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Rachel, septembre 2022.

Carlos et Charles saluaient les fans depuis le podium à Singapour. J'applaudissais depuis le bas du podium, avec le reste du staff de l'écurie.

Frank a sifflé, et les deux pilotes nous ont envoyé un sourire fier, avant de se reconcentrer sur ce qu'il se passait.

Ils ont fait péter les bouteilles de champagne sur Sergio Perez, avant de récupérer leurs coupes et agiter la main vers les fans une dernière fois.

Charles s'est précipité vers le staff, et a pris dans ses bras les premières personnes qui venaient.

Carlos, lui, s'est dirigé vers moi, et m'a tirée vers lui pour un câlin.

« T'es sûr ?, » j'ai hésité, passant mes bras autour de sa taille.
« De vouloir montrer à tout le monde que t'es à moi ?, » il a demandé d'un ton innocent.
« Carlos..., » j'ai protesté.

Il m'a lâché, avec un sourire en coin, avant d'aller voir le reste du staff.

Mes joues étaient légèrement rouges.

J'ai applaudi nos pilotes, avant de taper dans la main de Charles.

« Encore bravo, petit génie, » j'ai souri.
« Merci, » il a répondu fièrement.

Je me suis mise en retrait pour admirer ce qui se passait devant moi.

Quel soulagement.

Tant de temps en pleine tourmente et les choses tournaient enfin à notre avantage sur ce Grand Prix.

J'ai rejoint le garage de l'écurie pour récupérer mes affaires, et je me suis dirigée vers le parking.

J'allais rentrer seule, je ne voulais pas couper court aux célébrations de Charles et Carlos.

Sans savoir pourquoi, ce soir, je me sentais comme de trop.

Alors j'ai appelé un taxi et je suis rentrée à l'hôtel. À peine arrivée, j'ai pris une douche et je me suis couchée.

Bien enroulée dans mes draps, je fus réveillée vers deux heures du matin.

Ça toquait à ma porte depuis quelques minutes.

J'ai râlé, avant de me lever d'un pas lourd pour ouvrir la porte.

C'était Carlos.

Il avait l'air de ne pas être dans son état normal.

Sa veste en cuir tombant mal sur son épaule, et ses cheveux devant ses yeux indiquaient qu'il n'était pas tout à fait présent mentalement.

« Pourquoi t'avais disparu ?, » il a dit, d'un air renfrogné, en entrant dans la chambre.

Ses vêtements et son haleine sentaient l'alcool.

« Tu as bu ?, » j'ai demandé.
« Répond. Pourquoi t'es partie ? T'aurais pu venir faire la fête avec nous, » il a protesté.

Sa voix était hésitante à cause de l'alcool, mais je sentais qu'il était réellement mécontent que je sois rentrée.

« Va dormir, Carlos, tu en as besoin, » j'ai affirmée, en tentant de le pousser vers la sortie.

Cependant, il s'est mis a résisté, ne bougeant pas d'un centimètre sur le sol.

« Je veux pas sortir d'ici, » il a affirmé.
« Je veux dormir, Carlos, j'ai pas envie de m'embrouiller avec toi, » j'ai soupiré.

J'ai passé mes doigts sur mes sourcils pour tenter de prévenir la migraine qu'il était en train de me causer.

« Je veux pas te laisser, » il a alors affirmé en s'asseyant sur mon lit.
« Je veux pas dormir avec un Carlos bourré qui va finir par me vomir dessus, » j'ai râlé.
« Je vais pas vomir. Je suis pas bourré, » il a affirmé en se déshabillant.

J'ai soupiré et je suis retournée sous les draps.

« Tout est de ma faute... j'ai douté de toi, et maintenant je suis en train de perdre ce qui me tient debout... qu'est ce que je suis con..., » il a haussé le ton. Je ne me suis pas retournée. Ma lèvre inférieure tremblait.

J'ai entendu sa main frapper son front, puis pendant un moment, plus rien. Juste des bruits de vêtements qui tombaient au sol.

« Je veux pas que tu sois sans moi à l'hôtel, » il a soudain affirmé.
« Tais toi, Carlos, tu racontes n'importe quoi, » j'ai levé les yeux au ciel en remontant la couette jusqu'à mon menton.

J'ai senti un poids atterrir sur le lit à côté de moi.

« Je veux pas que quelqu'un d'autre soit à ma place un jour, » il a affirmé.

Je n'ai pas répondu.
Mes poings serraient fermement la couverture contre mon visage, alors que je me forçais à garder les yeux fermés.

Carlos s'est glissé sous la couette.

« Je veux être le seul qui puisse être proche de toi, » il a chuchoté.
« Arrête toi là, Carlos, » j'ai expiré.
« Je te veux pour moi tout seul, » il ne m'a pas écoutée.

Alors, il a passé ses bras autour de ma taille, sous la couverture, et il m'a tirée contre lui.

J'ai lâché un petit gémissement plaintif mais il n'a pas fait de réflexion.

Il a posé sa joue contre mon omoplate, et il a pris une grande inspiration avant de soupirer longuement.

« Bonne nuit, Carlos, » j'ai affirmé.
« Hum, » il a difficilement réussi à sortir, alors que son corps étant déjà en train de démissionner.

L'alcool lui donnait sommeil, à présent.

Moi, je n'arrivais pas à dormir.

J'serais perdue. J'avais envie de Carlos, je ne voulais rien de plus que ce qu'on avait avant qu'il m'accuse de le tromper. Je voulais revivre ces moments.

Mais je n'étais pas sûre que notre relation soit saine pour moi.

Je ne savais pas ce qui me détruisait le plus entre le fait de le voir et le fait de ne pas le voir.

Pourquoi ne pouvait-il pas être plus simple ?
Pourquoi devait-il être si jaloux, si possessif ? Pourquoi ne me faisait-il pas confiance ?

J'ai soupiré et j'ai tenté de fermer les yeux pour m'endormir malgré la tempête déchaînée qui secouait ma tête.

Soudain, alors que je commençais à réussir à penser à autre chose, ses bras se sont resserré autour de ma taille.

« Je... t'aime... pars pas..., » il a murmuré dans sa barbe, et mon cœur s'est serré.

Carlos était démuni, et je n'ai rien trouvé à répondre.

J'ai juste serré sa main sur mon ventre, et je me suis laissée m'endormir.

Je l'aimais, peut être trop. Mais une chose était sûre : lui m'aimait beaucoup plus que raisonnable.

Au fond, c'était peut être moi qui était toxique pour lui plus que l'inverse.

Une seule larme a coulé de ma joue, déclenchant mon sommeil.

J'ai finalement réussi à m'endormir, entre les bras possessifs de l'homme qui m'aimait plus que nécessaire, mais que j'aimais de tout mon cœur.

Pourquoi l'amour ne pouvait-il pas être plus simple ?

JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant