48

2.2K 101 9
                                    

Rachel, novembre 2022.

Un grand sourire a pris place sur mes lèvres quand mon téléphone s'est allumé à côté de moi.

C'était un message de Carlos.

« Sushis + Netflix ? »

Comment dire non à ça ?

« Viens à la maison »

« J'arrive dans 15 minutes »

« Parfait ! »

J'ai éteint mon téléphone, et je suis allée me préparer en vitesse. Vu la tête que j'avais et mon vieux jogging, j'ai pensé qu'il fallait que je m'arrange un peu.

J'ai enfilé des sous-vêtements assortis.

Peu après, la sonnette a secoué l'appartement de son bruit strident si agaçant. Cette fois, j'ignorai complètement le bruit, beaucoup plus intéressée par ce qu'il y avait derrière la porte.

« Holà!, » Carlos s'est exclamé en brandissant deux sacs en plastique.
« Qué tal?, » j'ai alors demandé et ouvrant la porte plus grand pour qu'il entre.

Carlos a retiré ses chaussures et a posé notre repas sur le canapé. La TV était déjà allumée sur Netflix.

« Je suis content de revenir ici. Le bon temps est de retour, » il a soupiré d'un air satisfait.
« Le bon temps ?, » j'ai sourit en coin.
« Avant que je fasse n'importe quoi, » il a précisé.
« C'est du passé, ça, » j'ai fixé mon regard dans le sien.

Interpellé, Carlos s'est rapproché de moi.

« Vraiment ? Tu me pardonnes ? Ça veut dire qu'on peut repartir comme avant ?, » il a demandé avec un espoir.
« Laisse moi un peu de temps, mais je crois que je suis capable de tout oublier, » j'ai détourné le regard.

Carlos a passé ses bras autour de mes épaules dans un élan de joie, me serrant peut être un tout petit peu trop fort.

« Je suis trop content !, » il s'est exclamé avant d'embrasser mon front une première fois.
« Merci, merci, merci, » il répétait entre plusieurs bisous, alors que je souriais bêtement.

J'ai fini par m'écarter de lui pour m'assoir sur le canapé, déterminée à trouver un bon film à regarder.

« On commence la série sur Jeffrey Dahmer ?, » j'ai proposé.

Il a immédiatement accepté, s'asseyant à côté de moi en sortant la nourriture de son sac.

Je ne savais pas encore si je regrettais ou non ce que je venais de dire, mais je me suis calée contre lui et on a lancé la série.

Sa cuisse contre la mienne me faisait le même effet que la première fois. Son bras au dessus de mes épaules m'a faite rougir comme la première fois. Et les sushis, c'était la première fois que j'en mangeais d'aussi bons.

Mon cœur battait fort, et ce n'était pas à cause de la série. J'ai détourné les yeux vers Carlos, pour me rendre qu'il était déjà en train de me regarder.

J'ai rougi encore plus, et j'ai détourné le regard.

« Cramée, » a chuchoté Carlos.
« Tu me regardais aussi, » j'ai tourné la tête vers lui.
« Je te regarde toujours quand on est devant une série, » il a fixé son regard dans le mien.
« Stalker, » j'ai souri en coin.
« Sûrement, » il a haussé les épaules avec le même sourire en coin.

J'ai tenté de me reconcentrer sur la série mais de toute évidence, je n'avais rien retenu depuis 20 minutes.

Il ne restait qu'un maki sur la table.

« Je te le laisse, » j'ai annoncé, et Carlos a évidemment compris de quoi je parlais.
« Sûre ? C'est pas la Rachel que je connais, ça, » il a affirmé en se penchant pour l'attraper entre ses baguettes.

J'étais tentée de lui voler, mais je savais comme ça allait finir. On allait faire semblant de se battre, il allait détourner ça en jeu sensuel et nous allions finir la couette par terre, essoufflés, dans le canapé.

Je me suis frappée mentalement avant de me concentrer à nouveau. Ça allait être dur, ce soir...

« J'ai pas envie de continuer cette série ce soir, » Carlos a affirmé, après quelques épisodes, où je commençais à faiblir.

« Hum... oui... on continue plus tard ?, » j'ai alors tenté de me ressaisir.
Carlos a hoché la tête, avant de dégager le plaid de nos jambes.

« Que dirais-tu de danser un peu ?, » il a alors proposé en prenant ma main.
« Pourquoi pas, » j'ai sourit, en attrapant sa main.

Carlos a allumé la radio de mon salon. Le CD de salsa que nous utilisions toujours pour nos sessions de dance nocturnes étaient toujours à l'intérieur.
Il a souri en le constatant.

Il a lancé le disque, avant de poser ses mains sur mes hanches. J'ai légèrement frissonné sous ses doigts. J'ai passé mes mains sur ses épaules. Mes doigts sentaient que sous sa chemise, je lui faisais le même effet.

Les premiers pas de salsa que nous avons amorcés étaient brouillons et mal assurés, mais la satisfaction de les faire à nouveau nous le faisait oublier.

Au fur et à mesure de la musique, nous avons repris en assurance, et nous avons commencé à danser avec plus de fluidité, de sensualité.

Je respirais un peu plus fort. En tendant de réguler ma respiration, je devenais de plus en plus rouge. Je me doutais que Carlos le voyait du coin de l'œil. J'en ai eu la confirmation quand un sourire en coin satisfait a étiré ses lèvres.

« Ères guapa, cariña, » il a murmuré contre mon oreille.
« Tu también, » j'ai levé les yeux vers lui.

Oubliant le concept de salsa, Carlos a serré ma taille entre ses bras, plongeant son visage dans mon cou.

« J'ai envie de toi, cariña, mais je sais que je serai pas là demain dans tu te réveilleras. J'ai pas envie que les choses se passent avec toi comme avec un vulgaire coup d'un soir, » il a chuchoté contre mon cou.

Je n'ai pas répondu tout de suite, d'abord je l'ai juste serré contre moi.

« Pourquoi tu serais pas là demain matin ?, » j'ai finalement demandé, la déception audible dans ma voix.
« J'ai entraînement à 8h, » il a affirmé.
« Je serai levée quand tu partiras, » j'ai affirmé.
« J'aurais pas le temps de te faire le petit déjeuner, de rester au lit avec toi, de te traiter comme il faut. Je préfère attendre d'avoir le temps d'être romantique, » il s'est justifié en s'écartant de moi.
« Alors quoi ? Tu pars maintenant ?, » j'ai demandé avec frustration, en pensant qu'il allait dire que non.
« C'est mieux... mais je reviens vendredi soir et on aura toute la nuit et le week-end devant nous, » il a affirmé en s'écartant de moi.
« Sérieusement ?, » j'ai protesté.
« À vendredi, cariña, » il m'a embrassé le front en se dirigeant vers l'entrée.

Quelques secondes floues plus tard, il avait disparu.

Je le détestais. Mais je l'aimais, aussi. Non, je le détestais, définitivement.

JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant