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Rachel, septembre 2022.

Mon cœur était brisé, rompu, déchiré, appelez ça comme vous voulez.

Paradoxalement, revoir le visage de Carlos après ces quelques jours de solitude n'avait fait que renforcer le vide que je ressentais au plus profond de mon cœur.

Je savais, intimement, que c'était la pire option, mais je n'ai pas su m'en empêcher.

J'ai fuit.

Encore une fois.

Dès le moment où j'ai vu Carlos, puis Charles lui courant après après, puis les deux hommes sortir du self, l'urge de la fuite m'a saisie avec la même intensité qu'après la première nuit que j'avais partagée avec l'espagnol.

J'ai quitté le self juste après eux, laissant mon plateau et celui de Charles en plan.

Je suis sortie du bâtiment, pour me diriger jusqu'au parking. Aussitôt assise à l'intérieur, j'ai allumé le moteur, et j'ai quitté cet endroit le plus vite possible.

Ne sachant pas pas où aller, je suis tout bêtement rentrer chez moi.

J'ai envoyé un e-mail à Binotto, prétextant une soudaine maladie, et je me suis avachie sur mon canapé.

Depuis quelques jours, une boîte de mouchoirs trônait sur l'accoudoir. Mais aujourd'hui, je n'avais même pas nécessairement envie de pleurer, pour une fois.

J'étais tellement confuse qu'aucune larme ne sortait de mon œil. Je ne savais même pas ce que je voulais.

J'ai soupiré, avant de mettre une émission lambda sur la TV pour tenter de me distraire.

Le bruit distinct et désagréable de la sonnette m'a soudain tirée de cet adorable reportage sur les koalas.
Il fallait vite que je change cette sonnette.

J'ai soupiré, mais je me suis levée. Je n'attendais personne, mais j'avais un colis qui devait arriver incessamment sous peu.

J'ai ouvert la porte.

Je ne savais pas si c'était une bonne idée.

Devant moi se tenait Carlos. Ses yeux étaient rouges, son teint pâle, et ses cheveux en bataille.

« Rachel, je te demande pardon, » il s'est effondré en pleurs dès l'instant où il m'a vue.

Mon cœur s'est serré, sans pour autant que je ne sois capable de répondre quoi que ce soit.

N'attendant pas que je l'invite, Carlos est entré dans mon appartement. Alors, sans trop y réfléchir, j'ai refermé la porte derrière lui.

« Je veux qu'on oublie ces derniers jours. C'était une erreur, rien de plus qu'une sombre erreur, » il s'est avancé vers moi.

Là encore, je n'ai rien dit. J'ai planté mon regard dans le sien. Plein de regret, de tristesse, et peut être un peu de désir, si je le connaissais aussi bien que je le pensais.

« Tu m'as brisé le cœur, Carlos, » j'ai réussi à articuler, à voix basse, détournant mon regard du sien.
« Je suis désolé, » il a murmuré, se rapprochant de moi jusqu'à ce que je n'ai d'autre choix que de reculer.

Le mur était près, très près de mon dos.

Carlos a fait un dernier pas en avant, et mon dos a alors heurté le mur.

« Qu'est ce qui t'a fait changé d'avis ?, » j'ai froncé les sourcils, replongeant mon regard dans ses iris marrons.
« Charles. Il m'a tout dit. J'ai été stupide, j'en suis désolé, » il a expliqué.

JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant