JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.

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Rachel, novembre 2021.

Un sourire étira mes lèvres quand j'ai remarqué de nom de l'expéditeur du mail que je venais de recevoir. Scuderia Ferrari. Je l'ai ouvert, et mon sourire s'est agrandi.

« Bonjour mademoiselle Stanriver,
Votre travail en tant que responsable de la communication de l'écurie Mercedes a été remarqué par la Scuderia, c'est pourquoi nous vous proposons de nous réunir au quartier général Ferrari à Monaco le 8 décembre prochain à 13h.
La Scuderia vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année.
Cordialement,
Mattie Binotto. »

Ce n'était plus un secret pour personne, Ferrari s'était séparé de Sylvia Hoffer Frangipane, leur responsable de la communication, à la suite de nombreuses crises au sein de l'écurie qui ont mené à un remaniement des effectifs pour la saison 2022 à venir.

De mon côté, tout se passait très bien avec Mercedes.
J'avais intégré l'écurie en 2018, à mes 22 ans, en tant qu'assistante de la communication. Au fur et à mesure, j'avais pris des responsabilités, jusqu'à devenir cheffe de mon secteur en début de saison.

La saison 2021 avait été longue et épuisante jusqu'à maintenant, car nous n'étions pas habitués à nous battre à ce point pour le titre. Cette année, pour la première fois de ma carrière, je n'étais pas sûre de gagner.

J'ai éteint mon ordinateur sans répondre. J'aurai le temps de réfléchir à leur proposition plus tard, mais je n'avais pas envie que qui que ce soit ici dans le quartier général Mercedes ne tombe sur ce mail du rival.

« Je vais manger, Toto, tu viens ?, » j'ai demandé à notre Team Principal.
« J'arrive, je finis de regarder les freins de la saison prochaine et j'arrive. Tiens, viens voir ça, » il m'a fait signe de la rejoindre derrière son bureau.

Je me suis positionnée derrière lui, l'avant bras sur le dossier de sa chaise.
Il a pointé son écran du doigt.

« Tu vois, ça va changer un peu de l'année dernière, on va les rendre un peu plus solides, » il m'a expliqué et j'ai hoché la tête.
« Et cette année on vend pas d'infos à Lawrence Stroll ?, » j'ai demandé.
« Nan, nan, ils sont pas capables de nous copier discrètement ces incapables. Même quand tu leur mâches le travail ils sont capables de se foirer. Et puis Alpine en profiterait pour nous chercher des noises. On a assez de Christian pour ça, » il a ajouté avec humour et j'ai soufflé du nez.
« Hâte de savoir ce qu'il va nous trouver l'année prochaine, » j'ai souri.
« Bon, j'ai faim, let's go, » notre patron a tapé sur ses cuisses et s'est levé, moi à sa suite.

Toto n'était pas que mon patron, il était une figure paternelle pour moi. Quand je suis arrivée chez Mercedes il y a quatre ans, c'était mon baptême du feu dans le monde la F1. Je ne connaissais pas plus que ça ce monde là, et c'était Toto qui s'était personnellement chargé de m'intégrer et de me faire prendre confiance. Si j'étais aussi douée dans mon job aujourd'hui, c'était en partie grâce à lui. Je lui en était infiniment reconnaissante.

Nous étions assis tous les deux à table, mais je n'arrivais pas à me concentrer sur la conversation. J'avais en tête le mail de Binotto. Je ne savais pas si je devais aller à ce rendez-vous.

J'étais carriériste, très carriériste.
Un nouveau défi était toujours le bienvenu, mais j'étais sincèrement attachée à la famille Mercedes.

« Ça va, Rachel ? T'as l'air ailleurs, » m'a dit Toto, en posant sa main sur mon bras pour attirer mon attention.
« Hum, ouais, pardon, » j'ai soufflé en regardant mon assiette.
« Quelque chose te préoccupe ? C'est le Grand Prix du Qatar ?, » il a insisté.
« Un peu, j'ai pas l'habitude que Red Bull nous colle à ce point, ça m'inquiète un peu, » j'ai menti, et je m'en suis voulue immédiatement. Personne chez Mercedes n'osait mentir à Toto, mais certainement pas moi, sachant ce qu'il était pour moi.
« Je sais, je crois que même ceux qui ont connu ça avant, on a un peu tous perdu l'habitude de la compétition. Mais je crois en Lewis, » il m'a sourit en tapotant mon bras rapidement avant de se remettre à manger.