JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.

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Carlos, octobre 2022.

Max venait de gagner le championnat pour la deuxième fois. Parce que la FIA avait attribué une pénalité à Charles. Et parce que j'avais pris le mur dès le premier virage eà cause de la pluie et du manque de visibilité.

J'étais dégoûté, j'avais envie de m'enfermer dans ma chambre d'hôtel et de pleurer toutes les larmes de mon corps en piochant dans un paquet de chips.

J'étais en colère contre la FIA, contre RedBull, contre moi-même, et un peu contre Max aussi, même si c'était pas vraiment de sa faute.

J'ai alors quitté le circuit de Suzuka, et je suis allé à l'hôtel, sans prévenir personne, même pas Rachel.

J'ai allumé l'eau de la douche pour couvrir le son de mes pleurs, puis je suis allé dessous. Je ne compte même pas combien de temps j'ai passé dessous.

Je sais juste que j'en avais besoin.

Je me suis assis dans la douche et j'ai évacué tout ce qui me rendait triste, avant d'enfin couper l'eau et de me sécher.

Le fait de pleurer si longtemps, en plus de la course, m'avait épuisé, alors je suis allé dormir tout de suite après.

À peine quelques minutes après m'être glissé sous les draps, j'étais déjà tombé dans les bras de Morphée.

Je me suis réveillé de moi-même le lendemain matin vers 5h, alors la première chose que j'ai faite a été de regarder mes notifications.

Ma mère m'avait envoyé un petit message de soutient, et j'avais reçu les notifications du match du Real Madrid, mais en dehors de ça, rien.

Pas de message de Rachel.
Pas de message de Charles.
Pas de mail de l'écurie.

Je me sentais seul au monde.

J'ai tenté de me rendormir mais j'avais déjà trop dormi, alors mon corps refusait de le faire.

J'ai donc fini par me lever, et je suis sorti pour me balader dans la ville.

Emmitouflé dans mon imperméable, personne n'était capable de me reconnaître, ce qui m'arrangeait bien.

Je suis allé me chercher un café, dans le rare McDo ouvert 24/24 de la ville, et je suis retourné à l'hôtel.

Dans le couloir de ma chambre, je suis passé devant la chambre de Rachel. Il y avait une bande de lumière sous la porte.

Je me suis arrêté net devant la porte, me demandant s'il était judicieux de toquer. Après tout, pourquoi pas ?

J'ai alors toqué, et elle a finit par m'ouvrir, les yeux fatigués et le teint pâle, quelques secondes plus tard.

« Ça va ?, » j'ai demandé, les sourcils froncés.
« On a connu mieux, et toi ? C'est surtout à toi que je dois poser la question, » elle m'a fait entrer.
« On a connu mieux..., » j'ai répété.

Elle s'est assise sur son lit, et je me suis assis à côté d'elle.

« J'ai même pas envie de finir la saison, à l'instant, » j'ai confessé.
« Moi non plus... Mais au prochain Grand Prix quand l'excitation sera à nouveau là, on y reprendra tout de suite goût et on oubliera, » elle a tenté de relativiser.

Mais je n'étais pas d'humeur à relativiser. Je voulais juste m'apitoyer sur mon sort, juste le temps d'une journée, avant de devoir repartir.

« On a deux semaines pour continuer à se perfectionner, ça va bien se passer, » elle a affirmé.
« Rachel... c'est très gentil de vouloir positiver, mais est ce que je peux juste me plaindre, pour une fois ?, » j'ai soupiré.
« Vraiment ?, » elle m'a regardé d'un air étonné, avant de s'allonger sur le lit.
« Vraiment..., » j'ai confirmé.

Elle a alors tapoté son ventre, et j'ai compris qu'elle s'attendait à ce que je mette ma tête là.

Alors c'est ce que j'ai fait, passant mes bras autour de sa taille pour mieux me caler.

Je me suis concentré un moment sur ma respiration, avant de me mettre à extérioriser mes ondes négatives.

« J'ai l'impression que rien ne va. J'en ai marre de finir autant de course dans le mur. Ça n'arrive qu'à Ferrari. Ok, en l'occurrence c'était pas leur faute, c'était juste que le circuit était impraticable, mais j'en ai marre de finir mes course dans le mur. Et d'abord, pourquoi on a commencé la course ? C'était évidement que ça allait mal finir. En commençant P3, c'était sûr que ça allait être pour ma gueule. Et pourquoi ils ont sorti la grue quand Pierre était pas encore passé ? Dieu sait que j'ai du mal avec lui, mais de là à être sur le point de le tuer, et lui mettre 20 secondes de pénalité en plus, faut pas déconner ! Comment Max peut gagner un championnat aussi nul ? C'est la FIA qui a rythmé la saison, même pas la course ! Et RedBull non plus mérite pas de gagner, puisqu'ils jouent pas avec les mêmes règles que les autres, » j'ai commencé.

Voyant que je commençais à m'agacer, Rachel a passé ses doigts dans mes cheveux. Ses ongles contre mon cuir chevelu me faisaient frissonner.

« Je suis d'accord, » elle a simplement dit, d'une voix beaucoup plus douce que ce que j'aurais imaginé.

Elle avait compris ce dont j'avais besoin.

J'ai continué un moment à râler, puis quand je commençais à manquer à manquer de raisons de m'énerver, je me suis simplement tu. Je m'attendais à ce que Rachel cesse de caresser mes cheveux, mais elle n'en a rien fait.

« Je comprends, » elle a alors affirmé.

J'ai relevé la tête vers elle, et elle me regardait avec un petit sourire.

« Te rendors pas, s'il te plaît, » elle a soufflé et je me suis redressé.
« Ouais, on va éviter..., » j'ai confirmé.

Elle s'est également redressée, et elle s'est levée pour aller s'habiller. Je la regardais faire, alors qu'elle était dos à moi.

« Bouge tes yeux, Carlos, » elle a dit d'un air rieur.
« Certainement pas, » j'ai répondu.
« Si tu continues à regarder, je te laisserai plus toucher, » elle a insisté.
« Parce que j'aurai le droit de toucher un de ces quatre ?, » j'ai demandé.
« Si tu arrêtes de me fixer, » elle a rit.
« Ok, ok, promis je regarde plus, » j'ai abandonné.

J'ai détourné le regard, et elle a fini de s'habiller.

« J'ai faim, Sainz, » elle a alors affirmé.
« C'est là que je suis censé t'emmener déjeuner ?, » j'ai alors demandé.
« Exactement, » elle a confirmé.

J'ai donc remis mes chaussures, et c'est ce que j'ai fait.

Nous avons commandé un petit déjeuner à emporter, que nous avons manger dans un parc de la ville, en écoutant les oiseaux changer alors que le Soleil se levait.

Je n'avais pas envie de m'enflammer, mais je considérais ceci comme un date, or c'était la première fois depuis que j'avais fait l'erreur de ne pas lui faire confiance. Et c'était elle qui m'avait demandé de sortir.

Un petit sourire de satisfaction a étiré mes lèvres quand je l'ai réalisé.

On était en bonne voix...