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Rachel, juin 2022.

« Il arrive au bout de la ligne droite, le damier n'est plus très loin, fonce Carlos ! Fonce !
Max est derrière toi, mais il n'aura pas le temps de te doubler. Un dernier coup d'accélérateur... et c'est fait ! C'est fait les amis !
L'espagnol remporte son premier Grand Prix !
Qui l'aurait cru ? Sûrement même pas son équipe !
Mon Dieu, quelle course à Silverstone !
Avec au bout, la première victoire de Carlos Sainz Jr ! Oh, il l'avait méritée cette victoire ! »

L'équipe Ferrari et moi même étions penchés sur le grillage pour applaudir Carlos, qui venait de gagner le premier Grand Prix de sa carrière.

Depuis le grillage, nous entendions les commentaires des journalistes en fond. Un grand frisson de pure émotion m'a parcourue l'échine, et les larmes me montaient.

Carlos a ralenti, et a relevé sa visière pour s'essuyer les yeux. Je crois qu'il pleurait.

L'espagnol a ensuite allé garer sa voiture derrière le panneau du vainqueur. Il est sorti de la voiture et s'est mis à sauter partout.

L'écurie s'est regroupée derrière la barrière, le temps que notre vainqueur arrive vers nous.

J'ai remarqué qu'une partie de l'écurie n'était pas particulièrement réjouie de sa victoire. J'ai froncé les sourcils. Je ne voulais surtout pas qu'ils gâchent ce jour si spécial pour Carlos en lui montrant qu'ils ne lui prêtaient pas assez attention.

J'ai donc joué des coudes pour arriver juste derrière la barrière. Je voulais être une tête rassurante parmi cette masse de personnes.

De son côté, Carlos a tout d'abord repéré Charles courir vers lui. Le monégasque venait d'arriver. Il avait fait P5, mais il était essentiellement content pour son coéquipier. Ils se sont sautés dans les bras, restant l'un contre l'autre un moment.

Puis, les grands yeux bruns de l'espagnol ont croisé les miens, et il a retiré son casque et son balaclava en courant vers moi.

Son sourire me réchauffait le cœur. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire comme une folle aussi.

Il est arrivé à mon niveau, et il a renversé la barrière par terre. Visiblement, cet obstacle entre nous lui était intolérable.
Une fois que j'étais à sa portée, il a passé ses bras autour de ma taille, se penchant en arrière pour me faire décoller du sol. Je riais, passant mes bras autour de son cou.

Il s'est mis à me faire tourner autour de lui, riant avec moi.

« Bravo mon chat, » j'ai souri et j'ai embrassé sa joue fièrement.

J'étais sur le point de m'écarter de lui, pour ne pas que les caméras ne nous voient trop ensemble, quand il a attrapé mon menton entre ses doigts pour m'en empêcher.

Sans prévenir, il a alors posé ses lèvres sur les miennes, ses mains en coupe autour de mon visage. Je rougissais, mais je souriais contre ses lèvres.

J'ai fini par m'écarter de lui, à bout de souffle.

« On avait dit qu'on serait discrets, » j'ai souri.
« Je veux plus être discret. Je veux montrer à tout le monde que t'es à moi, » il a dit avant de m'embrasser à nouveau.

Cette fois-ci, il a semblé remarquer l'écurie derrière nous qui voulait le féliciter, et il s'est définitivement écarté de moi.

Quelques ingénieurs lui ont sauté dessus, et Binotto l'a également félicité.

Puis, Charles est venu serrer la main de tout le monde en finissant par moi.

« J'imagine que c'est mort pour la discrétion, » il a plaisanté.
« Je crois, oui..., » j'ai ri en observant Carlos se mouvoir dans la foule.

Des journalistes ont fini par l'approcher, et il a laissé exploser sa joie.

« Quelle victoire, Carlos. Comment tu te sens ?, » a demandé Will Buxton.
« Je suis tellement heureux... tout pilote attend sa première victoire avec impatience, et moi j'avais attendu assez longtemps. Je n'ai même pas de mot pour décrire tout ce que je ressens... c'est... l'extase, » il a soupiré de bonheur.
« Ça fait plaisir de te voir comme ça, Carlos. On t'a vu embrasser Rachel Stanriver, je pense qu'on a tous été étonnés, quelque chose a dire sur ça ?, » le journaliste a tenté.
« Non, non, on va éviter... elle préfère la discrétion et moi aussi. Aujourd'hui j'ai pas su résister, j'espère qu'elle m'en voudra pas trop, » il a rit.

J'ai souri. Comment est ce que je pourrais lui en vouloir dans des circonstances comme celles-ci ?

« J'espère pour toi. Profite bien de ta victoire, Carlos, je te dérange pas plus longtemps, » Will a annoncé avant que Carlos ne lui dise au revoir et ne s'écarte de lui.

Toute liste d'interviews étaient partie aux oubliettes. Dans l'euphorie du moment, Carlos faisait comme son instinct le guidait, et il avait raison.

La crise Ferrari se calmait, c'était l'occasion d'être honnête, de ne plus calculer sa communication.

L'un de nos ingénieurs a appelé Carlos pour prendre la photo d'équipe avec la plaque « Sainz 55 P1 » alors nous nous sommes tous mis en groupe derrière la plaque et nos pilotes. Carlos a levé un poing en l'air en signe de victoire, reposant son autre bras sur mes épaules. J'étais tout sourire à côté de lui, alors que Charles et moi tenions la plaque droite.

Un membre de l'organisation du Grand Prix a emmené Carlos jusqu'au podium.

Nous nous sommes positionnés devant le podium par équipes, en attendant nos pilotes.

Lewis a été appelé pour sa nouvelle P3, et je l'ai applaudi bien fort comme toujours.
Checo est arrivé pour la P2, et RedBull n'était pas aussi expansif que d'habitude, plutôt discret.

Puis, Carlos est monté sur le podium, et une partie de Ferrari a applaudi fièrement, alors qu'une autre partie, les extrémistes pro-Charles, ont à peine tapé dans leurs mains.

Ça me faisait de la peine de constater de contraste, mais j'étais déterminée à ce que Carlos ne le ressente pas trop, ou au moins que je lui rende cette journée là plus mémorable possible.

Lando a joué des coudes pour rejoindre Charles et moi au premier rang pour assister à ça.

« Je m'incruste, vous m'en voudrez pas, » il a rigolé.
« Au contraire, Carlos doit être trop content de te voir là, » j'ai souri à son ami.
Cependant, Lando ne m'a pas répondu, focalisé sur les faits et gestes de Carlos.

En effet, on a remis son trophée à l'espagnol.
Carlos a soulevé son trophée dans les airs, brandissant l'autre point de joie, et j'ai applaudi plus fort. Un sourire de pure fierté étirait mes lèvres.

À côté de moi, Charles et Lando étaient dans le même état.

L'hymne espagnol a retentit sur Silverstone, et j'ai aperçu Carlos lâcher sa petite larme, la main sur le cœur.

Heureusement pour lui, sa petite larme a vite été noyée dans le champagne de Lewis et de Checo. Les deux autres pilotes étaient heureux pour lui, ça faisait chaud au cœur.

« Je vous propose qu'on sorte tous les quatre fêter ça, » j'ai annoncé avec un grand sourire.
« Avec plaisir !, » les deux pilotes ont répondu en cœur.

Carlos est ensuite descendu du podium, et nous nous sommes tous les trois dirigés vers lui pour lui faire un câlin groupé. Au milieu de nous trois, Carlos riait de la situation en essayant tant bien que mal de nous envelopper tous les trois dans ses bras.

« Merci, » il a murmuré et nous l'avons serré plus fort.
« Mon chat, » j'ai souri avant d'embrasser sa joue.
« Vous puez l'amour, c'est écœurant, » Lando a levé les yeux au ciel.

Je n'ai pas réagi, puisque que Carlos et moi n'avions jamais parlé d'amour ou de couple, mais sa réflexion m'a faite sourire.

Peut être bien que je commençais à tomber pour lui...

JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant