Chapitre 49 : Chris

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 Dans ma tenue de camouflage aux couleurs du régime Callidus, je m'engage dans un plan qui frôle la folie mentale.

Je repère un groupe de Sentinelles dans un angle de la place où je me trouve. Des manifestants, engorgeant encore les rues, vont me servir d'appâts. Je m'approche un peu trop d'eux, leur fait clairement comprendre que je suis seule et bim ! Premier coup de poing. Mon ventre se tord, je dois dire que ça fait vraiment mal. Mon corps a complètement oublié les violences physiques.

Les gens hurlent autour de moi, m'insultent comme ils ont pris l'habitude de le faire contre tous les membres de la Garde, rejetant leur colère sur les seuls individus auxquels ils ont accès. Un deuxième coup, cette fois-ci dans les côtes, m'oblige à me plier sur le côté pour atténuer la douleur. Puis un troisième. Un coup de pied dans les genoux me fait m'écrouler à terre. Pitié Allia, fait que tu aies raison, sinon je vais me faire massacrer.

Les mains sur la tête pour éviter les coups les plus violents, je ne vois pas le groupe se dissoudre autour de moi.

﹘Eh ! La bleue ! Qu'est-ce que tu fais toute seule ? Où est ton arme ?

Je me relève comme je le peux, titubant légèrement sous la douleur. Je fais maintenant face à trois des Sentinelles que j'ai aperçu il y a quelques instants. Heureusement, Allia a raison, les Sentinelles s'entraident.

﹘ Je me suis éloignée de mon groupe à cause d'un manifestant qui m'inquiétait.

﹘ Ton groupe ?

Eorum.

﹘ Tu as eu de la chance que nous soyons intervenus. Les manifestants sont encore très hargneux.

﹘ Je crois l'avoir compris oui.

﹘ Tu devrais appeler ton escouade. (je tatonne mon buste pour lui montrer que je n'ai pas de talkie) Bon, ok. On va t'escorter jusqu'au centre de contrôle.

﹘ Notre prochaine mission nous amenait à la Tour Ambre, c'est là-bas que je dois les rejoindre, puisque ce sera leur prochain mouvement.

﹘ Reçu. (Il prend son talkie) Code 45B, Sentinelle du groupe Eorum, nous la ramenons à son escouade, direction TA. On vous rejoint après.

Tout se déroule parfaitement pour le moment. J'ai suivi à la lettre ce qui était prévu. Ma sœur m'a bien évidemment aidée à savoir ce que je devais dire et comment je devais agir en tant que Sentinelle, sinon je me serais fait griller en trente secondes.

Nous arrivons à la Tour Ambre. Mon escorte ne s'attarde pas et je me retrouve seule dans la prison. Le plan du bâtiment gravé dans ma tête, je repère où je suis exactement. Je sais quel chemin je dois prendre, cependant tous ces murs blancs, immaculés, donnent une ambiance monotone. Quelqu'un qui ne sait pas s'il doit prendre à gauche ou à droite, se perdrait dans ce labyrinthe. Je ne me fis pas à mon instinct, ou à un sens de l'orientation approximatif, mais uniquement à un plan.

Je m'engouffre dans cette tour, de plus en plus profondément. Mon cœur battant la chamade, j'accélère le pas. Je ne peux plus attendre de le retrouver. Le doute m'assaille, mon inconscient me dit que j'arrive peut être trop tard, que nous ne pourrons pas sortir, que quelqu'un va nous intercepter. Je m'arrête une seconde. Je ne suis plus qu'à quelques mètres de ma cible. Mais avant de faire les derniers pas, je dois me calmer. Athan, peu importe son état, a besoin de force. Il a besoin que je sois confiante.

Je tourne à droite, et me voilà enfin dans le couloir des Obliquatur. Cinq cellules composent ce couloir, elles sont toutes vides. Toutes, sauf une. À mesure que je m'approche, un sentiment de tristesse m'envahit. De la tristesse certes mais aussi un profond espoir. J'ouvre la porte avec le badge intégré à mon poignet et mon cœur manque un battement.

Obliquatur (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant