Projet 7 : Abolition T1

▫️𝑪𝒂𝒑𝒊𝒕𝒖𝒍𝒖𝒎 𝑽𝑰𝑰▪️

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La nuit tombe, les flocons et la glace enivrent la saison hivernale déjà bien entamée. L'aura si particulière des fêtes se dégage grâce aux décorations lumineuses que maman commence à brancher.

- Je pourrais mettre l'étoile, hein, maman ?!

Le visage si souriant de ma mère en cette période me réjouis tellement que je ne peux qu'aller me réfugier dans ses bras lorsqu'elle s'assoit sur le canapé.

- N'oublie pas Chim, accroche-la bien mh ?

- Mais oui, je suis un pro maintenant. J'ai que neuf ans, mais je pourrais le faire tout seul comme un grand quand j'en aurais dix !

Son rire enveloppe toute la pièce ensuite, me serrant davantage dans ses bras. Le feu de cheminée apporte ce condensé de chaleur en plus de ses bras réconfortants. Une symphonie agréable sort du tourne-disque, légèrement grésillant, repassant en boucle l'instrumental de « vive le vent ». Le tout est agrémenté de l'odeur de biscuits, préparés avec soin durant l'après-midi, je me sens bien en cet instant, ne souhaitant qu'aucune autre minute ne s'écoule.

- Viens accrocher cette étoile avant de t'endormir, mon chéri. Chuchote-t-elle en remarquant mes yeux se fermer petit à petit.

Je me lève aussitôt, sautillant sur place comme l'enfant que je suis. Je prends minutieusement l'astre à cinq pointes, aidé par ma mère qui maintenant me porte. La touche qui manquait, le dernier détail, la cerise sur le gâteau. De couleur dorée, agrémentée de ces détails pailletés, ajoutant d'autant plus de magie à ce moment.

- Parfait, c'est mieux comme ça ! Je me réjouis.

Un rictus sincère, de toutes ses dents et de ses prunelles brillantes en est la parfaite réponse. Elle me repose, s'en allant ensuite dans la cuisine afin de surveiller la cuisson. Des petits pains d'épices, réalisés avec tout l'amour du monde.

- J'ai trop hâte de les manger maman, ils ont l'air trop bon.

- Merci mon cœur, on pourrait peut-être-

Le bruit de gravier et d'un moteur que l'on éteint se fait entendre, faisant étrangement perdre le sourire qu'elle portait, ses yeux deviennent pétillants, presque larmoyants.

- Maman ?

- Tu devrais aller dans ta chambre, Jimin, maman doit aussi se reposer. Termine-t-elle, s'efforçant un sourire.

J'obéis, marchant nonchalamment le long du couloir pour rejoindre mon lit. Je m'empare d'une voiture et mon doudou favori au passage, me mettant sous la couette. Mon imagination fait prendre à mon ourson un voyage à travers la Corée, ayant pour conducteur, le super Chim. J'imite les bruits du véhicule, heureux de cette journée.

Jusqu'à ce que je sursaute au son strident du verre qui se casse.

Larmoyant, je lâche mes jouets et entrouvre ma porte, écoutant ce qui se passe.

- Tu es complètement taré ma parole ! Qu'est-ce qui te prend ? Pourquoi ? as-tu pensé ne serait-ce qu'une seconde à ton fils ?!

- Laisse mon successeur en dehors de ça tu m'entends !

- Parce que tu penses pouvoir l'élever de quelle manière, hein ? Tu veux qu'il te ressemble c'est ça ?

- Qui y a-t-il de mal à ça, Min-ji ?