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Rachel, juin 2022.

Le Grand Prix d'Azerbaïdjan avait été une catastrophe complète poor Ferrari. C'était simple, aucune voiture n'avait fini la course.

Après ça, les garçons avaient séché les interviews et nous avions pris une grosse amende.

Je m'étais isolée avec Jordan et Gianluca, et nous avions pris la communication en main. Un message d'excuse aux tifosi sur Twitter, une vidéo de Binotto expliquant le problème du mieux qu'il pouvait sans créer de scandale, des posts Instagram de Charles et Carlos pour s'excuser, tout y était passé.

Nous avions réussi à minimiser la crise, mais le problème de fond était toujours là : la stratégie. Nous avions désespérément besoin de changer une partie du staff.

Les stratégistes étaient donc mis à l'écart du groupe, et une vraie crise interne faisait tanguer le navire au moins autant le tonnerre qui s'abattait sur nous par les médias.

En me réveillant le mardi, j'ai retouché à mon téléphone, que j'avais soigneusement évité depuis la fin du Grand Prix, et les titres des journaux m'avaient fait une vraie douche froide.

« Le staff Binotto a encore une fois montré son incompétence »

« Une révolution à venir à la Scuderia »

« Chez Ferrari, des têtes doivent sauter »

« Tifosi en colère, ceux qu'ils veulent voir partir : »

J'ai ignoré les trois premiers articles, mais ma curiosité m'a poussée à cliquer sur le troisième.

Cet article était en fait un classement.

Parmi les noms cités par le journal comme étant des départs inévitables, on retrouvait d'abord ceux des ingénieurs de course. Puis, ceux de l'équipe du stand, jugés trop lents. Ensuite, mes yeux se sont écarquillés.

« 3. Rachel Stanriver, cheffe de la communication.

Depuis plusieurs Grand Prix, sa stratégie a été de noyer le poisson, mais elle ne berne plus personne. Cette écurie a besoin d'honnêteté : il faut assumer ses problèmes pour les résoudre, et l'anglaise ne semble pas prête à faire ce pas. Dehors, son heure de gloire chez Mercedes est passée. »

J'ai avalé ma salive difficilement. Wow, je n'avais jamais été confrontée si frontalement au jugement auparavant, et c'était... dur à avaler...

J'ai relu ces lignes plusieurs fois, et à chaque fois que je le faisais, j'avais l'impression de m'enterrer plus profond.

J'avais terriblement envie d'appeler Toto pour lui en parler, mais nous ne nous étions plus parlés depuis le lendemain de la première fois avec Carlos, soit il y a... je ne sais plus, un paquet de Grand Prix en tout cas...

J'ai donc appelé ma mère, qui n'a pas répondu.

Alors, mon choix s'est porté sur mon père.
Lui, il a répondu.

« Papa ?, » j'ai commencé.
« Oui ma biche ? Qu'est ce que tu deviens, toi ?, » il a exagéré.
« On habite tous les deux à Monaco, Papa..., » j'ai soupiré.
« On dirait pas, » il a rétorqué, à raison.

Voyant que je n'allais pas répondre à sa provocation, il s'est contenté d'enchaîner.

« Pourquoi tu m'appelles ?, » il a demandé.
« On peut se faire un restaurant ce soir ?, » j'ai proposé.
« Bien sûr, Dolce Vita à 20h, d'accord ? Je réserve, » il a immédiatement indiqué.
« Ça me va, à ce soir, » j'ai souri devant sa réactivité.
« À tout à l'heure ma biche, » il m'a saluée avant de raccrocher.

JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant