Chapitre 56 : Athan

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Les civils sont entrés en masse dans l'enceinte du bâtiment. Courant dans les couloirs à la recherche de ceux qui leur ont fait tant de mal. Je jette en coup d'œil à Caleb en me disant qu'il y a un point auquel je n'avais pas pensé.

﹘ Si jamais ils vous voient comme ça, ils ne feront qu'une bouchée de vous.

Il observe sa tenue propre, immaculée, digne d'un dirigeant, mais aujourd'hui synonyme d'appât. Il enlève alors sa veste pour se retrouver en tee-shirt blanc, malheureusement, il fait encore trop... lui. Tant pis, nous devons avancer, je trouverai une solution.

Un groupe passe juste à côté de nous sans nous prêter attention. Nous avançons prudemment jusqu'à parvenir à la Tour Ambre. Vous vous dîtes que ce n'est pas un choix logique, et c'est justement ça le but. Ils penseront que nous avons cherché à quitter au plus vite le siège et pas que nous nous sommes enfoncés davantage dans le dédale de l'édifice.

Mais même si tous ces gens en colère sont un avantage certain pour nous, ils nous retardent également puisque nous devons faire en sorte qu'ils n'aperçoivent pas Caleb.

Alors que nous nous reposons une minute dans un coin pour analyser la situation, j'en profite pour me connecter à Chris. C'est facile maintenant, autant pour moi que de respirer.

﹘ Les autres vont bien, dis-je à Caleb.

﹘ Bien, parfait. Ressentez-vous autre chose.

﹘ Quoi par exemple ?

﹘ La voie est-elle libre ?

Je fouille parmi tout ce que je peux capter autour de moi, et rien ne me semble bizarre. Je lui fais signe que nous pouvons continuer.

À la moitié du chemin vers la sortie, nous tombons sur un os. Clairement, je me suis laissé déconcentrer, car je n'ai pas senti ce groupe enragé qui nous bloque le passage. Pourtant, maintenant qu'ils sont face à moi, je perçois parfaitement leur fureur, et à mon avis, mon comparse à côté de moi doit nourrir leur irritation.

Pas besoin de mots, en un regard, nous nous comprenons, et fuyons vite en sens inverse. Ils nous filent le train et commencent à gagner de la distance sur nous.

À un embranchement, je fonce dans un garde et tombe à terre. Merde ! Je me relève vite avant de me faire prendre mais c'est vain car nous nous retrouvons encerclés. Derrière nous, quinze personnes au summum de la rage, prêtes à nous massacrer, et devant... Non.

Je finis vraiment par croire que le destin en a après moi. Quelque niveau de malchance j'ai engrangé pour finir ma course effrénée directement dans les bras de Jake.

Quand je me remets sur mes pieds, un garde m'attrape dans le dos, me bloque les bras et m'enserre la gorge avec le sien. À peine une demi-heure, cela aura été mon temps de liberté. Ils sont six, six Sentinelles contre deux. Quand le groupe qui nous poursuivait arrive dans mon dos, deux d'entre eux dégainent leurs armes.

﹘ Barrez-vous !

Dingue à quel point ces gens si remontés contre leur système baissent aussi vite les bras quand ils ont une arme pointée sur eux. Malgré tout, je comprends, s'ils manifestent, c'est parce qu'ils refusent de mourir. Donc c'est logique qu'ils battent en retraite. Mais j'aurais apprécié un petit coup de main.

﹘ Jake, vous n'avez pas à faire ça. Irène vous manipule, tente désespérément Caleb, maintenu lui aussi par un garde.

﹘ Taisez-vous espèce de traître. Irène ne me manipule en rien. J'ai choisi de la suivre, comme l'ensemble de la Garde et des Obliquatur. Bien. Nous avons un joli paquet cadeau ici. Je t'ai manqué ? Tu ne m'as pas oublié j'espère ? me demande-t-il en posant sa main sur mon visage.

Obliquatur (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant