JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.

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Carlos, mai 2022.

Aujourd'hui était malheureusement le jour où j'ai dû dire au revoir à mes parents, après avoir passé une petite semaine chez eux à Madrid.

Comme toujours, passer mon temps avec eux et le chien de la famille, Taco, m'avait permis de recharger les batteries.

J'étais affalé dans le canapé, le chien calé contre ma cuisse, alors que je parlais avec ma mère, quand mon père est apparu dans l'embrasure de la porte, deux raquettes de tennis à la main.

« On fait une dernière partie avant de manger ?, » il a proposé avec son sourire complice auquel il était impossible de dire non.
« Je suis partant, » j'ai souri en me levant, ce qui a fait râlé Taco.
« Tu vas encore perdre, » mon père a annoncé.
« T'as pas passé l'âge de provoquer ton fils dès que t'en as l'occasion ?, » ma mère a levé les yeux au ciel.
« Jamais, quand j'aurais 90 ans je le battrai encore au tennis, » il a rigolé en quittant la pièce pour que je le suive.

J'ai attrapé une casquette sur le porte manteau dans l'entrée, et nous sommes sortis dans le jardin, contournant le potager et le terrain de mini-golf pour arriver sur le court de tennis.

Mon père m'a lancé ma raquette, alors que j'ajustais la casquette sur ma tête.

« Prêt à revoir ta Rachel ?, » mon père a lancé la conversation et j'ai levé les yeux au ciel.
« J'ai pas très envie de parler d'elle, » j'ai avoué.
« C'est quand même pas tous les jours qu'une femme te laisse en plan après avoir couché avec toi... on lui donnera au moins le titre d'être la première à avoir osé, » il a rigolé.
« Papa, s'il te plaît, on peut éviter le sujet, » j'ai soupiré en réceptionnant la balle qu'il venait de me lancer pour que je serve.
« Ok, ok, si t'insistes, » il a levé les mains en l'air.

J'ai fait rebondir la balle par terre quelques fois avant de servir, et nous avons commencé à jouer, sans reprendre de conversation.

Mon père me narguait régulièrement, mais au moins il évitait le sujet de Rachel.

Je ne savais pas trop si c'était une bonne idée de lui en avoir parlé. Je voulais juste que quelqu'un me dise que c'était pas grave, qu'on se reverrait et que tout s'arrangerait, mais tout ce que mon père a fait a été de rigoler et de me dire de passer à la prochaine.

J'avais alors pigé qu'il ne me comprendrait pas et j'avais abandonné l'idée d'en parler à qui que ce soit, de peur d'avoir la même réaction. Plusieurs fois, la tentation d'appeler Lando avait été forte, mais si mon père avait réagi ainsi, j'en attendais pas moins de Lando.

Dans mes pensées, j'ai laissé passer le point du set à mon père.

« On aura pas le temps d'en fait un deuxième, on doit manger vite fait avant d'aller à l'aéroport, » mon père a annoncé en regardant sa montre et j'ai hoché la tête, un peu honteux d'avoir laissé passer le point si facilement.

Nous sommes rentrés, et j'ai pris une douche pendant que mon père buvait son whisky en apéro, puis nous nous sommes attablés avec ma sœur Bianca qui nous avait rejoint.

Ma sœur a profité de ce dernier repas en famille pour aborder le sujet de l'anniversaire de mon grand père, qui se tiendrait ici-même le 7 août, en pleine pause estivale de Formule 1.

Nous devions lui acheter un bungalow au bord de la mer, c'était une idée de ma grand mère.

J'avais promis que je contribuerais en majorité puisque j'étais celui qui gagnais le plus, même si mon père avait fait quelques bons placement quand il était pilote pour s'assurer une retraite confortable.