner encore plus froid malgré mes couches de vêtements.

Anmore CoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant