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Rachel, juillet 2022.

C'était le Grand Prix d'Autriche.

Autrefois, quand j'étais chez Mercedes, c'était l'un de mes préférés. La raison était simple : Toto était autrichien, alors il était surexcité quand ce Grand Prix approchait.

Les autrichiens avaient beau majoritairement être fans de RedBull, ils avaient tous beaucoup d'admiration pour leur plus grand représentant dans notre sport.

Cette année, sans la bonne humeur ambiante de Toto, je ressentais un petit vide dans mon cœur à l'approche de la course.

Toto me manquait.

Parfois, dans des jours sans, je repensais à Mercedes, à Lewis et Angela, et à lui, et je pleurais en réalisant ce que j'avais perdu.

J'aimais Ferrari, leur histoire, leurs pilotes, mais j'avais l'impression qu'ils ne me le rendaient pas. Charles et Carlos me le rendaient, certes, surtout l'espagnol d'ailleurs, mais je me sentais délaissée par le reste de l'écurie.

Mon humeur était alors au plus bas quand je suis arrivée sur le circuit pour les premières essais libres.

Les garçons s'en sortaient bien, mais hélas, les RedBull aussi.

Les Mercedes faisaient du bon boulot, et je savais que c'était grâce à Toto.

J'ai soupiré, et je suis allée me faire un café.

Je buvais en silence, l'air abattu sur ma tasse. Tout le monde l'a remarqué, mais personne ne s'en ait préoccupé. D'habitude j'aurais trouvé ça normal, mais là, ça confirmait juste une chose : Ferrari s'en foutait de moi.

Après tout, j'étais dans la liste de ceux dont il fallait se débarrasser.

Ne voulant pas prendre le risque de fondre en larmes devant mes collègues, je suis sortie du garage pour aller me balader un peu autour du circuit et me vider la tête.

Ça n'allait pas du tout, vraiment pas du tout.

Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait aujourd'hui pour que ça aille si mal, mais je ressentais uniquement le besoin de m'isoler et de pleurer. Mes menstruations me créaient parfois des sauts d'humeurs, mais rien à voir avec mon état d'aujourd'hui.

J'ai marché un moment, essayant d'avoir l'air correct pour faire face aux nombreuses personnes que je croisais.

Au bout d'un moment, j'ai fini par trouver un coin tranquille, pas loin de la sculpture de taureau en métal, dans l'herbe. Le Red Bull Ring, d'où le nom du circuit. Je me suis assise là, les avant-bras posés sur mes genoux.

La seule chose que j'entendais était les bruits des voitures. Personne n'était assez proche de moi pour pouvoir faire varier le paysage sonore.

Alors je regardais la course.

Carlos est passé à côté de là où j'étais sans me remarquer. Charles, lui, m'a fait signe en ralentissant un peu, avant de reprendre sa course plus rapidement.

Il n'y avait pas toutes les voitures sur le circuit, loin de là. Je dirais même qu'il y en avait plutôt peu. Les Mercedes n'était plus de sortie, les McLaren non plus, les AlphaTauri étaient sorties il y a longtemps, et c'était maintenant les Haas qui venaient de sortir.

Je m'efforçais de me concentrer sur les garçons pour ne pas tomber en morceaux, mais la boule qui se formait dans ma gorge ne demandait qu'à se libérer en sanglots.

J'ai alors posé ma tête entre mes bras, et j'ai fermé les yeux. Mes larmes sont montées, et j'essayais de les retenir en calmant ma respiration.

Une première larme a percé la barrière de mes cils, et puis une autre, et bientôt, je pleurais silencieusement, assise sur la pelouse.

JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant