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Rachel, avril 2022.

Samedi, jour de qualifications, j'avais beaucoup à faire dans le garage Ferrari.

Les garçons se sont préparés, ils sont allés faire leur exercices de réflexe avec Stefano. Ils devaient rattraper des balles avant qu'elles ne tombent par terre. Ils n'étaient pas mauvais, mais certainement pas aussi bons que Pierre à cet exercice là.
On avait tous vu au moins une fois le pilote français le faire, et c'était d'autant plus impressionnant quand on voyait d'autres pilotes le faire après.

La pensée du français m'a fait rougir légèrement, alors que je me suis souvenue de la soirée qu'on avait passé en ville hier. J'étais toujours de bonne humeur quand j'étais pompette, mais avec Pierre, qui était lui-même très sociable, j'avais l'impression d'être devenue carrément trop sociable. Trop « facile » si on voulait. J'ai balayé cette idée de ma tête comme j'ai pu en détournant mon regard, qui était resté planté sur Carlos tout ce temps là, et j'ai repris mon travail.

Le moment où ils ont dû s'insérer dans leurs voitures est arrivés, et l'ambiance a radicalement changé dans le garage italien. À présent, tout le monde était concentré sur le chrono.

Charles s'est élancé en premier, et à signer un très bon temps. Carlos a fait de même, mais a perdu un dixième sur un virage pris un peu large. La qualification en Q3 a été plutôt simple, parce que le circuit favorisait clairement les voitures les plus rapides, donc les RedBull et les Ferrari.

Une fois en Q3, ça a été une autre paire de manches. Pierre était également arrivé en Q3 dans son AlphaTauri, ce qui constituait une vraie prouesse au vu de la vitesse de la voiture, sans vouloir être offensante envers AlphaTauri.

Le premier à y être allée était Charles, comme toujours, et son temps était encore meilleur qu'en Q2. Carlos y est allé juste après lui, en perdant encore une fois un dixième dans ce même virage. Ça m'a légèrement frustrée, mais je savais que c'était sa façon de conduire, et que ça lui évitait bien souvent des accidents et des collisions.

Les deux RedBull y sont allées ensuite, et ont fait des meilleurs temps que les garçons, notamment en premier les virages plus serrés. Ils étaient alors P3 et P4, ce qui était pas mal du tout mais ne représentait pas leur plein potentiel.

Pierre a voulu s'élancer, donc tout le monde devait dégager la piste et le laisser passer, mais arrivés là où était Carlos, juste devait la voix des stands, le pilote espagnol est resté sur la piste en accélérant pour ne pas que Pierre le rattrape. Il ne l'empêchait pas d'avancer en soit, au contraire il lui donnait l'aspiration, mais en l'empêchant de le dépasser, il lui faisait perdre quelques précieux dixièmes de seconde.

Pierre a donc signé le moins bon temps de la Q3 alors qu'il était devant les Mercedes au secteur 1.

J'étais dégoûtée pour lui, et presque en colère après Carlos, mais je savais qu'il ne servait à rien que je fasse des réflexions.

Je ne comprenais pas pourquoi l'espagnol avait fait ça, surtout à Pierre alors qu'ils étaient ensemble au bar le soir précédent-

Non, pas possible.

Et s'il avait été agacé par Pierre hier soir ? Mais pourquoi ? Il n'avait rien fait de spécial. Il ne lui avait même presque pas parler, puisqu'on avait passé une bonne partie de la soirée à parler français. Ou alors c'était justement ça, le problème.

J'ai soupiré et je me suis levée pour demander à Binotto si la FIA ouvrirait une enquête pour savoir si Carlos était responsable du chrono de Pierre. Il m'a simplement répondu que tout le monde avait précisément éviter le sujet, et qu'il fallait que ça reste comme ça si on voulait éviter une pénalité. C'était un peu immoral, mais soit, savoir se taire et faire profil bas faisait aussi partie de mon travail, alors j'ai dit à tout le monde de pas parler de ça, et on a attendu que les garçons reviennent au stand.

JEALOUSY | Carlos Sainz Jr.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant