JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.

21

Rachel, mai 2022.

« Meuf, j'ai envie de vomir, » m'a annoncé ma cousine alors que nous dansions sur la piste.

Ses yeux lui donnaient un air de zombie, et son grand sourire vide traduisant son taux d'alcoolémie.

« Tu m'étonnes... viens, » je l'ai attrapée par le bras pour la conduire jusqu'aux toilettes.

À peine arrivées, elle s'est précipitée au dessus du premier lavabo en entrant, où elle a vomi ses tripes. J'ai attrapé ses cheveux vers l'arrière, et je lui ai tapoté le dos pour la réconforter.

Elle s'est rincée la bouche. Des larmes frénétiques coulaient le long de ses longs, sans pour autant qu'elle est la moindre difficulté à respirer.

D'un coup, l'ai eu l'impression de me prendre un grand seau d'eau dans la figure. Moi qui avais la sensation d'être bourrée il y a à peine deux secondes, j'ai décuvé illico presto en voyant l'état de Millie.

« Je me sens pas bien, je veux rentrer, » elle s'est mise à pleurer plus fort, et je l'ai prise dans mes bras.
« Je nous appelle un taxi, mon chat, tout va bien, » j'ai annoncé.
« J'ai besoin de mon calmant, » elle a réussi à articuler entre ses pleurs qui redoublaient, la faisant hoqueter.
« D'accord, ils sont où ?, » j'ai articulé doucement pour essayer de la calmer.

Un éclair de réalisation a traversé ses yeux.
Puis, j'ai moi aussi réalisé.

« Merde, » j'ai pesté.

Ses affaires étaient encore chez Charles.

« Je l'appelle tout de suite, » j'ai annoncé en cherchant mon téléphone sur moi. J'ai eu un gros instant en panique en voyant qu'il n'était pas dans la poche de mon pantalon fluide, mais je me suis souvenu que j'avais encore mon sac baguette sur l'épaule. Il était là, heureusement.

Les doigts tremblants à cause de la fatigue, du stress et de l'alcool, j'ai appuyé sur le contact de Charles.

Il n'a pas répondu.

Je l'ai rappelé.

« S'il te plaît, répond, » j'ai murmuré à moi-même, et Millie à côté de moi avait l'air inquiète.

« Allô ?, » la voix rauque de Charles indiquait que je venais de le réveiller.

L'état de Millie commençait à empirer à côté de moi. Elle hyperventilait, et de grosses goutes de sueur commençaient à se former sur son front.

J'ai tenté de contenir ma panique, mais dès qu'il s'agissait de Millie, tout m'inquiétait. Cette fille avait quelques problèmes.

« Charles ! On est dans la merde... On a besoin des calmants de Millie... Ils sont chez toi... Je peux pas conduire..., » j'ai commencé à énumérer.
« À quelle boîte vous êtes ?, » il a demandé, la voix tout d'un coup beaucoup plus réveillée.

Je ne savais pas comment il avait deviné que nous étions en boîte, j'imagine que mon état le traduisait, mais je n'ai pas cherché à comprendre.

« La Brise, » j'ai répondu.
« J'arrive dans 10 minutes, » il a annoncé avant de raccrocher.

Je n'ai même pas eu le temps de le remercier.

« Viens, mon chat, on va commencer par aller aux toilettes, » j'ai annoncé et on est rentrées toutes les deux dans une cabine. On était cousines, alors il n'y avait pas de pudeur entre nous.

Elle a baissé sa culotte et s'est assise sur les toilettes.
Une fois qu'elle avait fini, elle s'est appuyée sur la parois de la cabine en fermant les jeux, l'air vacillant. J'ai pris sa place, puis j'ai ouvert la porte et j'ai doucement tiré la main de Millie jusqu'au lavabo.